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Le développement personnel
dans Signes & sens
Retrouver sa motivation
au travail
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Selon le psychologue Pierre-Éric Sutter, auteur de « Réinventer le sens de son travail » publié aux Éditions Odile Jacob, 46,4 % des salariés perdent leur motivation professionnelle à cause du stress, de l’incertitude et du manque de reconnaissance…
Tout en prenant en compte ces facteurs liés à la conjoncture sociétale sur lesquels il est difficile d’agir dans l’urgence, chacun peut néanmoins redynamiser son énergie à l’aide de prises de conscience positives. Un Koan (aphorisme) zen affirme : Ce qui te manque, cherche-le dans ce que tu as. Autrement dit, l’être humain possède en lui ses propres ressources.
Des avantages pratiques
Lorsqu’un homme ne sait pas vers quel port il navigue, nul vent ne lui est favorable, dit également Sénèque. Redonner du sens à une activité professionnelle, même si on s’y sent moins à sa place qu’auparavant, passe d’abord par l’objectivation de tout ce qu’elle procure : la nourriture, un toit, une voiture, etc. Il est motivant de faire ce simple bilan : goûter librement aux fruits de son travail sans se sentir étayé par un assistanat toujours culpabilisant. La profession joue un rôle important pour un bon équilibre psychique de par son axe de socialisation. Pour preuve, nombre de chômeurs, au bout de quelques mois, éprouvent la désagréable sensation d’être inutiles et préfèrent accepter un emploi sous-qualifié plutôt que de laisser la déprime les envahir.
Des petits riens essentiels
Pour illustrer l’importance du processus d’humanisation, primordial quel que soit le métier, Sutter cite le témoignage d’Esteban, guichetier à la SNCF : Mon emploi ne fait pas rêver ? Ça m’est égal. Quand je fais sourire un client qui vient m’acheter un billet le matin, j’ai l’impression d’avoir gagné ma journée ! La bonne humeur au travail constitue, en vérité, un ingrédient qui n’a pas de prix. John Murphy, un des auteurs de « Bouillon de poulet pour l’âme au travail », écrit avec beaucoup de justesse : Ne pas utiliser son sourire, c’est comme avoir un million de dollars en banque, mais pas de carnet de chèques. Une bonne attitude consiste également à ressentir qu’il est très productif pour soi de satisfaire son employeur… En outre, éprouver le sentiment d’avoir accompli correctement sa journée professionnelle sans en attendre d’éloges augmente toujours le narcissisme.
Des ouvertures possibles
Pierre-Éric Sutter donne quelques astuces pour se remotiver lorsque le poste occupé ne convient décidément plus : On peut chercher ailleurs, conseille-t-il. Par exemple, par le biais d’un bilan de compétences. L’un des objectifs de ce type d’évaluation consiste en effet à identifier de possibles ouvertures vers un changement d’environnement professionnel. Il permet une meilleure connaissance de soi en vue de l’élaboration et de la construction d’un nouveau projet à la fois clair et réaliste. Cependant, il n’est pas systématiquement nécessaire de rompre avec sa direction pour se sentir à sa place. Ainsi, le spécialiste cite le cas d’Aïda qui a retrouvé sa vitalité en acceptant une fonction d’élu syndical dans son entreprise. Sans ce mandat, confie-t-elle, je serais devenue aigrie. Grâce à ce rôle, j’ai pu prendre de la distance avec ce qui ce passait mal pour moi au travail… Comme le dit encore fort justement Pierre-Éric Sutter, travailler, c’est aussi continuer à apprendre… Trop souvent négligé lorsque la démotivation se fait envahissante, le DIF (Droit Individuel à la Formation) est accessible (rémunéré ou indemnisé) à tout salarié justifiant d’un an d’ancienneté pour les CDI ou cumulant 4 mois sur une période de 12 mois pour les CDD. Il suffit d’en faire la demande par courrier à la direction. Après 4 semaines et en cas d’absence de réponse, le DIF est acquis de plein droit. Quant au CIF (Congé Individuel de Formation), il répond au même principe, si ce n’est que le temps de formation est plus long et nécessite une autorisation d’absence fournie par l’entreprise. Ces moments d’apprentissage, dus à chaque employé, offrent à la fois une respiration bénéfique et l’opportunité de voir l’avenir autrement…
Sylvie Rhénane
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