Notre  planète souffre, ce qui conforte de plus en plus nos scientifiques  dans la nécessité d'une mobilisation quasi générale. Si les  manifestations naturelles nous rappellent à l'ordre avec des  éléments environnants qui peuvent se déchaîner, de nouvelles  formes pathologiques se développent, avant même que certaines  maladies soient éradiquées. Pour exemple, le cancer – qui  continue à tuer – tient toujours en joug la recherche médicale et  les cas de sida se multiplient dans le monde. L'Homme, a priori  plutôt adaptable, fait donc montre de grandes faiblesses, tandis que  de nouvelles questions entraînent de nouvelles réponses. C'est  ainsi qu'une micro algue verte d'eau douce unicellulaire, pourtant  âgée de 2,5 milliards d'années, intéresse sérieusement les  observateurs médicaux : la Chlorella...
                           C'est  en 1974 et au Japon que la renommée de cette algue singulière  commence. Le docteur Himura constate, après l'administration de 8  grammes de Chlorella par jour sur des malades souffrant  d'intoxication au Cadmium, que cette plante pouvait être considérée  en son principe comme potentiellement désintoxiquante, notamment  lorsque le corps humain s'avère empoisonné par des métaux lourds.  Ce possible nettoyage, vérifié aussi pour le plomb et le mercure,  nécessitait de pousser les études afin de ne prendre aucun risque  imprévisible ; en effet, une libération massive des toxines pouvait  potentiellement générer la mise en place d'autres symptômes.
                             Par  voie de conséquence et quatre années plus tard, des rats furent  utilisés comme témoins expérimentaux, avec deux groupes de  rongeurs distincts ; le premier ingéra des aliments contenant du  Cadmium mais sans apport de Chlorella ; le second bénéficia du même  contenu alimentaire, à la différence qu'il contenait de la  Chlorella. Des conclusions s'imposèrent dès lors : aucun symptôme  d'empoisonnement ne fut constaté dans le groupe ayant bénéficié  de l'ajout de la micro algue... À partir de là une polémique est  intervenue, ce qui a eu pour effet positif d'engendrer des contrôles  drastiques, notamment en Europe et plus particulièrement en France,  dans le sens où la culture de la Chlorella pouvait être polluante :  étant reconnue comme éliminant les minéraux nocifs, elle pouvait  aussi bien anéantir les minéraux utiles. C'est pour cette raison  qu'une Chlorella contrôlée de façon sérieuse coûte cher. Ainsi,  la culture de la Chlorella se fait sous serre, par précaution, afin  de ne pas favoriser les pollutions aériennes de métaux lourds.
                             Cette  très vieille dame a aussi le vent en poupe pour sa teneur en  chlorophylle et ses polysaccharides, ce qui accroît les actions  détoxifiantes. Une étude américaine lui octroie, en plus, des  acides gras oméga 3. La Chlorella, depuis 1948, interpelle  d'ailleurs le monde au point de se voir attribuer des rôles très  éclectiques, notamment dans l'alimentation humaine par apport  protéinique ou dans le registre sanguin avec stimulation des  macrophages, c'est-à-dire ces cellules situées dans la moelle  osseuse qui fabriquent les cellules tueuses qui nous défendent... En  outre, de nos jours, tout utilisateur de Chlorella doit savoir qu'une  bonne désintoxication n'est possible que pour une algue très riche  en chlorophylle et, de fait, s'en assurer. À partir de cette  vérification, la Chlorella peut être véritablement admise comme  complément alimentaire efficace. En ce sens, le Japon l'a intitulée aliment d'intérêt national, avec 4 millions d'individus qui  en consomment quotidiennement. Utile dans le cas d'anémie, cette  micro algue contient une gamme quasi complète de vitamines (à  l'exception de la vitamine D), tous les principes minéraux, du fer  et du calcium en grande quantité, ainsi que 60 % de protéines  végétales. La Chlorella, de par la chlorophylle qu'elle contient,  offre encore des effets cicatrisants objectifs constatés sur des  ulcères duodénaux, avec 71 % de guérison, et 100 % pour les  problèmes gastriques. Les bienfaits de cette micro algue sont donc  légion, d'autant qu'elle contient une hormone de croissance  naturelle, appelée  le facteur de croissance Chlorella par les  Japonais et traduit par les américains par Chlorella Growth  Factor ou CGF. Très riche en ADN et ARN, la Chlorella renferme  aussi un antibiotique naturel ou chlorellane.
                             Il  est bien difficile de conclure sur toutes ces caractéristiques  bénéfiques tant, et nous avons pu le constater, ce végétal est  surprenant. Il étonne les hommes depuis plusieurs décennies et n'a  pas fini de nous séduire. Actif naturel, il nous ramène à la  sagesse et comme le proposait Carl Gustav Jung, il nous serait souvent précieux  d'écouter un peu plus les murmures de la nature... 
                            
                            Docteur Laurence Pescay