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Le développement personnel
dans Signes & sens
Stop au moral
de poisson rouge !
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L’épanouissement ne va pas toujours de soi. Il est des jours où le moral est au plus bas, où l’ennui donne l’impression de tourner en rond tel le poisson rouge dans son bocal. Dans ces moments-là, chacun d’entre nous peut se laisser prendre à des pièges insidieux : soliloques en forme d’autocritiques, comme les « à quoi bon ? », finissant par annihiler tout passage à l’acte salvateur.
Des clés psychologiques sont quelquefois nécessaires pour comprendre les raisons de ces types de comportement, ouvrant sur une véritable libération.
L’ouverture vers l’extérieur
Avoir un moral de poisson rouge, dans sa dimension dépressive, renvoie au regret de la vie intra-utérine, fantasmée paradisiaque par l’inconscient. De cette façon, le psychisme – déclenchant mal son imaginaire – prend le risque d’une régression invalidante à plus ou moins long terme. Ainsi, le psychanalyste Saverio Tomasella, auteur de l’ouvrage « Le surmoi », aux Éditions Eyrolles, conseille de couper court à l’inertie, à l’immobilisme, en s’ouvrant vers l’extérieur : Une personne qui a tendance à se replier sur elle-même peut simplement décider de décrocher son téléphone pour appeler une amie, écrit-il. Cette action, facile à mettre en œuvre, change favorablement la donne puisqu’elle permet, non seulement de sortir de la léthargie, mais de se connecter, par l’intermédiaire du langage, à une réalité différente. Inutile de préciser qu’il ne s’agit pas de choisir un interlocuteur qui soit dans la même énergie défaitiste que soi…
Le désir d’aller de l’avant
La fierté d’être soi, en vie, sensible et ouvert au monde, à la rencontre, est la meilleure configuration pour désirer, explique encore Saverio Tomasella. D’où la nécessité première de se prendre en compte chaque fois qu’une impression de stagnation se fait sentir. Un mal-être passager signale donc qu’il est temps de faire un pas en avant, de poser un acte nouveau : revisiter sa routine en changeant une habitude, oser enfin confier à son conjoint une difficulté ou à un membre de son entourage professionnel un malaise occulté jusqu’ici mais qui finissait par miner le moral.
Le rôle important de l’optimisme
Il est nécessaire de réveiller les forces vives qui sommeillent en chaque être humain. Pour y parvenir, la méthode de la Pensée positive s’avère efficace, à plus forte raison lorsque la déprime pointe son nez. D’ailleurs, pour Saverio Tomasella, l’inconscient est agencé comme une musique, une musique personnelle, avec ses rythmes, ses mélodies, ses résonances, ses silences, ses tensions, ses repos, ses élans, ses nuances, ses rebonds, ses accords et désaccords. De leur côté, les penseurs positifs comme Joseph Murphy, Émile Coué et bien d’autres, ont montré que cette musique peut être plus ou moins joyeuse en fonction des impulsions que le chef d’orchestre, en l’occurrence le conscient, lui donne. En clair, entretenir des pensées tristes génère toujours une marche funèbre, alors que s’appliquer à diriger son esprit vers des sentiments optimistes déclenche assurément un hymne à la joie revigorant.
Une question de choix
Face à une situation anxiogène, le choix reste toujours possible : soit se diriger vers Eros (les pulsions de vie), soit laisser Thanatos (les pulsions de mort) agir en toute liberté. La difficulté consiste à identifier les pulsions morbides qui se cachent insidieusement dans cette forme d’acceptation pernicieuse. La psychanalyse parle ici de bénéfice inconscient, de jouissance, voire de masochisme, à vouloir s’enfermer dans une plainte récurrente non suivie de réaction. Et même si la résistance à surmonter ce qui peut légitimement être perçu comme une trop rude épreuve (deuil, perte d’emploi, rupture sentimentale) est à son comble, sortir du chagrin, de la peur, de la colère, n’est en rien insurmontable. La détresse émotionnelle cède la place à un bel équilibre de vie dès lors que l’on comprend qu’il ne nous est pas donné de changer tous les événements qui nous déplaisent. Il est donc primordial de les accueillir comme autant de leçons précieuses sur notre route et de les interroger. Les réponses justes afflueront à coup sûr ! Curieusement, une fois la compréhension de l’obstacle intégrée, la difficulté disparaît… D’autres enseignements viendront encore qui nous feront grandir toujours davantage : atteindre la sagesse, ce n’est que cela. Laissons le mot de la fin à Anna Freud qui assurait, à juste titre, que les esprits créatifs survivent toujours aux mauvais traitements. Autrement dit, réinventer régulièrement notre approche des aléas existentiels nous permet de retrouver un moral au beau fixe…
Henri Robert
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