Pourquoi Maupassant
reste dans « Notre cœur »

Pourquoi Maupassant reste dans « Notre cœur »
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Anatole France disait de lui : « M. de Maupassant est certainement un des plus francs conteurs de ce pays, où l’on fit tant de contes, et de si bons. Sa langue forte, simple, a un goût du terroir qui nous la fait aimer chèrement »... C’est sans doute la raison pour laquelle, malgré l’ambivalence de l’homme, Guy de Maupassant − qui détestait pourtant les étiquettes et les écoles − occupe une si large place dans la littérature française. Au point que, selon Émile Zola, il a pour aïeux « Rabelais, Montaigne, Molière, La Fontaine, les forts et les clairs, ce qui sont la lumière et la raison de notre littérature ».

Guy de Maupassant naît à Fécamp, en Normandie, le 5 août 1850. Sa mère, Laure Le Poittevin, se sépare de son mari, Gustave, un homme volage et snob, alors que le jeune Guy a 12 ans. Toute son enfance, le futur écrivain assiste aux fréquentes et parfois violentes disputes du couple parental. À l’âge de 7 ans, il se plaint, comme sa génitrice, de névralgies. Certains biographes évoquent le fait qu’il feint ce type de douleur pour échapper aux enseignements religieux imposés par sa mère. Ayant commencé ses études au petit séminaire, il en est d’ailleurs expulsé pour mauvaise conduite. Il entre alors au lycée de Rouen où il se montre enfin bon élève, s’intéressant à la poésie et participant à des pièces de théâtre. C’est à cette époque qu’il côtoie Gustave Flaubert, un ami de son oncle, qui devient son mentor.

Un esprit libre et libertin


Devenu bachelier en 1869, le jeune homme commence des études de droit à Paris lorsqu’éclate la guerre franco-prussienne de 1870. Bien qu’enrôlé volontaire, il devient aussi antimilitariste qu’anticlérical. À 20 ans, Guy de Maupassant porte déjà un regard désabusé sur ses contemporains. Démobilisé, il occupe un emploi de bureaucrate au Ministère de la Marine qui ne l’enchante guère. Gustave Flaubert, qui pressent les talents de cet esprit libre, use de ses appuis pour le faire muter au Ministère de l’Instruction Publique. Le soir, Maupassant se livre avec passion à l’écriture, publiant des articles dans les journaux et écrivant ses premières nouvelles. Quant au dimanche, prétextant prendre soin de sa santé, il le consacre durant 8 années au canotage en bord de Seine, toujours en galante compagnie. En 1877, il quitte définitivement l’administration pour se consacrer entièrement à l’écriture. La même année lui est posé un diagnostic de syphilis. Provocateur dans l’âme, il s’en gausse : J’ai la vérole ! Enfin la vraie, pas la misérable chaude-pisse, pas l’ecclésiastique cristalline, pas les bourgeoises crêtes de coq, les légumineux choux-fleurs, non, non, la grande vérole, celle dont est mort François Ier. Et j’en suis fier, malheur, et je méprise par-dessus tout les bourgeois. Alleluia, j’ai la vérole, par conséquent, je n’ai plus peur de l’attraper ! Maupassant aime le libertinage. Flaubert s’en inquiète et le tance vertement par une lettre datée du 15 août 1878 : Il faut, entendez-vous jeune homme, il faut travailler plus que cela. J’arrive à vous soupçonner d’être légèrement caleux (fainéant). Trop de putains ! Trop de canotage ! Trop d’exercice… Vous êtes né pour faire des vers, faites-en ! Tout le reste est vain, à commencer par vos plaisirs et votre santé : foutez-vous cela dans la boule

Un disciple célèbre


Malgré une vie affective pour le moins dissolue, Guy de Maupassant commence à être connu. Il intègre, chez Émile Zola, un cercle d’écrivains naturalistes, le Groupe de Médan. Il publie sa première nouvelle, « Boule de suif », qui le rend tout de suite célèbre. Gustave Flaubert prédit qu’il s’agit d’un chef d’œuvre qui restera. Comme pour marquer un continuum littéraire, Maupassant décrit dans son récit l’auberge du Cygne à Tôtes, la même que celle dans laquelle son « cher maître » a séjourné pour écrire une partie de « Madame Bovary ». Lorsque Gustave Flaubert meurt, en 1880, il a déjà transmis à son disciple, durant dix années, son exigence stylistique, son goût pour l’exactitude dans la description, pour la véracité du détail vécu. Ce que le lecteur retrouve avec bonheur dans « La Maison Tellier » (1881), « Mademoiselle Fifi » (1882), « Une vie » (1883), « Les Contes de la bécasse » (1883). Maupassant est d’ores et déjà considéré comme une célébrité reconnue du conte et de la nouvelle. Profitant de ses royalties, il entreprend des voyages en Corse, en Algérie, mais n’oublie pas de passer ses hivers à Nice, auprès de sa mère. Les journaux sont en demande de ses chroniques. Maupassant, malgré sa santé fragile, ne rechigne pas à la besogne. Chaque jour, de 7 heures à midi, il est à sa table de travail. Il publie de nombreux romans dont « Bel Ami » (1885), Mont-Oriol (1887), « Pierre et Jean » (1888), « Fort comme la Mort » (1889), et enfin « Notre cœur » (1890), sa dernière œuvre.

Un homme malade


À partir de 1885 − il a à peine 35 ans −, Maupassant montre des signes de lassitude. Il entame, pour se distraire, et peut-être rattrapé par ses démons, une période de vie mondaine. Portant beau, moustache arrogante, il s’amuse à séduire les « belles comtesses ». En même temps, ses troubles psychiques se manifestent de plus en plus. Passant de l’excitation à la frustration, il use et abuse de l’éther pour apaiser ses angoisses. Las des frivolités, il part en croisière sur son yacht privé « Le Bel-Ami ». Il noue une amitié avec Alexandre Dumas fils mais se brouille avec les frères Goncourt, dont il n’apprécie guère la façon de traiter les écrivains (commérages, duplicité, critiques envieuses)… La maladie poursuivant inlassablement son œuvre destructrice et les démêlés avec son entourage se multipliant, Guy de Maupassant tente de mettre fin à ses jours le 1er janvier 1892 à Cannes. Interné dans la clinique du docteur Blanche, il s’y éteint le 6 juillet 1893, à l’âge de 43 ans. Ses funérailles ont lieu au cimetière Montparnasse.

 

Guy Freyssines

 

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