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Le développement personnel
dans Signes & sens
Rompre avec le passé
pour se réaliser
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Depuis que nous sommes au monde, nous avons « engrammé » des expériences tantôt heureuses, tantôt traumatisantes. Nostalgie d’un bonheur perdu d’une part et entretien des blessures vécues d'autre part font que nous en oublions parfois de vivre…
La bonne nouvelle consiste à se persuader qu’un sain détachement reste toujours possible. En réalisant qu’il n’est plus d’actualité, le passé perd de son pouvoir. Mis à l’épreuve de la réalité de l’instant, il cesse alors toute emprise et nous pouvons rompre avec lui sans états d’âme et sans regrets…
La vie au présent
Dans son ouvrage « Affirmez la sagesse divine », le docteur Emmet Fox écrit : Vivons dans le présent et ne nous permettons pas, sous aucun prétexte, de vivre dans le passé. Quant à Eckart Tolle, il en fait le fondement de sa transmission avec son livre « Le pouvoir du moment présent ». C’est aussi l’enseignement essentiel du bouddhisme Zen. La clé de la réalisation semble donc se trouver ici et maintenant.
Stop à la rumination, oui à l’espérance !
Si le privilège de l’Homme réside en sa faculté de penser, cette faculté peut aussi se retourner contre lui lorsqu’il l’utilise à mauvais escient. Ainsi, ressasser à outrance les bons souvenirs ou les peines empêche tout simplement l’action juste. Le concept d’impermanence cher au Bouddhisme véhicule que l’existence est mouvement. Or, la rumination mentale crée un conflit épuisant dans la mesure où elle s’oppose à ce qui est. Il va sans dire, précise Emmet Fox, qu’il est cependant préférable de se souvenir des choses agréables que de celles qui nous ont fait souffrir, mais il n’en reste pas moins vrai que le passé est le passé et qu’y penser retarde nos progrès… Au lieu d’évoquer les circonstances agréables d’autrefois, continue-t-il, songeons à celles d’aujourd’hui. Ce mode de pensée positive délivre de la plainte sous-jacente causée par le décalage avec la réalité. Combien même les circonstances actuelles ne conviendraient-elles pas à nos souhaits, il est important de voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide. Quant au docteur Fox, la foi étant pour lui un atout de plus, il conseille encore : Si les choses paraissent aller de travers pour le moment, pensons que Dieu est en train de les arranger et que, bientôt, nous serons satisfaits et heureux…
Vers l’acceptation
Par un curieux paradoxe, rompre avec son passé consiste aussi à l’accepter. Ainsi, tant que les rancœurs d’une autre époque se réactualisent, il paraît difficile d’avancer. D’autant que l’être humain est doté d’une vie inconsciente et fantasmatique qui empêche parfois cette acceptation. Cette posture psychologique, sur fond de résistance, peut se manifester par des répétitions d’échecs sentimentaux, voire professionnels. Il convient alors de chercher à se faire aider par un spécialiste de manière à mettre en lumière les causes profondes de cet attachement à une histoire qui n’est plus. Ainsi, la psychanalyse – entre autres –, de par sa méthode et sa méthodologie, revisite – sans que le patient s’en rende compte – les étapes infantiles qui ont pu faire que certains affects inconscients y soient restés coincés. Il s’agit-là, métaphoriquement, à la façon d’un automobiliste, d’effectuer une subtile marche arrière de sorte de
se désembourber pour pouvoir avancer. Rien à voir avec ce qui est souvent véhiculé, à savoir que cette discipline ne ferait que ressasser indéfiniment le passé. Ceux qui l’ont expérimentée témoignent plutôt qu’elle a largement contribué à leur réalisation.
Béatrice Juvet
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