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                            Le développement personneldans Signes & sens
 
                             
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                                 Peut-on parler d'homosexualité chez les animaux ?
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			         « L’homosexualité   animale » n’est pas une découverte  récente. Déjà, dans l’Antiquité, les   Grecs avaient observé ces  pratiques. Les naturalistes des XVIIIème et   XIXème siècles ont eux  aussi fait de semblables observations mais sans   toutefois avancer de  véritables explications. La conclusion qui en a   été faite à  l’époque mettait en évidence des phénomènes de déviance   dans  le comportement sexuel de l’animal. Dans   les années 90, les biologistes ont mis en évidence «  l’homosexualité »   de 450 espèces animales, dont 300 espèces de  mammifères et oiseaux. L’homosexualité animale serait  plutôt une affaire masculine, puisqu’elle concernerait en moyenne  80 % des spécimens mâles.   Un anthropomorphisme tentantIl est important de voir que l’émergence du   concept «  d’homosexualité animale » est apparu ou plutôt réapparu à    notre époque. Le personnage le plus moteur en est Bruce Bagemhil,    appartenant au mouvement gay américain. Cependant, il se    défend de tout amalgame entre ses recherches et ses affinités    personnelles. Malgré tout, un nombre important de mouvements gay se   sont emparés de ses thèses pour faire de l’homosexualité  une pratique   universelle et naturelle. Pour essayer de cerner «  l’homosexualité   animale », il ne faut pas tomber dans un  anthropomorphisme trop   tentant. Pour ce faire, il faut préciser que  l’animal, contrairement à   l’humain, est mû principalement  (voire uniquement) par ses instincts.   Ainsi, où pour l’Homme nous  trouvons des instincts dits de survie, pour l’animal nous  avons des instincts de vie. Autrement dit, le seul problème  de l’animal est de se nourrir et de se reproduire.
 L’animal est dans l’impossibilité de se   représenter une image  corporelle et une sexualité comme nous   l’entendons en tant  qu’humains. De ce fait, il n’a pas de narcissisme   au sens  freudien du terme. C’est-à-dire que l’animal lors de son    développement n’est pas en  capacité, au contraire du petit  d’Homme, de   pouvoir non seulement découvrir son corps, mais aussi  et surtout de se   l’approprier comme le sien propre.
 Le travail de Luiz Sérgio Solimeo, dans son   article " Le mythe de  l’homosexualité animale ", nous permet de mieux   cerner le fait  que l’animal n’a accès qu’à une connaissance limitée,    purement sensorielle (odeur, goût, contact, image). Sarah Hartwell,  de   son côté, dans son article « Cats that kill kitens », www.messybeast/killkit.htm,  explique que les   chattes qui tuent leurs chatons ont mélangé des  signaux instinctifs,   notamment entre le mode de jeu et le mode de  chasse. Il se peut ainsi   que, lors du jeu, l’instinct de chasse  soit réactivé et que le chaton   par ses bruits, ses mouvements  rapides, soit pris pour une proie.
 Si l’Homme peut exprimer ses émotions,   l’animal formule souvent  ses états affectifs de façon confuse et   ambiguë. Il emprunte par  exemple, toujours selon Sarah Hartwell, les manifestations de  l’instinct de reproduction pour manifester un instinct de  domination et d’agressivité.   Nous retrouvons la même thèse  chez César Ades, éthologiste et   professeur de psychologie à  l’Université de Sao Paulo, qui explique : Quand deux chiens  mâles se joignent, ceci représente une démonstration de sa  puissance, de sa domination. Jacques Lynn Schultz parle pour sa  part de dominance sociale.   Enfin, les travaux du docteur  Antonio Pardo, professeur de bio éthique   à l’Université de  Navarre, concluent aux mêmes résultats : il propose   que l’instinct  (animal) de reproduction est toujours orienté sur un   individu de  sexe opposé… Néanmoins, l’interaction d’autres instincts   (en  particulier la domination) peut avoir comme conséquence un    comportement qui semble être homosexuel.
 Nous touchons ici à la  confusion possible   entre l’homosexualité  humaine et animale et surtout au malentendu entre   les relations  sexuelles humaines et animales.
 Une neutralité nécessaireLa sexualité humaine est le fait d’un choix   amoureux, alors que  pour l’animal il n’est question que de   reproduction. Cette  reproduction est déclenchée par l’odeur   d’œstrogènes. Nous ne  pouvons donc pas parler pour l’animal d’état   amoureux puisque  cet état touche au narcissisme de l’Homme.
