En finir avec les angoisses


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Nous nous sentons démunis comme un bébé qui vient de naître lorsqu’une angoisse nous paralyse au point de ne pas pouvoir agir comme on le voudrait. Comment, dès lors, sortir de ces situations pénibles qui empoisonnent notre vie ?

La psychanalyse enseigne que nous avons tous subi un traumatisme premier, celui de la naissance. Nous avons fantasmé ce jour symbolique perdre un contenant, le ventre de notre mère. De là à perdre contenance…

Le changement d’état

Ce qui semble nous avoir quittés à un moment particulier se trouve toujours en nous. Le problème, c’est que tout évènement douloureux réactualise ce que la discipline freudienne nomme affect. Il est ainsi courant de constater que nous perdons souvent nos moyens lorsque nous sommes en passe de réaliser un acte nouveau qui nous prépare donc à un changement d’état. Qui n’a pas connu de stress lors du premier rapport sexuel, au moment d’un examen, le jour d’une compétition sportive, etc ? Ainsi, selon la manière dont notre inconscient a vécu la naissance, il sera plus ou moins difficile de passer le cap. Il est de fait essentiel de réaliser que nous n’avons rien à perdre puisque nous avons déjà traversé le plus difficile en venant au monde et que nous sommes toujours là !

Le self

Prendre conscience que notre bonheur ne dépend pas de l’autre permet de lâcher ce procès d’intention négatif que l’on fait de facto souvent à nos interlocuteurs. Francis, jeune homme de 20 ans, stresse à l’idée de déclarer sa flamme à Élisa dont il se sent épris. Lors d’une tentative précédente, il a été incapable de se rendre au rendez-vous qu’il lui avait fixé, inventant un contre-temps. Pourtant, Francis ne veut pas rester sur un évitement : OK, j’ai peur d’essuyer un non ! Après tout, Élisa est entièrement libre de sa décision, tout comme moi. Mais, finalement, la question est de savoir si je désire vraiment qu’elle réponde favorablement à mes sentiments... Une fois intégrée la problématique de son non-choix, Francis décide de franchir l’obstacle en écrivant une lettre à son amoureuse et de jouer franc-jeu. Il lui explique l’impasse dans laquelle il se trouve face à l’ambivalence de ses sentiments vis-à-vis d’elle… Leur relation dure maintenant depuis deux ans. L’authenticité a été ici la meilleure des solutions.

Le problème de l’échec

Savoir ce que l’on désire constitue la principale interrogation à déclencher : Ai-je vraiment décidé, en toute conscience, de passer cet examen ou est-ce que je subis cette épreuve pour faire plaisir à mes parents ? Si tel est le cas, il ne faut pas s’étonner que l’inconscient fasse tout pour faire échouer le projet. Parfois, les choses ne sont pas aussi claires. On peut tout à fait vouloir obtenir son permis de conduire mais échouer systématiquement. Il s’agit d’une compulsion de répétition. Il est bon, dans ce cas-là, de consulter un psychanalyste, le symptôme étant à la longue déstabilisant. Le spécialiste sera à même de voir avec l’analysant ce qui se cache derrière cette résistance.

La pensée créatrice

Pour les Écritures Saintes, ce que je redoute m’arrive… Il est clair que la pensée est créatrice. Aussi, à force d’imaginer des scenarii catastrophes, ils se manifestent. On est souvent attiré par ce que l’on veut éviter. Prenons l’exemple d’un cycliste peu expérimenté sur un chemin de campagne. Il aperçoit à l’horizon une forme étrange... Son imaginaire commence à se déclencher. Il faut à tout prix que je l’évite, pense-t-il, sinon, c’est la chute assurée. Et puis il n’y a personne ici. Si je me casse une jambe… Tout à ses pensées morbides, le regard fixé au loin, il ne voit pas le ballon lâché par un enfant à trois mètres devant lui. Ce qui devait arriver... Le cycliste n’étant pas dans le présent chute avant même de s’être rendu à l’endroit critique. À trop se projeter dans un avenir angoissant, on risque de mal déclencher son imaginaire. Nous ne perdons jamais nos moyens, nous les employons surtout à mauvais escient. Nous les dépensons à vivre dans le passé ou dans le futur, consciemment ou inconsciemment, et rarement à vivre le quotidien. On raconte que Pierre Curie, le célèbre savant, a payé de sa vie le fait d’être perdu dans ses énigmes scientifiques en occultant la calèche qui l’a renversé…

Étienne Darfin

Combattre la fatigue

Lorsque nous ne sommes pas au mieux de nos potentialités, nous avons tendance à considérer que notre complexe d’infériorité nous joue des tours. Si cette raison, effectivement, est une possibilité, nos doutes peuvent cacher pernicieusement un état de fatigue. Quel que soit l’âge. D’ailleurs, actuellement, on considère que 350 000 Français font les frais d’une fatigue chronique. Les femmes comptent 70 % de cette population, avec 25 % d’hommes et 5 % d’enfants. Outre, bien entendu, les examens médicaux sanguins classiques qui sont chargés d’éliminer anémie ou maladie sanguine autre, le patient se décrit épuisé en permanence depuis des mois. La médecine se dit démunie face à ce syndrome déroutant, ce qui a eu pour conséquence de mobiliser les foules. Ainsi, le 12 mai de chaque année, une journée mondiale d’interpellation à cette maladie a lieu. En revanche, la psychanalyse reste campée sur ses positions depuis Freud ! Quel est le processus qui puise anormalement dans nos réservoirs énergétiques ? Tout simplement une lutte inconsciente menée par des pulsions contradictoires. C’est-à-dire que des interdits farouches sur le plaisir nous vident radicalement au point de nous épuiser. Autrement dit, s’octroyer de petites permissions sympathiques quotidiennes, sans culpabiliser, peut donner des premiers résultats encourageants. Même s’il s’agit de distractions simples. Édith Piaf aimait ainsi rappeler que nous devrions rire au moins cinq minutes par jour… Naturellement et en l’absence d’une récupération logique de nos forces, une consultation médicale s’impose.

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