Jeanne d’Arc,
le complexe du sauveur ?

Jeanne d’Arc, le complexe du sauveur ?
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Au seuil du XVème siècle, le royaume de France n’est que désespoir et donc haine. Le pays, en guerre depuis plusieurs décennies avec l’Angleterre, voit son peuple divisé entre Bourguignons ralliés à l’agresseur et Armagnacs restés fidèles au Roi. Le nord du territoire occupé, seules quelques grandes villes résistent encore mais la faim, la misère et les épidémies déciment leurs populations, les loups s’aventurant même la nuit afin de dévorer les centaines de corps désincarnés, laissés sans sépulture, qui jonchaient les rues. Dans les campagnes, les terres et les habitations offrent souvent un spectacle de néant, noircies par les incendies, abandonnées, leurs propriétaires ayant fui vers les forêts et survivant désormais de rapines.

C’est en ces temps difficiles que naît à Domrémy, hameau de la Châtellerie de Vaucouleurs, enclave royale, zone libre, appartenant à la Lorraine et proche de la frontière du pays, une petite fille nommée Jeanne d’Arc, à la date supposée du 6 janvier 1412.

Une mère idéale
Jeanne est la fille d’Isabelle Romée, surnommée Zabillet par ses intimes, issue d’une famille nombreuse et croyante. Femme très douce, affectueuse, sensible, ouverte et compréhensive, elle ouvre facilement sa porte et son cœur aux plus démunis qui fuient devant les hordes sauvages des pillards anglais et bourguignons qui écument la région. Elle donne une éducation religieuse à ses cinq enfants (Jeanne a trois frère aînés : Jacquemin, Jean et Pierre, une sœur puînée, Catherine, qui meurt peu de temps après s’être mariée). Aux yeux de son voisinage, Zabillet symbolise la mère idéale. Son existence s’écoule à l’intérieur de la maison qu’elle a amenée en dot, bâtisse sombre et basse, protégée des misères du monde par un simple crucifix de bois. C’est avec Jeanne, sa fille aînée, qu’elle a le plus de complicité. Le père de Jeanne, Jacques, est le descendant d’une branche originaire d’Arc en Barrois. Il naît à Ceffonds aux alentours de 1375 lorsque son propre père s’y réfugie. Comme aucune loi n’assure à l’époque le patronyme familial, tous ses membres sont nommés d’Arc, nom du lieu d’origine. Jacques d’Arc est un homme courageux, intègre, sage, introverti, voire austère, d’un honnêteté scrupuleuse. Il vient s’installer à Domrémy au moment de son mariage. Très vite, il est adopté et apprécié de ses concitoyens qui en font le doyen du village, homme de confiance ayant en charge de recueillir les tailles, impôts directs des roturiers. Il exerce le métier de laboureur, possédant une vingtaine d’hectares proches de sa demeure.

“ Vive labeur ”
Dès les premiers temps de son existence, Jeanne est en totale fusion avec sa mère. N’allant jamais à l’école, elle n’apprend ni à lire ni à écrire, reconnaissant adolescente : Je ne sais ni A, ni B. Éduquée par Isabelle, lui sont enseignés les principes de la morale chrétienne. Elle adore fréquenter les églises des communes avoisinantes, admirant sans limites Sainte-Marguerite, condamnée au bûcher, achevée par décapitation. Mais aussi Sainte-Catherine, patronne des fileuses et l’Archange Saint-Michel, ayant vaincu le diable, chef des milices célestes, gardien du paradis et protecteur de la ville du Mont-Saint Michel qui résiste sans faillir aux assauts de l’oppresseur anglais. Fillette vive d’esprit, fort observatrice et douée d’une grande intelligence, elle se fait un réel devoir d’aider sa mère aux tâches ménagères et aux travaux des champs. Parfois, c’est à la surveillance du troupeau qu’on la trouve, soignant et nourrissant les animaux avec beaucoup d’attention et de tendresse. De toute petite, “ Vive labeur ” devient sa devise, affirmant que le travail est garant d’une excellente santé ! C’est une gamine douce, dévouée et serviable. Elle laisse son lit aux fuyards abrités par ses parents, se couchant au grenier ou devant l’âtre de la cheminée, soignant ses voisins malades, les veillant même la nuit, donnant l’aumône aux plus démunis. En fait, Jeanne désire se rendre indispensable, être la plus compétente, la plus intelligente, rêvant ainsi de capter l’attention et l’amour de chacun. Enfant chérie du foyer familial, elle finit par se persuader qu’un jour le Seigneur se manifestera et que sachant Le mériter, elle deviendra son élue.