 Freud, dans son ouvrage " Trois essais sur la   sexualité " ,  démontre que cette pulsion, par le fait de l’éducation,   peut être  endiguée et ainsi investie sur un champ social et culturel.   L’Homme  n’est donc pas comme l’animal uniquement mû par ses instincts.    Sa sexualité est liée à deux pôles psychiques : le pôle  narcissique,   qu’on peut définir par la dose d’amour que le sujet  doit capitaliser   pour lui-même, et le pôle œdipien qui met en jeu  le don d’amour à un   autre que soi-même. C’est lors de l’Œdipe  que le choix de l’objet   d’amour va se faire. La sexualité  aboutit à une constitution bisexuelle   de l’individu. La composante  hétérosexuelle est normalement   consciente, vécue et source de  satisfaction. La composante   homosexuelle, elle, est en partie  refoulée et sublimée ; elle est alors   source des liens sociaux.  Jacques Lacan a beaucoup apporté à la   compréhension de  l’homosexualité et du fonctionnement narcissique en   échafaudant  la théorie du stade du miroir comme formateur du Je et la  problématique phallique.
 Les recherches de Bruce Bagemhil sont dues à   l’effort que fait ce  biologiste pour trouver une source commune et   naturelle de  l’homosexualité. Il apparaît qu’il fonde ses dires sur une    vision un peu trop anthropomorphique. Son travail, malgré une masse    très importante d’observations, s’étaye sur un discours mêlant    philosophie, mythe et science. Mais ces approches ne s’inscrivent  pas   réellement  dans une démarche scientifique ; celles-ci doivent  être   basées sur une éthique et une neutralité face  au sujet de    l’observation. Comme son approche du Mythe de l’androgyne qu’il  prend   au pied de la lettre, en oubliant la fonction même du mythe.  Il serait   erroné de considérer les mythes comme un discours prônant  la vérité et   de croire que les peuples les prennent pour une  description   parfaitement exacte (y compris les aspects surnaturels)  du déroulement   des évènements. L’auteur oublie l’aspect  métaphorique du Mythe.   Bagemhil fait de ce mythe une réalité, en  s’appuyant sur les légendes   amérindiennes : Il retrouve des  traces de traditions où les animaux   sont symboliquement rattachés à  ces deux esprits. Il applique ce mythe   androgyne en s’étayant à  nouveau sur la mythologie amérindienne,   tentant ainsi de créer un  nouveau paradigme. En fin de compte,   l’auteur touche à la  question fondamentale de la vie et de son origine.   Dès lors, ses  démonstrations scientifiques sont teintées de son propre    questionnement existentiel.
 Le terme d’ « homosexualité animale » n’a   ainsi pas lieu  d’être. Il serait préférable de parler de «   perturbations  instinctuelles » de l’animal qui le poussent dans la   confusion à  avoir un rapport sexuel avec un vivant de la même espèce et   du même  sexe que lui. Les observations animalières doivent  être   faites  selon une méthode de neutralité afin d’éviter toute projection    anthropomorphique. Enfin, le mythe doit rester une source de    questionnement et non une réponse venant combler notre  manque. Le    mythe n’a pas pour fonction de résoudre les difficultés.
   Dominique Séjalon     
«   Roméo, 3 ans, semble soudainement pris d’un véritable  engouement pour   les peluches représentant des animaux. Dois-je  comprendre qu’il désire   un animal de compagnie ? »
   Karine
 
 La réponse de Chantal Calatayud, psychanalyste :
                       Effectivement, c’est une possibilité.   Cependant, tout enfant a  besoin de se projeter dans des objets   (notamment les peluches ou  d’autres sortes de jouets) pour vivre ses   fantasmes. Car à trois  ans – et même bien avant –, il en a ! Ceci dit,   un chien, un  chat, un cobaye, un lapin, constituent un atout important   pour son  développement, quand cela est possible bien évidemment.   Puisque  tout ce petit monde est animé. Cette particularité contribue   encore  davantage, chez le petit d’Homme, à évacuer des tensions    inconscientes, présentes même très jeune. Mais, si une existence  en   appartement, par exemple, ne permet pas d’y abriter nos amies  les   bêtes, les zoos offrent la possibilité de compenser  agréablement cette   restriction.  |