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Les médecines douces
dans Signes & sens
Vaincre les allergies saisonnières
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La prévalence des allergies respiratoires est en augmentation depuis plusieurs années. Si pour certains les promenades en campagne s’inscrivent sous le signe du plaisir et de la détente, pour d’autres ces périodes riches en pollens – comme le printemps ou l’été – peuvent parfois virer au cauchemar.
L’OMS classe l’allergie au quatrième rang des affections chroniques mondiales et considère les allergies respiratoires comme un enjeu majeur de santé publique. Selon l’INSERM, les études épidémiologiques estiment la prévalence cumulée des maladies allergiques à 25-30 % dont 15-20 % pour la rhinite et la conjonctivite allergique. L’asthme – souvent d’origine allergique – est très présent (dans 7-10 % des cas).
Une fonction immunitaire perturbée
L’allergie saisonnière se déclenche en fonction d’une prédisposition génétique et après une phase de sensibilisation aux allergènes de l’environnement du sujet. Son mécanisme repose sur une réactivité inappropriée de notre système immunitaire face aux divers stimuli. Cette réponse inadaptée se caractérise par une sécrétion exagérée d’immunoglobulines, les IgE, spécifiques chacune d’un allergène et libérant – de fait – différentes substances dont l’histamine, responsable de l’inflammation locale et des symptômes observés. D’autres facteurs comme la pollution atmosphérique et notamment automobile, le tabagisme passif, pourraient contribuer à déclencher ce phénomène.
Les tableaux cliniques
Classiquement, la rhinite se traduit par une sensation de nez bouché ou par un écoulement nasal transparent incessant de jour comme de nuit, à l’origine d’insomnies et d’asthénie. Les sensations de picotements à la fois nasales et pharyngées, fréquemment présentes, déclenchent des salves d’éternuements. La conjonctivite complète régulièrement ce tableau : les yeux souvent irrités, rouges, grattent, piquent et sont larmoyants, avec une impression caractéristique de sable dans les yeux. Complication habituelle, l’asthme peut se déclencher sur ces terrains : facilement identifiable par la présence d’une gêne respiratoire et de sifflements retrouvés à l’auscultation, parfois audibles par l’entourage ou le sujet lui-même, il se traduit également par des quintes de toux à répétition, volontiers nocturnes. Il touche préférentiellement les jeunes enfants et justifie parfois dans sa forme sévère une hospitalisation. Les surinfections à type de bronchite ou sinusite sont toujours possibles.
Les solutions
En prévention et en période de crise, qu’il s’agisse d’acupuncture, d’homéopathie ou de phytothérapie, la médecine douce offre une alternative à l’allopathie habituelle et aux protocoles de désensibilisation, sans les exclure pour autant. Ainsi les huiles essentielles d’eucalyptus, de lavande ou de menthe poivrée, apportent-elles – utilisées en inhalations ou avec un appareil d’aromathérapie – un effet décongestionnant pour le nez comme pour les bronches. 1 à 2 gouttes d’HE de cyprès sur un sucre ou dans une cuillère de miel 3 fois par jour sont conseillées pour lutter contre le rhume des foins. D’autres choisiront plutôt des décoctions à base de thym, 2 à 3 fois dans l’année, des préparations de feuilles de plantain ou, selon le principe de la gemmothérapie, comme nous l’indique Michel Sommerard dans son ouvrage « Le chemin des arômes » aux Éditions Médicis, des cures de bourgeons de bouleau ou de hêtre, aux vertus antihistaminiques. Qu’il s’agisse d’un traitement à base de Poumon histamine pour les allergies en général, d’Alium cepa pour la rhinorrhée, d’Apis melifica dans la conjonctivite allergique, d’Antinomium tartaricum pour les crises d’asthme, l’homéopathie propose un panel de traitements profilés à chaque individu. Mais indépendamment de ces différents modes de prise en charge, il n’en demeure pas moins que, selon les travaux de Sigmund Freud, l’influence du psychisme reste déterminante dans toute somatisation. Ainsi l’expression pour le moins bruyante de ces symptômes donne-t-elle l’opportunité de réfléchir sous un angle différent, avec une approche plus analytique, à ce nez qui pose problème, ce trouble de la vue ou cette toux persistante qui dérange.
Docteur Laurence Pescay
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