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      Que nous disent nos pulsions ravageuses ?

      Que nous disent nos pulsions ravageuses ?
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      Si amour vient sans détour du latin « amare » sur lequel se sont greffés ami, amitié, amical, aménité et amant (ancien participe présent du verbe aimer), haine a une origine germanique, « hassen », dont on retrouve la trace dans son équivalent anglais « hate »... La simplicité apparemment sans mystère de l'étymologie de ces deux concepts témoigne-t-elle de leur inhérente complexité ?

      La relation maternelle, en ce qu'elle a de charnel et par là d'érotisant, préside aux configurations amoureuses ultérieures et leur confère sa tonalité. Mais, qu'un seul terme existe pour dépeindre aussi bien l'attraction sexuelle entre un homme et une femme que l'attachement sensé être chaste entre parent et enfant, frère et sœur, ami et amie, ne va pas sans brouiller les pistes. Comme, par ailleurs, là où le grec possédait deux termes, Éros et Agapé, pour distinguer l'amour possessif de l'amour divin, le latin ne nous en a légué qu'un seul et il est difficile de ne pas se perdre parmi ses nuances. On peut cependant convenir que l'amour est un mouvement d'attraction qui tend à réunir, tandis que la haine tendrait à diviser. Rarement pur, souvent teinté de cette passion dévastatrice qui le dénature, l'amour est parfois mis à mal. On l'aime mieux quand il lui résiste que lorsqu'il lui cède, c'est pourtant peut-être cette mise à l'épreuve qui le renforce et le confirme.
      Ressource compensatoire, comblant la faille que creuse l'absence d'un être cher, la haine procurerait à certains solitaires une jouissance comparable à celle qu'ils ne savent tirer de l'amour et dont les bénéfices, plus intellectuels que charnels, plus cérébraux qu'émotionnels, fantasmatiques que réels, ne seraient jamais satisfaisants.
      > Perte, fusion, peur panique, rancœur, quelle qu'en soit la cause apparente, on haïrait ce qui signifierait notre mort.
      Sensation de désaveu, de dépit ou de trahison, jalousie ravageuse, discrimination, impression d'étouffer ou de soudaine mise en danger, volonté meurtrière, soif de vengeance... nombreuses sont les pulsions destructrices qui incitent à la haine. Un voleur s'incruste dans l'intimité de votre appartement, un inconnu s'en prend à votre enfant... l'amour sera-t-il assez fort pour atténuer la blessure ? Couvant parfois à l'insu de celui qu'elle habite, qu'elle s'exprime de façon impulsive ou donne lieu à des actes mûris, la haine, comme pour intensifier sa malignité, dépasse le plus souvent ses causes : c'est ce qui lui confère un caractère énigmatique. Mouvement violent, désordonné ou révélateur de désordre, qui prend racine dans une souffrance intime, elle s'impose en réponse à des menaces de mort, réelles ou fantasmées, entraînant celui qui l'éprouve à contre-courant de la promesse de vie.
      Ne pas aimer n'est pas haïr : la haine n'est pas le contraire de l'amour mais quand elle s'amorce, entre en jeu, se déclare à cœur ouvert ou agit en sourdine entre deux personnes unies par un lien amoureux, elle transforme ce lien en son contraire, c'est-à-dire en inimitié. Traversant les générations, elle est tenace. Quand on lui offre de la résistance, elle insiste pour s'exprimer. Plus son objet est enfoui, mieux elle enfle, croît, infiltre, tendant à se révéler avec ruse ou violence comme pour ne pas se faire oublier. Impliquant une hostilité passagère ou définitive à l'instant où elle s'exprime, l'amour n'a plus de place et c'est de préférence au nom de celui-ci qu'elle l'efface... Il doit être motivé pour ne pas sombrer... Elle l'appelle, elle le chasse. J'aime, je hais... le désespoir pointe, c'est l'asphyxie, on se sent partagé, torturé de ne savoir aimer qui on aime... Comment ne pas se haïr soi m'aime, comment ne m'aime pas se vautrer dans la haine ? Va je ne te hais point, telles sont d'abord les paroles d'une femme, Chimène, à son amoureux, Rodrigue. Paroles d'une femme aimante, d'une femme confiante, d'une femme tranquille, d'une femme qui, dans les premières années de sa vie, a sans doute été « bien