L'avis du psy de Signes & sens

Un partenariat "Psychanalyse magazine" et "Signes & sens"

Vous traversez une difficulté, vous avez du mal à résoudre un problème, un conflit, à trouver une solution adaptée à une crise affective ou sociale, cet espace d’écriture est le vôtre. Quel que soit votre âge.

	Chantal Calatayud, psychanalyste, didacticienne analytique, auteur, répond à votre courrier…

« Mon fiancé m'a avoué qu'il vole ses parents »

	©iStock

Je dois me marier l’été prochain mais mon fiancé m’a avoué qu’il vole ses parents, commerçants, avec lesquels il travaille. En tant que futur père de nos enfants, je me demande si je dois annuler notre mariage. Pourtant, il a bien des qualités (bosseur, sobre, intelligent, beau…) et je l’aime…

Ludovica S. – 59051 Roubaix

La réponse du psychanalyste

À la fois votre tourment est compréhensible mais, en même temps, votre fiancé – en vous avouant sa malhonnêteté – vous fait sacrément confiance ! Implicitement, vous vous demandez surtout si son défaut peut s’aggraver au fil des années. Non seulement je ne le pense pas mais son aveu traduit de toute façon son désir de changer. Cet homme vous respecte et compte tenu de l’amour mutuel que vous vous portez, l’annulation de votre mariage serait une erreur. Il faut d’ailleurs savoir – puisque vous soulevez le problème – qu’un adulte qui a volé jeune regarde d’un très mauvais œil les dérives potentielles de ses enfants. En règle générale, ce type de géniteur veille largement au grain… En revanche, le vol traduit – selon la psychanalyse – une névrose d’abandon. Votre fiancé peut souffrir d’une faille vis-à-vis de ses parents qui remonterait alors à sa plus petite enfance (entendez par-là parfois même au huitième mois de l’existence !). N’allez cependant pas lui conseiller d’emblée d’aller voir un Psy car vous pouvez contribuer à régler sa pathologie en le rassurant habilement, dès que vous en avez la possibilité, sur l’amour et les sentiments que vous lui portez. Je pense qu’il en a grand besoin. Par contre, si ses dérives continuent, conseillez-lui – avec tact – de consulter, d’autant qu’en dehors de toute moralisation, cet homme doit beaucoup souffrir de sa culpabilité…