Quand j'étais petite fille, passé l'enthousiasme du tout début des   vacances, l'ennui s'installait peu à peu. Entre cousins et cousines,   copains et copines, on ne savait plus quoi faire, ni quelle activité   pratiquer, et on finissait par se disputer... Si on ne manquait de rien,   il faut bien constater que nous ne disposions pas de tout l'arsenal de   jeux divers et variés dont bénéficie la jeune génération d'aujourd'hui.   Nous étions dans cet entre-deux : d'un côté nos parents qui nous   racontaient à longueur de journée qu'ils s'amusaient, enfants, avec peu   de moyens et, d'un autre côté, la société d'hyperconsommation du   prêt-à-l'emploi qui cherchait à s'imposer... C'est ainsi que la   créativité a faibli...
                 
Toutefois, la période des congés scolaires reste longue et ne doit   pas être synonyme de mauvais souvenirs car, personnellement, quelques   décennies plus loin, je garde encore le goût amer de ces journées   chaudes ou pluvieuses où je tournais en rond, désoeuvrée, ouvrant le   réfrigérateur toutes les heures pour grignoter et passer le temps...   Mortel ennui.
                 En revanche, si les parents ou les grands-parents décident que l'été   sera créatif, il n'y aura pas de danger pour que la lassitude envahisse   l'espace. Et rien de plus facile ! Il suffit simplement de faire   travailler son imagination. Les exemples sont légion...
                 . Lancer une partie de pêche mais à la condition de fabriquer sa   canne à pêche soi-même et il n'y a pas d'âge pour y parvenir. Les   tout-petits peuvent y arriver aussi, avec l'aide d'un ado. Cette sortie   se prépare bien entendu la veille, ne serait-ce que pour récupérer les   branches nécessaires à la construction du matériel.
                   . Démarrer un   conte au début des congés : à la manière d'un jeu de rôle, chaque   participant prend l'identité d'un personnage qu'il fera vivre et évoluer   chaque jour. Ce personnage rencontrera des obstacles qu'il devra   franchir. S'il ne trouve pas de solution, il fera appel à un autre   participant. Celui-ci est en échec ? Il sera nécessaire d'agrandir la   chaîne de solidarité... Un adulte consignera quotidiennement l'avancée   du conte, permettant ainsi qu'il devienne un véritable livre d'aventures   à conserver pour les vacances suivantes...
                   . Jouer avec de la pâte à   modeler mais " faite maison " ! Ne levez pas les bras au ciel, c'est   enfantin à réaliser. Il faut juste un verre de farine, un verre de sel   fin et de l'eau, ingrédients dont chaque habitation dispose en   permanence...
                   Dans un saladier, mettre la farine, le sel, et remuer.   Puis verser de l'eau froide jusqu'à obtenir une pâte consistante mais   malléable, c'est-à-dire élastique. il s'agit-là également de la   préparation de la pâte à sel. Un deux en un en quelque sorte !
                   . Lire   un livre à haute et intelligible voix, en articulant bien : devant la   famille au complet, un jeune lecteur s'applique à faire découvrir un   chapitre par jour. Le lendemain, le lecteur sera différent. Ceux qui ne   savent pas encore lire seront sollicités à la fin de la lecture pour   qu'ils posent des questions sur le chapitre et qu'ils ne se sentent pas   exclus...
                   . L'ouvrage terminé, chaque participant pourra imaginer une fin différente et lancer un débat.
                   . Organiser un concours de dessin, puis une autre fois, un concours de peinture.
                   .   Fabriquer des déguisements en vue d'une pièce de théâtre qui sera créée   et répétée sérieusement pour qu'elle soit jouée tel un final agréable   la veille du retour...
                 Ces activités à partager ne concernent pas un rêve inaccessible. Mais   il est nécessaire, pour qu'elles fonctionnent, qu'il y ait la présence   de deux adultes, voire plus. Effectivement, l'enfant est toujours très   fier que ses parents ou des membres de la famille constatent ses   progrès, son inventivité, ses capacités... Ceci étant, si vous désirez   allonger la liste de ces suggestions, elles seront les bienvenues...
                 
                 
                 
 
                 Fanchon Picaud