aimée », paroles rassurantes pour affronter l'extérieur, telles sont aussi celles que souhaiterait entendre l'enfant qui a été grondé, ou l'adolescent, lorsque sa volonté de s'éloigner aura provoqué un orage. Heureux témoignage d'amour que ces paroles de réconfort, quand les siennes, un instant plus tôt, auront laissé transparaître, à travers rage, colère et autres manifestations agressives, un sentiment de détestation, face au dépit (amoureux) parental. Ce sont encore celles que nous aimerions tous entendre chaque fois qu'un besoin ou un désir d'ouverture sur l'extérieur provoque éclats ou tiraillements. Clefs pour la liberté, elles nous confirmeraient dans nos racines en autorisant la séparation sans porter atteinte à l'amour.
      Pour être de la haine, les mouvements agressifs d'hostilité ont besoin d'avoir été mûris.
      Père, mère, sœur, frère, oncle, cousin, voisin, étranger... qu'elles soient présentes ou absentes, réelles ou symboliques, l'enfant se construit à travers ces figures, nourrissant à leur égard amour ou haine selon ce qu'il en reçoit et selon que ce qu'il en perçoit correspond à ses espérances ou les contrarie. La douleur est un mode de défense chez celui qui se sent blessé. Si à son expression s'associe souvent celle de la haine, porter atteinte à un point sensible n'est pas toujours un acte volontaire. Lorsque celui qui occasionne une blessure, qu'elle soit physique ou morale, n'a d'autre raison que de blesser pour blesser, on peut à juste titre dénoncer une hostilité de sa part. Mais la haine à l'état pur désarme et interroge sur ses limites celui qu'elle touche sans qu'il l'ait sciemment provoquée et meurtrit qui n'avait pas l'intention de blesser.
      Écho probable d'un authentique désespoir, la haine n'en est pas moins un appel à la limite.
      C'est lorsque la frustration lui donne conscience de sa dépendance et de son impuissance que le nourrisson devenu agressif éclate de... rage ? Colère ? Fureur ? Désespoir ? Est-ce pour autant de la haine ? Expressions de cette agressivité primitive, jalousie, envie, désir de posséder, résulteraient de la nécessité de la contrôler. Un enfant au comportement violent qui cogne, hurle et chaparde sera peut-être un enfant dans l'incompréhension qui appelle au secours, désespéré par son impuissance à vivre sans souffrir. Mais l'enfant qui met au point - car il se sent lésé ou menacé dans ses privilèges - une stratégie pour détruire l'objet de son dépit, pourra, lui, être soupçonné de haine. Et si après avoir chipé l'argent du goûter du frère, piétiné le dessin de la petite sœur, détruit le portable du père... il ne se heurte pas à la loi, il partira probablement diriger son ressentiment contre la société.
      > Si l'amour est reconnaissance de l'autre, c'est parce que l'on aime que l'on ne comble pas tout à fait.
      C'est parce que je t'aime et que je tiens à toi (en vie) que j'agis de façon telle que tu crois que je ne t'aime pas... pourrait-on lire sous certaines désapprobations hostiles. Que l'on soit mère, fille, maîtresse ou amante, père, fils, amoureux ou amant, adulte ou enfant, parfois l'amour nous abandonne pour laisser place à un sentiment peu aimable qui allume un foyer de douleur et attise la peur. Un ami vous trahit et la rancune s'installe. Un enfant malade, un accident ? À qui la faute... Quand il s'agit de trouver un responsable, la haine a vite fait d'entrer en jeu avec sa dose d'irrationnel. La peur est un des sentiments qui y président le plus souvent. Peur de ne parvenir à être efficace, juste, bon... Peur de ne pas réussir, peur d'être mis en danger, d'être dévoilé... Peur pour une (belle) mère que son fils lui échappe, peur... Peur pour une mère de ne savoir marquer les limites à son enfant dont l'appétit de vivre se traduit par un besoin d'indépendance qui soudain la dépasse, tout emplie d'amour possessif pour « son tout petit », happée par l'angoisse de ne savoir faire valoir son autorité et perdant son sang-froid ; c'est avec agressivité qu'elle la laisse transparaître ou la dissimule. L'enfant, ni tout à fait maître ni tout à fait conscient de sa force, vivra la réaction maternelle comme du désamour ou un refus de le voir grandir. Un