Un contexte politique
Alors que Jeanne fête sa onzième année, le Roi d’Orange, Charles VI dit “ le fou ”, meurt. Le Dauphin, âgé de 19 ans, jeune homme doutant de son sang royal, castré, introverti, peureux, mais doux et bon lui succède. L’année suivante a lieu une grande bataille navale. La famille d’Arc quitte la demeure de Domrémy. Jacques, homme prévoyant, s’associe avec un proche voisin pour louer un château et protéger sa lignée et ses concitoyens des attaques des troupes anglaises, décidées à s’emparer de la Champagne et de la Lorraine, pillant, brûlant les villages se trouvant sur leur route, violant et massacrant femmes et enfants. À cette époque, Jeanne entre dans une longue crise particulièrement narcissique. Elle développe alors un délire mégalomaniaque de type folie des grandeurs. Elle fait en premier lieu un songe : s’étant abritée de la pluie à l’intérieur d’une vieille chapelle abandonnée et s’y étant endormie, Dieu lui donne l’ordre de venir au secours du Dauphin et de le faire couronner à Reims. Puis, un jour d’été, elle hallucine une grande lumière et croit entendre une voix, celle de Dieu, pensant même qu’il veut en faire son épouse. Elle tombe à genoux et jure de préserver sa virginité au nom du Seigneur. Puis, elle croit observer l’image de Saint-Michel. Celui-ci lui demande de secourir le Roi de France en s’adressant au capitaine de Vaucouleurs, Monseigneur de Baudricourt. Sainte-Catherine et Sainte-Marguerite sont nommées ses protectrices et conseillères sur la résolution de l’Archange. Mais que se passe-t-il concrètement chez cette belle et jeune demoiselle hypersensible ?

La prophétie du magicien Merlin
Si, jusque-là, Jeanne s’est montrée une enfant parfaite - intelligente, aimable et travailleuse - , à présent, elle ne peut plus se contenter de “ si peu ”. Désormais, aucune satisfaction n’est suffisante. Il lui faut toujours plus et mieux. Jeanne est en recherche perpétuelle de perfection et d’absolu. Sa renarcissisation en cette phase de puberté, période de réactivation œdipienne, entraîne un idéal du moi féroce, voire tyrannique. Tout en ayant un besoin vital de la présence de son entourage, miroir et référent moïques, elle se refuse désormais à devoir rester une jeune fille parmi les autres, niant toute limite, vivant dans un monde imaginaire où règne sa toute-puissance. Jeanne, par ses hallucinations, projette les images de ses bons objets imaginaires (images idéales d’une mère toute-puissante et d’un père protecteur et viril). Ses visions répondent aux demandes démesurées d’un idéal au service d’une réalisation personnelle, s’apparentant de facto à de la mégalomanie. Son attitude se modifie : délaissant les jeux de son âge, elle remplit son quotidien de prières et de méditations. Redoutant les objections parentales, elle ne met personne au courant de son dessein. Celle qui connaît la prophétie du magicien Merlin, selon laquelle une jeune pucelle de Lorraine sauvera le royaume de France, ne pense plus qu’à courir vers sa destinée, n’oubliant jamais de demander à ses deux Saintes protectrices le salut de son âme et une place au Paradis ! Cinq années s’écoulent avant que Jeanne puisse quitter son possessif entourage. Son père, ayant eu en songe une vision de sa fille ribaude, menace de la noyer. Sa mère soudoie un jeune homme afin qu’il déclare Jeanne comme étant sa promise. Assignée devant le Tribunal de Toul, la jeune fille se défend ardemment et en repart libre comme le vent. Fuyant ses parents, terrorisés à l’idée de perdre leur enfant chérie âgée de dix-sept ans, elle se rend au devant du Capitaine de Vaucouleurs, Monseigneur de Baudricourt, accompagnée de son cousin Lascard.

