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Le développement personnel
dans Signes & sens
Le mot « retraite » peut déclencher une ambivalence. Il renvoie aussi bien au repos salvateur qu’à la peur de devenir inutile. Pourtant, cette période qui commence est l’occasion de privilégier l’être plutôt que l’avoir. Dégagé des obligations professionnelles, une nouvelle vie se profile à l’horizon. Une vacuité, plutôt qu’un vide, qui dirige vers des possibles refoulés et jusque-là insoupçonnés.
Anasthasia Blanché, auteur de « La retraite, une nouvelle vie, une odyssée personnelle et collective », parle à ce sujet de « re-traiter sa vie ». Il s’agit de garder le meilleur, de réinvestir son couple et, surtout, de rester actif en tenant compte de son nouveau rythme.
Les portes de la transmission
Quand une porte se ferme, une autre s’ouvre, mais nous passons tellement de temps à avoir des regrets pour la porte qui s’est fermée que nous ne pouvons pas voir celle qui s’est ouverte pour nous… Cette vérité d’Alexander Graham Bell, scientifique canadien, pourrait résumer le seul piège dans lequel il ne faut pas tomber lorsque l’heure de la retraite a sonné. Il est donc question de se retirer pour aller de l’avant, un peu à la manière d’une retraite spirituelle, ce moment de recul qui permet de se recentrer sur l’essentiel pour continuer à progresser. Passés les premiers mois de temps libre, il devient nécessaire de réinsuffler du sens à son quotidien. Ainsi, le tissu associatif, quel qu’en soit le domaine, constitue une véritable opportunité altruiste potentielle ou, encore, de quoi s’engager dans une activité culturelle ou spirituelle. Certains participent même à la vie de leur village au sein de la municipalité. Les compétences et l’expérience des seniors sont souvent les bienvenues dans de multiples registres.
Caroline, 63 ans, ancienne gestionnaire, s’épanouit en œuvrant dans une bibliothèque de quartier où elle offre son savoir-faire, vivant de la sorte une nouvelle passion : lire des contes à des enfants lors d’ateliers spécifiques. La retraite n’aurait aucun sens pour moi, témoigne-t-elle, si elle ne servait qu’à combler le temps avec des loisirs, certes bénéfiques, mais pas suffisants. J’ai besoin de continuer à apprendre, à me réaliser, tout en étant utile… Il est vrai que même si le travail a pu parfois exaspérer, le bénévolat est une source d’accomplissement, d’autant qu’elle n’est plus inféodée par une obligation extérieure de performances et de course à la productivité. Cet axe est important car les statistiques montrent qu’il est fréquent qu’après 5 ans de retraite, les personnes qui ne s’adonnent pas à une passion se sentent déprimées.
Quelques pièges à éviter
Les décisions radicales comme changer de région, telle une fuite, ne sont pas toujours idéales. L’inconvénient majeur est de perdre trop rapidement ses repères. Au même titre que miser sur la pratique d’un nouveau sport peut conduire à des déceptions. La retraite ne devrait pas être une compensation, une réparation du passé, mais bien un continuum raisonnable prenant plus en compte l’esprit que le corps. Cette nuance n’empêche d’ailleurs pas d’en prendre soin pour le conserver en bonne santé le plus longtemps possible. Un autre piège consiste à trop vouloir s’investir auprès de ses petits-enfants au risque d’occuper une place qui n’est pas la sienne…
Les retrouvailles du couple
La retraite constitue une superbe période de retrouvailles et de redécouverte du couple. Sans grandes contraintes familiales ni professionnelles, sachez profitez de ces espaces de tranquillité et de liberté. Il convient véritablement de redonner un souffle nouveau à la relation conjugale. Il est important toutefois de veiller à ne pas imposer une sortie à vélo si le conjoint n’en éprouve pas le désir ! Le fait que chacun ait une activité séparée est aussi un bon moyen de ne pas sombrer dans une fusion régressive. L’indépendance est une voie précieuse pour la vitalité du couple de retraités.
Christine Soler
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