élan de haine en sera la réplique. Passagère, tel un langage parallèle qui traduit métamorphose et perturbations corollaires, cette « haine » est nécessaire pour marquer la distance et, paradoxe de l'enfance, signifier son incompréhension dans l'espoir d'être compris ! Afin que l'esprit ne s'aiguise à cette passion qui l'altère, un mot, un geste de sympathie, dans l'après-coup, s'ils ne sont pas dictés par la culpabilité, inviteront à sortir de la haine en désamorçant le cercle vicieux des offenses et des représailles, une fois l'agitation retombée. La haine est un rappel d'une blessure narcissique initiale. Souffre-douleur ou complice, un enfant élevé dans la haine sera probablement un parent maladroit, inquiet quant à ce qu'il transmet à ses enfants. Une fille négligée, non appréciée pour les qualités inhérentes à son sexe, un fils idolâtré qui fait figure de référence et alors, la sœur devenue mère éprouvera des difficultés à aimer le fils dont la vision lui rappellera le traitement discriminatoire dont elle fût l'objet. Envie, rivalité, identification admirative, la gamme des sentiments fraternels varie entre haine et amour selon les âges, l'ordre d'arrivée, les humeurs, les époques, les enjeux. Quand l'un est attiré vers l'autre, celui-ci le rejette. À chacun sa part de déconvenue et l'expression de sa jalousie. Différente de l'un à l'autre, si elle n'est ni avouée, ni mise en mots, ni relativisée, grâce au soutien d'adultes aimants et responsables, la jalousie s'exacerbera sous l'effet des rivalités qui, pour être naturelles, n'en sont pas moins menaçantes. Et l'amour entre frère et sœur risque de n'être plus qu'un terme vidé de son essence sous le linceul duquel se cache la haine et le reflet de toutes les guerres : guerres des peuples, guerres des civilisations, guerres des religions, guerres des sexes. Quand il s'agit de la volonté de prédominance de l'un sur l'autre ou du refus du différent qui figure l'étranger menaçant, l'amour n'a pas de place, ni les notions de partage, de rapprochement, de complémentarité, de répartition équitable, de réciprocité, ou d'aimable respect... Au culte du garçon correspondra la haine de la fille et l'idolâtrie de celle-ci pour le premier en signera le mépris. Quand un sexe est magnifié, l'autre se vit sous-estimé et le ressentiment qu'il en conçoit se travestit en fascination aveugle, faute d'avoir le droit d'être formulé. Guère plus salutaire qu'une inimitié déclarée, l'adoration est plus le double de la détestation que la proche parente de l'amour.
      > Par peur de troubler l'amour, la difficulté à le voir se transformer et l'angoisse de le perdre risquent de l'interdire dans sa nouvelle économie.
      À l'adolescence, avec l'éveil de nouveaux émois amoureux, les relations (infantiles) sont remises en jeu. L'attrait de l'aventure rend l'enfant impulsif, tandis qu'une appréhension de l'avenir le fragilise. Sa conscience s'aiguise mais il n'a pas encore les ressources nécessaires pour assumer cette conscience. Amertume, dépit, confrontation, il ne faut pas céder à la peur de déplaire. Épisodique, non pathologique, la « haine » occasionnée dans ce cadre marque la nécessité d'une juste distance. Constitutive de la formation du sujet, en ce qu'elle a de séparant et donc de structurant, elle l'autorise à aimer. Ailleurs, autrement, induite par un instinct de défense plus que par des pulsions meurtrières, une fois la séparation opérée, elle se dissipe, n'a plus de raison d'être : sa fonction alors est avant tout symbolique. La haine, à défaut de mieux, est partie intégrante de l'amour quand elle autorise la séparation et la reconnaissance de l'autre en tant que tel.
