L'avis du psy de Signes & sens
Vous traversez une difficulté, vous avez du mal à résoudre un problème, un conflit, à trouver une solution adaptée à une crise affective ou sociale, cet espace d’écriture est le vôtre. Quel que soit votre âge.
|
Chantal Calatayud, psychanalyste,
didacticienne analytique, auteur,
répond à votre courrier… |
« Je fais comment quand il ne veut pas dormir ? »
Terrible engrenage que celui qui oppose la
mère (et/ou le père) avec son enfant qui cherche
par tous les moyens à retarder l’heure du
coucher. Ou qui se réveille plusieurs fois dans
la nuit. Tous les prétextes sont bons : il a soif,
il demande à aller aux toilettes, il vient de
faire un cauchemar… Et dans quelques heures
le réveil sonnera. Les traits battus, les parents
seront plus fatigués qu’avant de s’allonger !
Que faire lorsque ce type de nuits se suivent et
se ressemblent (alors que l’enfant n’est pas
malade) ?
> Analyser la situation
1) Observer
> Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’inconscient
(de l’enfant) ne contrôle pas à n’importe
quelle période de la vie de famille ses géniteurs car,
si les terreurs nocturnes sont normales jusqu’à l’âge
de 6 ans en moyenne, elles restent espacées dans le
temps. En fait, l’enfant profite toujours de la faiblesse
des grands. S’il a capté que le quotidien est
difficile pour eux actuellement, il en rajoute une « couche ». C’est son moyen à lui de prendre un
certain pouvoir pour se rassurer. Il y a là déjà
quelque chose de l’ordre de la maîtrise malgré les
apparences. Autrement dit, s’il arrive à épuiser les
adultes de cette manière (ce qui sera de toute façon
le cas), il ne lui restera plus qu’à compter sur lui !
2) Dédramatiser
> L’enfant qui a un sommeil dit « léger » s’octroie
le luxe d’être aux aguets. Il ne veut pas qu’on l’oublie
malgré les perturbations que peut rencontrer la
famille. C’est plutôt une bonne nouvelle puisqu’il
signale ainsi qu’il saura se manifester lorsqu’il sera
en difficulté.
3) Participer
> Une fois vérifié (comme toujours) que votre
enfant ne manque ni ne souffre de rien, expliquez-lui
(quel que soit son âge) que vous aussi vous pouvez être réveillé(e) par les mêmes motifs que lui.
Curieusement, cela ne l’intéressera plus du tout de chercher à vous contrôler. Il échouera puisqu’il réalisera
alors que vous connaissez la musique et survivez à vos propres démons nocturnes ! Il puisera d’ailleurs aussi sa force de cette attitude combative.
> Lire d'autres articles