La psycho
      dans Signes & sens


      La complexité
      de la prise en charge thérapeutique
      du couple

      Qu'est-ce que l'haptophobie ?
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      Les psychothérapies de couple englobent une diversité de courants issus de différentes écoles de la psychologie : systémique, transactionnelle, comportementaliste... À la suite des travaux des systémiciens des années 60, la psychanalyse a établi sa propre approche thérapeutique. Si toutes ces thérapies tentent de répondre aux difficultés que traverse le couple, telles que la mise en place de conflits verbaux et physiques, une forme de dépression et une perte de désir sexuel, l’angoisse de se sentir étouffé ou bien, au contraire, d’étouffer, l’approche psychanalytique propose une thérapie qui ne se limite pas uniquement aux relations intra-subjectives.

      Au début des années 60, Jean Lemaire crée en France les premiers centres de consultation conjugale. Il se base principalement sur la psychanalyse et les liens inconscients agissant dans le couple. En ce qui concerne le cadre purement psychanalytique des thérapies dites verbales du couple, nous pouvons dire que ces thérapies prennent réellement naissance en 1970 avec les travaux d’André Ruffiot. Ils s’appuient sur ceux du courant de la psychologie systémique et des recherches de Lemaire, tout en accentuant l’éclairage psychanalytique. À partir des années 80, de nombreux psychanalystes se penchent à leur tour sur le couple. C’est au début de cette même décennie qu’apparaît, sous l’impulsion de Simone Decobert, le psychodrame analytique.

      Les fondements freudiens


      Un retour à Freud s’impose pour comprendre l’approche de la psychanalyse appliquée au couple et pour mieux en cerner sa spécificité par rapport aux autres approches thérapeutiques. Si Sigmund Freud n’a pas parlé de thérapie de couple, il s’est à de nombreuses reprises penché sur la relation amoureuse. Il compare, dans son livre « Totem et tabou » (1912), l’état amoureux à une sorte de psychose. Cette remarque est à prendre dans le sens où la relation amoureuse engendre une forme de trouble identitaire, rendant ainsi floues les limites propres de chacun des amoureux. Cette notion de confusion amène également chaque individu formant le couple à s’aliéner l’un à l’autre. Le maître de la psychanalyse compare cette relation avec l’hypnose. Il écrit en 1921, dans « Psychologie collective et analyse du Moi », il y a manifestement pas loin de l’état amoureux à l’hypnose, les concordances entre les deux sont évidentes, même soumission humble, même absence de critique envers l’hypnotiseur comme envers l’objet aimé... Si l’on suit Freud, la relation de couple tend à générer une confusion identitaire où l’individu, s’aliénant à cet autre individu formant le couple, semble ne plus faire qu’un avec lui. Il postulera d’un corps commun imaginaire, ce qui fera dire à Jean-Pierre Caillot que cela fait émerger des phénomènes d’indifférenciation. Ce même auteur développe cette théorie en se penchant sur le choix du partenaire. Pour ce faire, il s’appuie sur un autre texte de Freud, « Pour introduire le narcissisme » (1914). En effet, pour l'auteur, la relation avec un partenaire se fait selon deux choix fondamentaux : le premier qui est un choix narcissique, c’est-à-dire que l’individu va choisir son partenaire parce qu’il retrouve chez lui des traits communs au sein de cette relation. Le deuxième choix est appelé « d’étayage » ; il se fait par la projection des modèles parentaux sur la personne aimée. Ces figures parentales ont pour fonction principale d’assurer inconsciemment à l’enfant nourriture, soins et protection. L’éclairage freudien nous laisse donc penser que toute thérapie analytique de couple doit prendre en considération le jeu projectif de chaque partenaire qui recherche une image parentale, créant ainsi une forme de confusion psychique. De plus, chaque membre du couple recherche chez l’autre une partie idéalisée de lui-même, ce qui amène à la représentation fantasmatique d’une sorte d’unité corporelle du couple. C’est ce que révèlent les travaux du psychanalyste Didier Anzieu dans son « Introduction à l’étude du moi-peau dans le couple ». Il écrit : La première expérience du jeune couple commence généralement par une phase d’illusion duelle. Il ira jusqu’à dire que le couple est un couple de jumeaux imaginaires, unisexes et à la limite interchangeable. Les différents psychanalystes qui travaillent sur le couple parlent généralement, pour expliquer ces différents phénomènes psychiques, d’un appareil psychique conjugal qui regroupe l’espace intrapsychique et l’espace intersubjectif des individus.