      La dépendance, passée un certain âge, est effrayante et dès que la conscience de son emprise se fait ressentir, elle encourage l'être qui en souffre à des sentiments d'hostilité envers celui ou celle qui la lui fait subir. La violence verbale ou physique en est une des manifestations, l'automutilation une autre. « Je m'enlaidis pour te forcer à te détacher de moi, tant pis si tu me détestes, mais ne m'aime plus comme tu m'aimes si c'est aimer que d'emprisonner ». Certains comportements adolescents suggèrent de façon maladroite au parent de lâcher prise. Le « ne t'inquiète pas » maternel inquiète le jeune adolescent qui doit affronter l'extérieur plus qu'il ne le rassure, dans la mesure où il intervient dans un domaine où seule la capacité à exercer sa séduction pourra le rassurer. Un excès d'attentions l'amène à souffrir. C'est moins la mère qui est en cause que la sensation d'enfermement provoquée par une relation devenue inadaptée et à laquelle il voudrait se soustraire, sans blesser ni se blesser, sans perdre son amour ni le désavouer, sans engendrer de plaintes (maternelles) ni subir de griefs. L'entrée dans l'adolescence suppose un réajustement des valeurs qui président à l'économie affective et familiale et les parents doivent apprendre eux aussi de nouvelles façons d'être.
      En tant que parent, aider notre enfant à nous quitter, en tant qu'enfant, aider nos parents à nous laisser partir.
      Si la culpabilité d'en aimer un autre (que père ou mère) peut inciter à la haine, c'est surtout quand la séparation s'opère mal qu'elle pointe. On ne peut gagner sans perdre ; exister à l'extérieur signifie être moins aimé à l'intérieur et renoncer à l'idéal symbiotique avec sa mère, avec l'univers. Menaçant autant qu'attirant, le « dehors » met en porte-à-faux avec soi-même puisqu'il pousse à se détourner de qui on aime. Le propre de l'enfant tout au long de sa croissance étant de devenir autre, ses besoins s'écartent de ceux de ses parents au fur et à mesure qu'il grandit. Accepter qu'il soit un être toujours en devenir, donc toujours un peu étranger, ne signifie pas céder à ses exigences mais les entendre et lui faire entendre qu'elles ont été entendues. C'est à travers l'attitude parentale - et le reflet de soi que l'enfant en conçoit - que la haine se justifie ou s'estompe. De la réponse en retour à ses (im)pulsions agressives, unique façon pour lui de marquer sa différence, dépendra son aptitude à aimer. En contrepartie, la (prise de) liberté n'allant pas sans (prise de) responsabilité, l'adolescent doit apprendre de son côté à donner autant qu'à recevoir : assumer ses actes, assurer le fondement de ses choix, s'ouvrir au dialogue. C'est une des particularités de l'amour que de nous forcer à grandir avec lui. La haine qui lie à l'autre dans un rapport de force est le corollaire bien négatif d'un amour enfantin dont on ne parvient à faire le deuil. Alors même qu'on se réclame adulte à corps et à cris, ces cris prouvent le contraire de ce que l'on voudrait imposer par la force. Plus que de l'autre, la volonté dépend de notre aptitude à la traduire et à l'inscrire dans et pour le social. Parent ou enfant, même en matière d'amour, il s'agit de substituer au principe de plaisir celui (pas si déplaisant) de réalité, en renonçant à son « moi-total » et à l'autre comme « source obligée de plaisir ». Là où l'amour est invoqué pour justifier des conduites de dépendance se cache souvent un sentiment mortifère. Douceurs, câlins ne sont pas, comme trop de fictions publicitaires le martèlent, synonymes d'amour mais d'attachement, d'appréhension de la réalité et d'invitation à la régression.
      La haine qui perce à l'adolescence préfigure celle dont le spectre nous hante au long de l'existence, prête à surgir dès qu'il s'agit de concilier l'inconciliable. C'est dans la difficulté d'établir une continuité entre intérieur et extérieur que se localiseraient ses germes, brèche dans laquelle s'infiltrent toutes les fragilités et se font ressentir les tiraillements entre les deux mondes, l'intime et le social... et toute autre dualité. Expression de l'impossible autant que de l'espoir, marque de la volonté de partage autant que de sa difficulté, elle n'a rien de honteux sinon à en nier l'évidence. Éprouvants sur le plan narcissique, les défis qu'elle nous lance ne sont pas sans intérêt à relever. Une bonne dose d'amour et d'humour aussi reste quand même précieuse pour résister aux assauts haineux de l'entourage dont l'alchimie sentimentale, amoureuse, affective, par-delà des apparences et liens de parenté, ne s'apparente pas toujours à la nôtre !

       

      Virginie Megglé

       

       

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