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      Divan ou face-à-face ?

      Divan ou face-à-face ?
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      Réhabiliter ses parents amène à l’acceptation de nos propres limites d’être humain, limites devenant au demeurant protectrices, donc structurantes. Mais l’une des souffrances communes à chaque individu provient, de fait, du déni d’une loi fondamentale : la mise en place pourtant salvatrice de la bonne distance, puis de la juste différence, qui élabore et structure le sujet…

      Sigmund Freud recevait ses patients selon le dispositif aujourd’hui appelé divan/fauteuil : divan où s’allongeait le patient, fauteuil où s’asseyait l’analyste, celui-ci n’étant pas sous le regard de son patient. De ce fait, l’image de la psychanalyse est-elle associée au divan. Pour beaucoup, elle l’implique nécessairement. D’ailleurs, la pratique analytique est ainsi mise en scène lorsqu’elle est prétexte à spot publicitaire ou même dans nombre de scenarii de films. Une manière de décor afin que le spectateur sache tout de suite de quoi il retourne. Cette image est signe de la relation analytique. Mais ce cadre seul suffit-il à représenter les diverses approches psychanalytiques ? Si certains se réfèrent à un cadre figé, exclusivement avec le souci de ne pas y déroger, d’autres l’ont aménagé. Il n’en reste pas moins que la question demeure : toute modification du cadre entraînerait-elle une transformation de la relation au point de la situer en dehors du transfert analytique ? D’aucuns soutiennent que lorsque analyste et patient sont en face-à-face, le regard et les jeux de séduction, qu’il génère souvent, ne peuvent pas ne pas influer sur l’inter-relation. Cette approche est pour le moins réductrice : elle présume que l’analyste, qui alors n’en serait pas un, serait affecté de la relation. En serait dupe. Concevoir la relation analysant/ analyste, en la limitant à ce registre-là, supposerait la personne de l’analyste comme étant partie prenante. Or, l’analyste fait fonction d’objet transférentiel. Il est le support des projections de l’analysant. En séance, celui-ci réactualise ce qui, dans son histoire, a dysfonctionné à son insu. C’est la fonction de l’analyste que de permettre à l’analysant de lui attribuer ce rôle. De là, par l’application de la méthode, émergera ce qui a été refoulé et qui causait le symptôme. Considérer le face-à-face, en séance psychanalytique, comme la rencontre de deux protagonistes corporéisés, de deux moi, est antinomique de l’essence même de la psychanalyse. Seul le moi de l’analysant est présent en cure. L’analyste est neutre.

      La règle fondamentale


      Les diverses manifestations données à voir à l’analyste concourent à l’élaboration et à la construction de la séance. D’évidence, seule la règle fondamentale reposant sur la libre association, soit tout dire (de ce qui passe) sans rien retenir, permet de libérer par la parole ce qui était refoulé. Pour autant, les silences, intonations, difficultés d’élocution, lapsus, toute autre manifestation qui entraverait une parole fluide - regard détournés ou directs, attitude soumise ou à l’inverse conquérante, posture détendue ou crispée… - participent de la séance. Ils sont autant d’éléments manifestés de la disposition psychique du patient à l’instant. Le corps de l’analysant donnant à voir au regard neutre de l’analyste ce qui ponctue la parole ou n’étant pas mis en mots, l’est en maux. Et même si l’analysant ne cherche en aucun cas à retenir quoi que ce soit, il lui sera impossible d’y accéder. Par angoisse, il cherchera à éviter cette source de désagréments et la tiendra muette ; elle est alors masquée pour lui. Nul doute que le corps de l’analysant soit ici présent mais en tant qu’il est support du langage ; il s’y inscrit de manière autre.

      L’évolution de la psychanalyse


      Si la pratique en restait à celle mise en œuvre par Freud, père fondateur de la psychanalyse comme chacun sait, sans évolution aucune, ce serait pour le coup la figer dans une intemporalité préjudiciable. À l’époque où Freud développa “ sa ” méthode, dans la Vienne des débuts du XXème siècle, les patients n'étaient pas ceux du XXIème siècle ! D’autres facteurs ne peuvent être négligés non plus, telle l’évolution des modes de vie et des mentalités. Une orthodoxie rigide n’est pas une garante absolue, loin s’en faut. La psychanalyse a ses institutions certes, mais leur vocation n’est pas de maintenir un quelconque dogme. Ce serait la vider de son sens. Ainsi, les pratiques analytiques se sont diversifiées. En témoignent les analystes freudiens mais aussi jungiens, kleiniens ou encore lacaniens… Par ailleurs, la psychanalyse a investi d’autres champs, comme le monde de l’entreprise et du travail ou la dynamique de groupe, pour ne parler que de ceux-là.
      Sortie du cabinet, lieu d’exercice singulier, la démarche analytique s’est transformée. De fait, le cadre analytique a lui aussi changé. D’évidence, l’analyste ne peut faire l’économie de réfléchir aux fondements de sa pratique et aux références qui la sous-tendent. Ainsi optera-t-il donc pour un cadre bien défini. Mais, pour ce faire, il est un autre élément incontournable : l’analysant. Le patient, sujet en devenir, se doit d’être respecté en fonction de son profil. Si, pour lui, la position allongée se révèle traumatique de par son histoire, il sera alors désastreux de le mettre en situation de réveiller ce trauma sans pouvoir l’articuler. À n’en pas douter, cela influera sur la libération du dire. Cette obligation, à l’inverse, génèrerait des résistances qui freineraient de manière dommageable le travail analytique. Cependant, certains patients ne peuvent soutenir de regard et préfèrent le divan. Pour d’autres, le regard de l’analyste est indispensable, leur angoisse d’abandon étant telle qu’ils ne peuvent supporter cette absence-là.

      L’adaptation à l’analysant


      Ainsi le débat, face-à-face ou divan/fauteuil, se révèle ne pas en être un lorsque l’analyste est au fait de sa pratique. Si le dispositif divan/fauteuil correspond au choix constituant l’étayage le meilleur pour le patient, bien sûr, il s’impose. Si le patient en face-à-face trouve dans ce dispositif ce qui lui convient pour libérer et se libérer du non-dit et du refoulement qui le blessaient, c’est alors cette pratique de la cure qui sera retenue. L’analyste se doit de garantir neutralité, confidentialité et respect de l’éthique de la psychanalyse et s’adaptera aux limites (du moment) de son patient et au déroulement de son analyse. À l’évidence, les concepts fondateurs restent essentiels comme règles ; ils structurent la pratique psychanalytique puisque, ne l’oublions pas, la psychanalyse reste avant tout une méthode.

       

      Fabienne Benoît

       

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