Rencontre avec le Dauphin


Monseigneur de Baudricourt refuse de prendre sa demande au sérieux, la menaçant même d’une bonne paire de claques ! Prévenue de ce refus par ses dons médiumniques, Jeanne s’obstine et finit par influencer le Capitaine. Celui-ci fait pratiquer un exorcisme sur l’adolescente pour se rassurer, puis demande au Dauphin de la recevoir, attestant des dons de prédictions de sa protégée. Jeanne avait en effet annoncé le jour et la défaite d’une bataille, présage qui vient de se réaliser. Le gentil peuple de Vaucouleurs, n’entendant parler que de cette jeune fille prodigieuse, commence à la vénérer et organise une collecte générale. Un cheval et des habits d’homme peuvent être achetés et Monseigneur de Baudricourt remet à la future héroïne une grande et belle épée. Nous sommes en février 1429 et Jeanne d’Arc s’apprête à traverser une grande partie du pays occupée par les hordes anglaises et bourguignonnes. Le froid de ce plein hiver est intense et les nuits froides empêchent un véritable sommeil. Pourtant Jeanne est sereine, n’aspirant qu’à écouter une messe au cœur des villes traversées. Elle repousse la moindre inquiétude, alors que ses hommes d’armes, au nombre de six, s’alarment pour sa vie. Parfois, ils l’entendent dire : Ne craignez rien, Dieu me fait ma route, c’est pour cela que je suis née. Jeanne dénie tout principe de réalité, prend des risques insensés, se met physiquement en danger, se fantasme immortelle ! Arrivée à Chinon, on l’amène devant le Dauphin. Le jeune homme, peu enclin à lui faire confiance, désirant la tester, se cache parmi ses sujets mais la demoiselle se dirige droit sur sa personne et embrasse ses genoux. Puis, en tête à tête, Jeanne révèle au futur Roi les trois requêtes que ce dernier a présentées à Dieu quelque temps auparavant et dont il n’a rien révélé à quiconque. Toujours méfiant, il demande à l’Église une expertise et, bien que sans instruction, les réponses de Jeanne coulent naturellement. Lorsque les questions lui semblent incongrues, ses répliques jaillissent, cinglantes à souhait. Jeanne refuse que l’on mette en doute sa toute-puissance, chaque tentative d’altération de celle-ci engendrant de l’agressivité. Et quand question lui est posée sur ses habits d’homme, elle rationalise, parlant du côté pratique. Vêtue ainsi, elle fantasme en fait devenir une femme phallique. Mais Jeanne fait preuve d’un tel charisme, d’une telle foi en ses dires et une volonté si forte que ceux qui l’approchent réassurent leur propre narcissisme. Finalement, la “ pucelle ” réussit son examen de passage et la haute autorité cléricale française la recommande au futur Roi. Le prétendant au trône délivre à Jeanne une ordination pour le fait de guerre et lui fournit une dizaine d’hommes dévoués à sa juste personne auxquels ses deux frères Jean et Pierre, son cousin Nicolas de Voutlon, homme de religion, viennent s’ajouter. Une armure, des étendards à l’effigie du Christ sont également payés. Jeanne se fait rapporter une épée que ses voix lui indiquent comme étant cachée dans l’église de Sainte-Catherine de Fierbois, le premier acte de guerre devant être la libération d’Orléans assiégée par l’oppresseur anglais et la livraison de vivres à ses habitants.

La “ Pucelle d’Orléans ”

Tous les grands noms des capitaines, maréchaux et amiraux de France sont présents aux commandes de l’expédition mais arrivée à destination, notre guerrière se met dans une rage folle, les chefs de guerre ayant choisi un parcours plus sûr et différent de son désir ! Le bâtard d’Orléans, commandant la défense de la ville, ayant soutenu ce projet, en fait les frais : hors d’elle, hurlant de colère, Jeanne le sermonne comme un enfant, lui rappelle que la volonté de Dieu et sa protection n’ont pas d’égal. En fait, toute opinion, tout projet dont elle n’est pas l’instigatrice, se voit systématiquement négativé ou nié, son auteur agressé, rabroué, voire éconduit par notre mégalomane qui ne peut supporter aucun rival. L’autre est fantasmé dangereux, Jeanne refusant ses propres pulsions destructices qu’elle projette sur son entourage. Une partie des troupes ayant pénétré dans Orléans, les conseillers militaires se réunissent pour étudier les futures stratégies. La “ Pucelle ” est tenue à l’écart puisque d’un avis toujours contraire. Se sentant exclue et bafouée, elle en arrive à menacer Dunois le bâtard d’avoir la tête tranchée s’il ne rend pas compte des informations qu’il détient en temps voulu ! Après trois missives restées sans réponse et plusieurs démarches, le conseil de guerre décide qu’une grande attaque s’impose. Jeanne, prévenue au dernier moment, déborde de colère, d’autant que l’ennemi l’abreuve de multiples insultes dès qu’il l’aperçoit, ce qui la touche au plus profond d’elle-même, la faisant pleurer comme une petite fille. Lors de l’assaut final, une flèche vient se figer dans son épaule, n’arrêtant en rien son ardeur. Le combat est long et le repli nécessaire. Se reposant, elle prie et invoque ses voix qui lui conseillent de reprendre l’affrontement, de regonfler le moral de ses troupes et de garantir la victoire. Le succès se dessine très vite et le siège d’Orléans est levé par les Anglais en date du 8 mai 1429. Tel que l’avait toujours affirmé la petite paysanne lorraine, sans connaissance guerrière spécifique, Orléans, ville stratégique, vient d’être libérée en moins de huit jours. Le peuple orléanais la surnomme la “ Pucelle d’Orléans ”. Des médailles frappées à son effigie se répandent dans tout le pays. On vient lui baiser les mains, jusqu’à lui toucher ses habits, telle une Sainte… Elle avoue ne pas vouloir faire stopper ces démonstrations affectives, déclarant que cela est bon pour la population ! Et c’est ainsi que Jeanne décide de transformer les brigands qui l’accompagnent en hommes de vertu ; ceux-ci doivent respecter la morale chrétienne, ne plus boire, ne plus piller, de manière à épouser son idéal de perfection.

