Pas facile de dire non et ce, quel que soit le registre...
Pourtant, le petit d'Homme montre le chemin lorsqu'il assène des " non " appuyés pour asseoir son autorité en devenir ! Pourquoi alors cette difficulté, à l'âge adulte, à poser des limites protectrices, c'est-à-dire justifiées ?
Tout d'abord, l'être humain étant doué de la parole, le verbe est intimement lié - dans l'inconscient - au oui. Regardons un nourrisson, donc en période dite pré-verbale : il baragouine des sons et peut en rire lui-même, auréolé d'une sorte d'autosatisfaction et d'acceptation. Ainsi, le principe même de la communication s'étaye sur ce mode d'accord... infantile. Ce lien se veut positif dans ses fondements par traces mnésiques interposées mais, coupé de discernement, il peut nous coûter cher !
Dire oui à tout-va peut générer bien des ennuis de par la transformation inéluctable de l'interlocuteur en prédateur... Le non sert justement à recadrer mais, encore une fois, pour certains, opposer un refus relève de l'impossibilité. Ne nous méprenons pas pour autant : les raisons inconscientes de cette faille ne sont jamais louables, comme l'indiquent les plus habituelles :
. Craindre de ne pas être aimable et donc aimé.
. Chercher à prendre le pouvoir sur autrui par hystérie de séduction.
. Se nier soi-même pour mieux victimiser ensuite.
. Porter un masque attrayant pour cacher ses défauts.
. Donner l'illusion de ne pas être égoïste.
. Se complaire dans le complexe du sauveur.
Ainsi, s'engager à dire non revient à quitter ces bases névrotiques. Rapide tour d'horizon sur les comportements à adopter pour en finir avec un rôle de composition aux conséquences finalement particulièrement inhibitrices et sclérosantes :
. Cesser de penser qu'il faut plaire à tout le monde.
. Accepter ses divergences de point de vue.
. Admettre que l'entourage a sa propre capacité à comprendre les refus.
. Renoncer à imaginer être indispensable.
. S'autoriser à délimiter ses plages personnelles.
. Préserver ses désirs légitimes.
. Développer sa sincérité.
. Être centré sur sa valeur intrinsèque.
. S'autoriser certains " non " à ses parents pour que chacun reste à sa place.
. S'autoriser certains " non " à son conjoint par honnêteté vis-à-vis de lui et de soi.
. S'autoriser certains " non " à son enfant pour affermir son autonomie.
Mis en application, ces quelques axes introspectifs aboutissent à la réincorporation du non approprié pour le bien de tous et de chacun.
Chantal Calatayud