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Bien avant les religions instituées, la pratique de la magie était réservée aux Sages, qu’on les appelle mages, sorciers, chamanes ou druides. Le terme « magie » vient du latin « magia », lui-même issu de la racine du vieux perse « mag » signifiant « science, sagesse ». Le philosophe Héraclite en fait mention dans ses écrits en parlant d’« initiés ». Les mages remplissaient alors la fonction de prêtres comme le font les brahmanes dans la société indienne.
Au IVème siècle av. J-C, les Grecs appellent « Mages » les prêtres perses de Zoroastre. Au Moyen Âge, Merlin l’Enchanteur est un personnage emblématique légendaire, sans doute représentatif de certains praticiens ésotériques de l’époque. Quant à la théosophe du XIXème siècle Helena Blavasky, en accord avec l’occultiste Papus, elle explique que la magie, considérée comme une science, est la connaissance des principes et de la voie par laquelle l’omniscience et l’omnipotence de l’Esprit et son contrôle sur les forces de la nature peuvent être acquis par l’individu tandis qu’il est encore dans le corps. Enfin, pour l’ethnologue structuraliste contemporain Claude Lévi-Strauss, la magie n’est ni une fausse science, ni une pensée prélogique, mais une autre rationalité, une façon de donner du sens…
Magie et prière
Quelle que soit la forme que prend un rite incantatoire, il est toujours question de s’adresser à une entité invisible plus grande que soi. Ainsi y a-t-il corrélation entre la magie et la prière. Pratiquée à des fins altruistes, la magie blanche invoque la guérison, la protection, l’exorcisme, la réconciliation avec soi et autrui. La magie noire est, elle, considérée comme faisant appel à des forces démoniaques dans le but de nuire et relève d’esprits déséquilibrés qui récoltent tôt ou tard, par un effet boomerang, ce qu’ils ont semé.
Les supports d’incantation
Talismans, encens, formules, gestuelle, accompagnent les pratiques magiques. Ils ne sont en fait que des supports servant à canaliser l’esprit sur l’objectif à atteindre. Toutes les religions utilisent des objets comme le chapelet, les bougies, qu’elles sacralisent de la même façon que le mage attache une importance aux supports symboliques qu’il est amené à utiliser. Il peut s’agir de symboles graphiques tel le pentagramme, de lettres ou hiéroglyphes, de carrés magiques. Le support peut être essentiellement sonore, consistant à répéter une formule magique. Le « mantra » hindouiste ou bouddhiste est d’ailleurs basé sur ce principe. Certains mages, de sensibilité christique, attachent une importance aux formules latines. D’autres préfèrent se référer à la tradition druidique des Celtes. L’important consiste à croire en sa méthode, tout en se mettant dans un état de réceptivité. Le docteur Joseph Murphy, adepte de la Pensée Positive et se basant sur la Bible, affirme que la foi accomplit toujours des miracles.
Le point de vue parapsychologique
Pour les parapsychologues, l’esprit humain possède une connaissance et des pouvoirs dont il n’a pas conscience, à moins qu’il effectue un travail sur lui-même. Les enseignements orientaux évoquent une énergie que chacun peut éveiller en lui à condition d’être guidé ou initié par une personne en ayant déjà eu une expérience. Citons le kundalini yoga dans la tradition indienne ou la conscience du Qi, au travers de la sagesse chinoise. Aujourd’hui, en Occident, les magnétiseurs, les voyants, les astrologues, puisent leur savoir-faire dans cette mémoire archétypale commune à toutes les cultures et traditions. On peut en effet imaginer qu’il y a 750 000 ans, l’homme préhistorique – découvrant et maîtrisant le feu – effectuait déjà des rituels magiques. N’ornait-il pas également ses cavernes de représentations d’animaux afin de multiplier leurs prises ? Selon Jean Clottes, spécialiste de la préhistoire, il est possible que certains personnages peints 33 000 ans avant J-C soient des chamanes…
François Barrault
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