Le sport et les loisirs
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      Sortir de la déprime
      en se mettant en selle

      Sortir de la déprime en se mettant en selle
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      « Remettre le pied à l’étrier », « Reprendre les brides », autant d’expressions métaphoriques renvoyant à la plus noble conquête de l’Homme : le cheval. Il y a jusqu’à Sigmund Freud, le maître de la psychanalyse, qui comparait nos pulsions débridées à un cheval fou qui aurait perdu son cavalier. C’est bien que nous avons encore à tirer profit, pour notre plus grand bien, d’une discipline – l’équitation – qui reprend véritablement ses lettres de noblesse.

      De la simple randonnée équestre jusqu’au sport de compétition, en passant par l’équithérapie, il existe tout un panel d’activités que vous pouvez pratiquer selon vos désirs et vos compétences. Mais soyez certains que, dans tous les cas, votre mental s’en portera de mieux en mieux…

      Des vertus curatives


      Le médecin grec Hippocrate (surprenant lorsqu’on sait qu’hippo signifie cheval) avait déjà remarqué que la pratique de l’équitation empêche les muscles de perdre leur tonus. Plus près de nous, Joseph Mercurialis, médecin du XVIème siècle, conseille la pratique équestre dans un traité intitulé Del arte gymnastica. En 1750, on trouve dans l’ouvrage Medecina Gymnastica un long développement sur ses effets curatifs aussi bien au niveau corporel que psychique. On va même jusqu’à suggérer de faire faire du cheval aux hypocondriaques et aux hystériques. Le philosophe et savant Goethe, observant l’harmonie cheval/cavalier, écrit : L’homme et le cheval ne font qu’un, au point de ne pouvoir distinguer lequel des deux est effectivement en train de dresser l’autre… Mais c’est au XXème siècle que Liz Hartel, originaire du Danemark, surprend le monde entier. En effet, alors qu’elle était malade de la poliomyélite depuis 1943, condamnée au fauteuil roulant, elle décide, à l’aide de la kinésithérapeute Élizabeth Bodiker, de ne pas baisser les bras. Elle reprend la pratique de sa passion, le dressage de chevaux. Au bout de 8 ans de travail, elle remporte une médaille d’argent aux Jeux Olympiques d’Helsinski. C’est le début de l’hypothérapie, appelée aussi équithérapie. En 1962, le Français Hubert Lallery (masseur kinésithérapeute) se sert de la médiation du cheval pour la rééducation d’une jeune fille atteinte de la maladie de Little (paraplégie spasmodique survenant dans les premiers mois de la vie). De nos jours, on compte en France plus de 10 000 personnes qui utilisent les activités équestres à des fins aussi variées que le loisir, le sport, la thérapie ou même la réinsertion dans certains cas de délinquance.

      Retrouver son centre de gravité
      Tenir en selle nécessite de repérer et d’expérimenter son centre de gravité. Les Japonais nomment d’ailleurs étonnamment ce centre le hara (hasard ou coïncidence ?). Le terme technique consacré est l’assiette. Entre souplesse et tonicité, cette sensation physique d’équilibre agit favorablement sur le psychisme. Elle est source de confiance en soi et en l’autre, en l’occurrence ici l’animal. Souvenons-nous du film tiré du roman de Nicolas Evans, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, dont Robert Redford a fait une magnifique adaptation au cinéma. Il s’agit d’une petite fille qui réapprend à vivre grâce à une relation de confiance retrouvée avec son cheval. Une mystérieuse alchimie entre l’Homme et la bête comme un retour à l’essentiel…

       

      Michelle Fargeon

       

       

      Des exhortations explicites !

      - Émily, 32 ans : Dans les moments difficiles, mon cheval est un formidable confident, toujours à l’écoute et toujours partant pour une balade qui remonte le moral. Elle conseille même aux plus déprimés : Poussez la porte d’un club, il y aura toujours quelqu’un pour vous accueillir ou, au moins, un gros museau surmonté de grandes oreilles pour vous réclamer une caresse...
      - Emmanuelle, 27 ans : Quand je mets le pied à l’étrier, j’oublie tous mes soucis et je ne me concentre que sur mon cheval…
      - Élizabeth, 45 ans : Je conseille l’équitation à tous les stressés, les timides ou les angoissés.

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