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Le développement personnel
dans Signes & sens
Selon le dictionnaire Larousse, « se réjouir » signifie « éprouver de la joie ». Mais comment se maintenir dans cet état en toutes circonstances malgré les difficultés inhérentes à la condition humaine ? Impossible, direz-vous ! Pourtant, certains ont témoigné qu’il existe en l’être humain une capacité à se réjouir qui dépasse les contingences. Ainsi, Sœur Emmanuelle de confier : « Dans les bidonvilles où j’ai vécu on rigolait. Pas toujours, bien sûr… Mais la joie régnait, une joie profonde. »…
Croyant ou pas, chacun est libre, dans n’importe quelle situation, de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide. Un tel, sans travail et sans conjoint, se réjouira de posséder encore un toit et d’être libre, alors qu’un autre, dans le même contexte, pleurera sempiternellement sur sa perte d’emploi et se plaindra au quotidien de sa solitude. Question donc de point de vue !
Une leçon amérindienne
Dans son ouvrage « Entrer en amitié avec soi-même », Pema Chödron raconte une jolie histoire amérindienne pour faire saisir au lecteur l’importance de développer une certaine qualité de présence pour accéder à plus de joie. Les Navajos enseignent à leurs enfants, écrit-elle, que chaque matin, quand le jour se lève, il y a un nouveau soleil flambant neuf. Il naît chaque matin, il vit une journée et disparaît chaque soir pour ne jamais revenir. Dès que les enfants sont en âge de comprendre, les adultes les emmènent à l’aube et disent : « Le soleil ne possède qu’une journée, tu dois bien vivre cette journée pour qu’il n’ait pas gaspillé son temps précieux ». La sagesse consiste à reconnaître que chaque jour nous offre des richesses insoupçonnables. Une excellente manière d’entrer en contact avec l’essentiel…
Un regard positif sur les événements
Sans tomber dans une pensée positive béate et irréaliste, se réjouir de tout consiste à accepter les aléas du quotidien en faisant sienne cette phrase que l’ermite souffle à Zadig au chapitre XIV du célèbre roman de Voltaire : Il n’y a point de mal dont il ne naisse un bien. Une telle certitude libère du désespoir. Et se libérer du désespoir, c’est déjà entrer dans la joie même si les événements du moment semblent objectiver le contraire.
• Géraldine, victime d’un accident de la route, se voit contrainte de renoncer à une carrière de handballeuse professionnelle. Imprégnée de philosophie positive, malgré son désarroi, elle se met à faire le bilan de ce qu’elle a et aurait pu ne plus avoir, à commencer par l’usage de ses jambes même s’il ne lui est plus possible de pratiquer son sport favori. Par l’intermédiaire d’une compagne de chambrée, elle découvre la pratique du Zen. Fascinée par cette méthode de méditation qui consiste simplement à vivre l’instant présent, Géraldine décide de se rendre au Japon pour participer à une retraite spirituelle. Le mot « retraite », de négatif qu’il était par rapport à son métier passé, sonne aujourd’hui d’une toute autre manière puisque l’ex-handballeuse est actuellement responsable de l’accueil de personnes en quête de spiritualité dans un monastère du sud de la France. L’exemple peut paraître caricatural mais Géraldine reste persuadée que sans cet épisode douloureux de sa vie, elle n’aurait jamais connu la sérénité qui est maintenant la sienne…
Le recyclage des ruminations !
Françoise Kourilsky, coach en entreprise et auteure de « Se réjouir, s’apaiser et réussir » chez Inter Editions, tisse un lien intéressant entre la réussite et la joie. Elle explique également que même nos pensées les plus noires sont des ressources à recycler. Il convient, selon elle, de ne plus lutter contre ces idées dévastatrices et angoissantes mais d’apprendre à les apaiser en osant la foi en soi. Nous ne tirons pas suffisamment profit de la merveilleuse qualité de l’esprit, de sa plasticité, écrit-elle. En une fraction de seconde, nous pouvons changer notre état d’esprit, en prenant du recul pour observer nos pensées, en réfléchissant en terme d’objectifs au lieu de nous laisser gouverner par des ruminations, ou encore en observant notre respiration, en nous focalisant sur un bruit pour retrouver l’apaisement… Le simple fait de savoir qu’être joyeux, c’est possible ici et maintenant et que cet état d’esprit ne peut engendrer que paix et évolution devrait suffire à nous convaincre de se réciter inlassablement, tel un mantra, la phrase que propose John Edward Tang, auteur de « Plus de bien-être dans votre vie », publié aux Éditions Fortuna : « Dès maintenant, je vis immergé dans la joie la plus totale »…
Martine Caromb
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