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La psycho
dans Signes & sens
L’écoute
en musicothérapie réceptive
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La musicothérapie réceptive s’oppose à la musicothérapie dite active par le fait que sa méthode consen l’écoute d’extraits musicaux déjà enregistrés. Aucune compétence particulière n’est donc requise de la part du patient.
La musique en lien avec la thérapie remonte aux origines de l’Homme, témoins les inscriptions retrouvées sur les Pyramides faisant état de sons pouvant aider à guérir des morsures de serpents. De nos jours, et plus précisément depuis les années 60, grâce notamment aux travaux du musicothérapeute Jacques Jost, la musicothérapie est entrée officiellement dans le domaine thérapeutique. Déclenchant l’imaginaire, la musique joue un rôle de stimulateur de la pensée au travers d’associations libres qui font remonter au conscient des souvenirs jusque-là restés enfouis. La musicothérapie possède le pouvoir d’apaiser l’esprit mais aussi de le stimuler et le dynamiser, se situant en tant que méthode d’art-thérapie bien au-delà d’une simple écoute passive.
Des approches plurielles
La musicothérapie réceptive possède plusieurs médiations. Parmi elles, les approches axées sur les fréquences de l’onde sonore - approche médicale - consistent à faire passer au préalable des tests de réceptivité musicale, puis à associer trois phases d’écoute amenant à l’apaisement des tensions et à la redynamisation. De son côté, Alfred Tomatis utilise un appareillage spécifique basé sur l’audition de sons filtrés en fonction de chaque sujet. La sophrologie, elle aussi, intègre dans sa méthode l’écoute d’enregistrements sonores propices à la centration, en particulier lors de séances de préparation à l’accouchement. Parallèlement à ces pratiques, la musicothérapie d’inspiration psychanalytique se pratique en groupe ou en séance individuelle. Elle s’adresse aussi bien à des enfants qu’à des adolescents ou des adultes.
Musique et affects
Les rythmes et les mélodies agissent directement sur un auditeur à plusieurs niveaux. L’écoute de chants polyphoniques corses n’a, par exemple, intrinsèquement pas le même effet qu’un morceau de rap, différence d’autant plus marquée selon l’âge du consultant. Outre les effets sur l’organisme, la musique induit des réactions psychologiques liées aux affects inconscients. Ainsi, l’écoute d’un même morceau peut enchanter un individu et en déprimer un autre… Dans cet ordre d’idée, une musique de relaxation, paradoxalement, provoquera des résistances chez un sujet hyperactif. Difficile dans cette optique de lister des types de musique qui seraient bénéfiques à coup sûr. Ce serait sans compter sur la réalité psychique de l’auditeur.
Une thérapie par la parole
Si la musicothérapie utilise, comme toute forme d’art-thérapie, une médiation dite muette, le rôle de l’expression verbale n’en reste pas moins le moteur de la méthode, comme dans toute psychothérapie. Le rôle du musicothérapeute est prédominant puisqu’il choisit les morceaux à écouter en fonction de l’objectif, du déroulement de la guidance thérapeutique et du moment de la thérapie dans son évolution. Si la musique ne constitue pas fondamentalement un outil cathartique, elle le devient en fonction du sens et de l’interprétation langagière du meneur de séance.
Pourquoi consulter ?
Les indications à la musicothérapie réceptive sont plurielles. Cette méthode s’adresse à toute personne, enfant ou adulte, en situation de mal-être ou de questionnement intérieur. Il peut s’agir d’un état dépressif dû à un traumatisme objectivable, d’un problème d’inhibition ou d’un désir de parer à des difficultés de communication d’ordre familial ou professionnel se manifestant par des situations de stress, d’anxiété, ou générant des insomnies. L’avantage de la médiation musicale réside dans le fait que le symptôme est abordé en douceur et jamais de front, faisant également de cette discipline un complément intéressant en cas de traitement médical lié à une addiction, par exemple. S’inscrivant dans le champ des thérapies dites brèves, elle vise à restituer au patient ses propres ressources de manière à les mobiliser de manière efficace dans son quotidien.
Patricia Augier
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