Le sacre de Charles VII


Âge aidant, Jeanne se transforme en belle et jolie femme. Son ego la pousse à aimer le luxe et le grandiose, à s’acheter de riches vêtements, brodés de fil d’or, de superbes armes et plusieurs splendides chevaux. Toutefois, la solitude et l’introspection restent omniprésentes chez elle. Depuis la victoire d’Orléans, Jeanne n’a plus qu’une seule idée en tête : faire sacrer le “ Gentil Dauphin ” à Reims. Le conseil de guerre hésite, ne voulant prendre aucun risque mais n’ose pas s’opposer directement, redoutant les réactions explosives de Jeanne. Le futur Roi, Charles VII, indécis lui aussi, en pleine névrose d’échec, reste barricadé à l’intérieur de son château de Sully sur la Loire. Puis, c’est au tour des villes de Jargan, Meung, Beaugency et Patay d’être libérées. Le Duc d’Alençon, cousin du Roi, trouve les attaques parfois précipitées, veut protester mais Jeanne se moque de lui : Ah ! Gentil Duc, as-tu peur ? ; encore une preuve de sa tendance à verser facilement dans le cynisme et l’arrogance. Sa relation à l’autre est abordée sur un mode de dominant à dominé. Ce qui n’empêche pas Jeanne d’avoir quelques heures plus tard une prémonition qui sauve la vie du Duc. Les renforts commencent à affluer de toutes les régions et l’armée compte désormais plus de 3500 hommes. La ville de Troyes tombe en deux jours, Châlon et enfin Reims rendent leurs clés. Le Roi se décide alors à suivre les conseils de sa protectrice, non sans résistance, et vient rejoindre ses troupes. Le 17 juillet 1429, la cathédrale de Reims accueille Charles VII. Au sein de l’assistance, deux hommes restent longtemps ébahis : Jacques d’Arc et Lascard, le père et le cousin de l’héroïne nationale…

Un processus auto-destructeur


Petit à petit, le pays récupère ses villes et Jeanne, bien qu’ayant réalisé sa mission, se trouve de nouveaux objectifs. Elle ne peut se contenter d’aucune satisfaction, aussi grande soit-elle. Elle désire à présent libérer toute la France. Les villes de Beauvais et Senlis délivrées, le Roi a peur. Il refuse d’aller de l’avant et signe un sorte de trêve avec les Bourguignons, paralysant de ce fait une grande partie de ses troupes. La “ Pucelle ” est excédée. Elle a pris beaucoup d’assurance et se met à critiquer ouvertement la politique des conseillers de guerre et du monarque qui tentent de lui faire obstacle. L’attaque de Paris échoue et Jeanne connaît son premier échec. En sous nombre, la mission est devenue impossible. Le Duc d’Alençon, resté fidèle, la raisonne et l’oblige à se retirer. Restée au service du Roi, plusieurs faits d’armes sont encore portés à son honneur mais elle ne peut accepter de s’accommoder d’une vie devenue “ normale ” bien qu’ayant été anoblie, avec toute sa famille, par Charles VII. Jeanne retourne alors toute sa haine sur sa propre personne. Elle met en place un processus auto-destructeur jamais égalé, la conduisant doucement mais sûrement vers la mort. Son dernier acte militaire a lieu à Compiègne. Peu avant, ses voix lui ont annoncé son arrestation, son emprisonnement et sa mort future. Jeanne d’Arc, montée sur son beau destrier noir, galope pourtant vers sa jouissance, toujours conduite par son bel idéal. Nous sommes à la fin du mois de mai 1430, Jeanne a 18 ans ! Prisonnière des Bourguignons, elle tente de s’évader, avant d’être finalement conduite à la prison de Rouen. Elle s’arrange pour que le Roi de France refuse de payer sa rançon. Elle est donc livrée aux Anglais, ceux-ci n’ayant de cesse de faire disparaître cette maudite Française, cause de tous leurs malheurs, en la faisant condamner pour sorcellerie.