      La place du transgénérationnel


      Le psychanalyste doit aussi prendre en compte la dimension transgénérationnelle qui agit au sein de chaque membre du couple. De manière simplifiée, nous pouvons dire que la dimension transgénérationnelle inscrit chacun dans une histoire singulière. Elle englobe la culture et les rituels qui lui sont propres. Ainsi, l’individu est pris bien souvent de manière inconsciente dans des schémas de fidélité familiale issus des identifications filiales de chacun. Dans les consultations, le thérapeute doit être vigilant quand l’un des partenaires reproche à l’autre une attitude ou un comportement qu’il reprochait également à un de ses parents. Si un patient, par exemple, reproche à son épouse d’être distante et de ne pas s’intéresser à lui, ce jugement se met en écho avec l’histoire de vie de cette patiente qui a contenu la violence et l’abandon d’une mère. Il se passe alors ce que la psychanalyse nomme un transfert : cet homme vient projeter sur sa femme la douleur qu’il a vécue durant son enfance avec sa mère. En plus d’une confusion transgénérationnelle, nous assistons ici véritablement à un trouble dans l’ordre des générations. En effet, dans l’exemple cité, l’épouse vient prendre la place de la mère. Le couple est pris dans une relation amoureuse qui est en quelque sorte perturbée par cette confusion générationnelle, réactivant une position psychique régressive. Dans cette régression, différents stades du développement psychique sont traversés. Notamment une reviviscence du complexe d’Œdipe, mais également une régression plus importante venant toucher à l’idée même de contenant initial avec l’objet maternel (la mère). Comme le souligne Jean-Pierre Caillot, la relation de contenance initiale des partenaires a été vécue de la façon suivante : l’objet maternel a été maternant et a été introjecté comme tel. Ces aspects théoriques nous permettent de mieux comprendre les rapports interpsychiques dans le couple, autrement dit la séance d’analyse permet de venir dénouer des scenarii fantasmatiques issus des relations infantiles vécues par chaque élément du couple. De plus, les angoisses que génère cette régression sont propres à chaque individu mais elles se complètent au sein du couple. Ainsi se met en place un renforcement des angoisses de chacun, tel un cercle vicieux qui empêche toute forme d’échanges sereins…

      La place de l’analyste


      Comme pour une cure individuelle, le champ de l’inconscient reste le lieu privilégié de la thérapie de couple. Le déroulement d’une séance passera donc par la parole. Certains analystes marquent quand même une différence de pratique, notamment dans le fait de tout dire. Ne pas tout dire à l’autre, c’est aussi garder une part secrète ou plus exactement une partie intime de soi-même qu’on ne souhaite pas révéler. Cette posture permet la mise en place d’une forme de processus d’individuation au cœur même du couple. L’objectif consiste à sortir de cette confusion identitaire, où l’individu se perd entre son identité propre, celle de son conjoint et celle du couple. Le psychanalyste, comme dans la cure individuelle, garde sa posture de parent transférentiel mais avec la prise en compte d’un double transfert. Nous avons vu qu’il existe un transfert interne entre les individus formant le couple mais il existe aussi un double transfert qui émane du couple et qui s’adresse à l’analyste. Le premier est le transfert individuel que chacun peut, indépendamment de l’autre, projeter sur l’analyste. Le second est nommé transfert groupal du couple, le couple représentant une sorte d’unité portant en quelque sorte le transfert. Pris dans cette double projection transférentielle, l’analyste se doit d’être incontrôlable et incontrôlé et non de devenir un sauveur du couple ou un juge. Seule cette posture de neutralité pourra faire émerger la problématique inconsciente dudit couple.

       

      Dominique Séjalon

       

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