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Le développement personnel
dans Signes & sens
Selon Swami Satyananda, un des maîtres yoguiques les plus reconnus de par le monde en matière de tantrisme, le mot sanskrit « tantra », contraction des termes « tanoti » (expansion) et « travati » (libération), désigne « la science de l’expansion de la conscience et de la libération d’énergie ». La mouvance du Développement personnel associe volontiers Tantrisme et sexualité. Pourtant, si la pulsion psychosexuelle joue un rôle important, il serait erroné de réduire cette connaissance millénaire à ce seul aspect…
Le Tantrisme repose avant tout sur un processus de transformation visant à un meilleur équilibre psychosomatique. Cette méthode convoque un authentique travail sur soi. Il s’agit pour le tantra de s’accepter tel que l’on est avant de prétendre à une réalisation spirituelle. Toutes les sphères de l’existence sont alors solides prétextes à évolution. En outre, aucun jugement moral n’est préconisé par le Tantrisme puisqu’il s’agit d’entrer en relation avec la réalité de la nature humaine, à la fois corps et esprit.
Les fondements mystiques
Les premiers documents compilés concernant cette pratique remontent au Vème siècle après J.C. avec les textes de l’école des Kapalikas. Pour bien comprendre comment s’enracine la pratique tantrique, il est nécessaire de la relier à la mystique védique qui postule d’une âme individuelle (le Jivātman) et d’une âme cosmique (le Paramātman). La philosophie shivaïste, dite impersonnaliste, considère que le but du travail spirituel consiste à se fondre dans l’âme cosmique et à communier avec le Tout (Paramātman). Cette conception du monde repose sur l’association du principe féminin (Shakti) et du principe masculin (Shiva). Ces deux principes étant présents en chaque individu, il s’agit de les unir par la pratique du Kundalini Yoga.
L’éveil de la Kundalini
Le Kundalini Yoga symbolise l’inconscient de l’être humain (la Kundalini) par un serpent endormi enroulé autour d’une pierre ovale. Par la médiation d’une pratique rigoureuse et guidée par un enseignant expérimenté, l’adepte éveille peu à peu cette conscience endormie le long de cercles de vibrations appelés chakras, situés le long de la colonne vertébrale. Le Tantrisme localise le chakra racine, mooladhara, sur le plancher pelvien. Il correspond au plexus nerveux du coccyx. Dans son ouvrage « Kundalini Tantra », publié chez Swam Éditions, Swami Satyananda précise : Mooladhara est le premier chakra dans la transformation spirituelle de l’être humain, le lieu où la conscience animale est dépassée. À ce stade, on commence à être véritablement un homme. C’est également le dernier chakra dans le processus de l’évolution animale…
L’enseignement tantrique
Bien loin d’une pratique érotique débridée, l’enseignement tantrique nécessite une qualification longtemps gardée secrète. Swami Satyananda précise que seules les personnes ayant transcendé leurs passions et compris les deux principes de la nature, Shiva et Shakti, sont qualifiées pour cette initiation. Elle n’est pas destinée à ceux qui gardent des désirs ardents cachés en eux ou à ceux qui ont besoin de contact physique… Les tantras préconisent différentes méthodes pour se préparer sans danger à éveiller la Kundalini : le pranayama (pratique axée sur le souffle), le Karma Yoga (yoga de l’action), le bhakti yoga (yoga de la dévotion). Toutefois, selon Satyananda, toutes les formes de yoga peuvent se pratiquer sans Guru (maître spirituel), sauf le Kundalini Yoga qui est un système extrêmement puissant… Les techniques tantriques, précise-t-il, sont comme le L.S.D., vous en prenez un peu et tout surgit en vous. Si une chose va mal, c’est une catastrophe ; et quand ça va bien, tout semble parfait… Le Tantrisme recèle effectivement une Connaissance qu’il reste sage d’aborder sous la conduite d’un professeur compétent.
Sébastien Barjal
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