Le procès


Le procès est mené par les sommités ecclésiastiques du royaume de France acquises à la cause anglaise. Des consignes bien précises leur sont régulièrement remises sur la conduite à tenir. Interrogée pendant de longs mois au rythme parfois soutenu de plusieurs heures, matin et soir, les mêmes questions perfides reviennent sans cesse. La jeune “ Pucelle ” y répond avec certitude et subtilité, voire également avec ironie, cynisme et arrogance. Convaincue de sa fin  toute proche, elle menace ses juges : Avisez-vous bien de ce que vous faites car, en vérité, je suis envoyée par Dieu et vous vous mettez en grand danger ! Elle est persuadée à ce stade que sa mort terrestre entraînera selon son désir et son fantasme la disparition de ses détracteurs (fait des plus étonnants, les années qui suivent sonneront le trépas de presque tous ces hommes). Tout au long de la procédure, ses accusateurs lui demandent de se soumettre à l’église militante, loi des hommes, et de reprendre l’habit de femme. Elle décline les deux exigences posées, disant ne reconnaître que l’autorité de Dieu. Porter la robe la place devant le danger de perdre sa virginité, puisque surveillée nuit et jour par des soldats partageant sa cellule. En réalité, Jeanne ne reconnaît que sa propre loi, refuse l’autre et sa différence. Porter l’habit féminin lui ferait admettre sa féminité niée, elle qui n’a jamais eu ses règles, symptôme révélateur d’un problème identitaire. Elle refuse par-là même toute sexualité.

Le bûcher


Le 24 mai 1431, jour de Pentecôte, une cérémonie est organisée et le bûcher dressé. Prise de panique, la Pucelle d’Orléans abjure, renie ses apparitions et promet de porter des tenues de femme. Relevée de l’ex-communion, ses juges la condamnent à la prison à vie, telle Sainte Catherine. Dans la nuit, Jeanne réalise que, de cette façon, elle ne peut pas aller au bout de son idéal et le lendemain matin reprend ses vêtements. Elle se prépare pour le grand voyage vers l’au-delà, comme Sainte-Marguerite qui finit sur le bûcher mais dont l’âme s’éleva au ciel sous la forme d’une blanche colombe. Le 30 mai 1431, sur la place du vieux marché de Rouen, reconnue relapse, idolâtre et sorcière, Jeanne d’Arc est frappée d’anathème et livrée aux flammes. Avant d’expirer, elle pousse un dernier cri déchirant : “ Jésus ! ” Son corps dénudé, en partie calciné, est exposé aux regards  de tous avant d’être brûlé. Ses cendres sont dispersées au-dessus de la Seine. Vingt ans après, alors qu’elle avait prédit la perte des Anglais, au plus tard sept ans après sa mort, le royaume de France se défait de la présence ennemie. Charles VII, désirant redorer son image, demande la révision du procès. Le 7 juillet 1456, Jeanne est réhabilitée et Charles VI sûrement déculpabilisé…

Canonisée


Finalement, en 1920, presque cinq siècle plus tard, Jeanne d’Arc, brûlée vive à l’âge de 19 ans, est canonisée par Benoît XV, Pape de Rome. Jeanne fut un être hypersensible et fixée à une position paranoïde. Cependant, elle eut le mérite de vouloir se mettre au service d’un peuple opprimé. Elle a traversé l’Histoire de France bien rapidement. Pourtant, cette personnalité complexe déclenche encore aujourd’hui, filmographie à l’appui, une certaine fascination. De quoi susciter bien des interrogations…

 

Alain Laudet


 

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