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La psycho
dans Signes & sens
Je confie mes émotions négatives
à la musicothérapie
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Le son, lorsqu’il devient musique, possède un pouvoir de contenant rassurant et donc apaisant. Cette particularité explique son utilisation massive dans les enregistrements de relaxation : souvenir du rythme cardiaque intra-utérin, de perceptions auditives feutrées, vécus lors d’une période ressentie comme paradisiaque…
Le neurologue Pierre Lemarquis, auteur de « Sérénade pour un cerveau », publié aux Éditions Odile Jacob, explique que la musique possède une véritable action antidéprime. La sensation de bien-être, écrit-il, s’explique par l’activation dans le cerveau du circuit de la récompense, qui fait secréter endorphines et dopamine. Cette morphine naturelle se mesure même dans la salive des musiciens professionnels… De quoi être définitivement convaincu par les effets éminemment positifs de la musicothérapie !
Une médiation non verbale
La musicothérapie, de même que les autres pratiques d’art-thérapie, utilise l’art en tant que médiation non verbale. Ainsi s’adresse-t-elle plus particulièrement à des sujets ayant des difficultés à utiliser la parole pour apaiser leur mal-être. Elle peut être active (le patient est invité à utiliser un instrument), ou réceptive (écoute d’un morceau ou d’une suite de séquences sonores préalablement définies entre le consultant et son thérapeute). L’avantage d’une telle approche réside dans le fait que la musique est un formidable révélateur émotionnel permettant de mettre à jour les non-dits. Selon une méthodologie spécifique, le musicothérapeute fait en sorte qu’après chaque séance son patient soit débarrassé du poids de ses émotions négatives.
L’apport d’Alfred Tomatis
Alfred Tomatis (1920-2001) était un médecin otorhino-laryngologiste. Ses travaux ont permis de mettre au point une méthode contribuant à utiliser au mieux son système auditif. En le stimulant, grâce à des fréquences empruntées à des compositions comme celles de Mozart, Tomatis s’est rendu compte que s’effectue chez le sujet une réorganisation positive de ses mécanismes de communication. D’abord utilisée à des fins psychopédagogiques (échec scolaire), la méthode Tomatis est largement intégrée aujourd’hui dans la pratique professionnelle de nombreux musicothérapeutes.
L’émergence de la joie
Abordée sous l’aspect de son pouvoir relaxant, la musicothérapie réceptive a recours à des musiques spécifiques composées par des professionnels spécialisés dans cette optique. Ces enregistrements sont aussi bien utilisés dans les Centres de bien-être que dans les hôpitaux. Il s’agit d’induire un état de détente propice à canaliser les émotions négatives. Ces compositions musicales atténuent considérablement l’angoisse et favorisent l’émergence d’un sentiment de joie.
La pratique du chant
Chanter génère systématiquement un état agréable psychique et physiologique. La respiration s’amplifie et le son vocal produit un effet positif sur tout le système neurovégétatif. Ainsi la pratique du chant fait-elle partie du domaine de la musicothérapie. David Ykes, avec ses travaux sur le chant harmonique, a inspiré de nombreuses méthodes visant à rééquilibrer les chakras, ces tourbillons d’énergie situés le long de la colonne vertébrale. La musicothérapie prend d’ailleurs sa source dans les plus anciennes traditions spirituelles. N’oublions pas que les chants grégoriens sont reconnus comme favorisant la sérénité et que l’objectif premier du roi David était de surmonter sa mélancolie en composant et en chantant les psaumes bibliques. C’est aussi à travers l’expression du blues noir américain que les esclaves ont trouvé l’énergie de sublimer leurs souffrances, tout en préparant leur libération…
Michel Raymondy
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