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Le développement personnel
dans Signes & sens
Bien souvent, pour gagner la confiance de son entourage, social ou affectif, il faut commencer par se faire confiance. C’est parfois difficile, surtout quand peuvent survenir un licenciement, un changement de cœur, de métier, une nouvelle mission. Tout est alors à repositionner, à reconstruire et à comprendre. La même personne qui, hier, était sous les feux de la rampe, peut se trouver dans l’ombre. Une image de soi faisant suite à un échec ou à un monde inconnu peut amener le sujet dans une grande solitude et dans un repli total de lui-même. Comment arrêter de se dévaloriser ? Existe-t-il des moyens pour se « renarcissiser » quand tout l’environnement professionnel, notamment, s’est modifié ?
La confiance en soi n’appartient pas au registre de l’inné. C’est ce que nous faisons chacun de notre vie qui constitue l’expérience de l’affirmation de soi, plus ou moins développée. L’ambition, la curiosité, l’envie d’avancer, de créer, d’innover, sont autant d’actions qui permettent à l’individu de se construire. Une relation avec qui que ce soit est normalement basée sur l’échange et le respect. Cependant, le conflit existe jusque dans les entreprises, entre collègues ou avec les clients. La relation client-fournisseur laisse parfois la place à des rapports de force et de manipulation. Dans ces moments-là, en pleine crise, imaginez-vous que tous les regards sont braqués sur vous ou êtes-vous plutôt du style bien dans vos baskets, défiant tout regard et toute critique ? Êtes-vous plutôt du type : Je n’y arriverai jamais, j’ai tout le monde contre moi ou bien Encore quelques arguments plus factuels et ils seront convaincus ?
Une image insatisfaisante de soi
Dès notre petite enfance, nous construisons notre personnalité à partir de processus identificatoires. Évidemment, cela passe par des réussites mais aussi par des échecs. L’accompagnement de nos parents nous encourage dans nos apprentissages et ce miroir peut donner à l’enfant la force et la volonté nécessaires pour surmonter les difficultés. Le manque de confiance ressenti par un adulte, que ce soit dans sa vie professionnelle, amoureuse, familiale ou sociale, peut ainsi avoir son origine dans le comportement négatif des parents. Ainsi, des parents qui blâment un enfant de ne pas réussir à faire quelque chose que son frère a, lui, réussi à faire du premier coup au même âge peut être extrêmement déstabilisant. L’enfant se sent alors coupable de ne pas atteindre la performance attendue. De fait, l’image qu’il garde de lui en grandissant n’est jamais assez satisfaisante. Plus tard, il interprétera mal chaque parole d’un supérieur, toute critique même constructive d’un tiers. Il développera des jugements dévalorisants sur sa propre personne, y compris dans ce qu’il obtient. Rien n’est jamais assez bien. Rien n’est opportunité. Rien n’est possible…
Reprendre confiance en soi
Dans la communication, la parole représente 30 % du message. C’est l’intention, le regard, la gestuelle, l’émotion, vécus à ce moment-là, qui vont faire en sorte que l’interlocuteur sera captivé par le message ou pas. Osez vous affirmer et vivre ce que vous dites. La timidité est une forme spéciale de radinerie, disait un de mes professeurs. Osez partager, vous récolterez naturellement deux fois plus. Votre nouvelle mission vous panique complètement ? Gardez votre énergie à comprendre la situation, votre nouvel environnement, la finalité de votre nouvelle situation et les moyens dont vous avez besoin pour atteindre les objectifs fixés. Transformez votre angoisse en actions concrètes. Acceptez de ne pas être parfait ! Un sourire amène un sourire. Si vous êtes totalement tétanisé à l’idée d’aller vers vos nouveaux collaborateurs pour faire connaissance et créer le contact, rassurez-vous, ils ont certainement aussi peur que vous ! Allez dire bonjour, vous aurez un bonjour en retour. À chaque jour un petit défi supplémentaire ! À force d’aller petit à petit au-delà de vos limites, vous deviendrez capable de vous adapter à toute nouvelle situation. Et surtout, pensez à analyser chacune de vos réussites. Apprenez, au besoin, à utiliser votre voix, sa tonalité, son rythme, sa présence, son timbre. Regardez vos interlocuteurs, souriez et parlez distinctement. Utilisez la respiration ventrale.
Un concept structurant
La plupart du temps, les objectifs fixés dans les entreprises restent encore utopiques et irréalisables. Rien de pire pour une personne qui manque de confiance en elle que de se fixer des objectifs qui ne dépendent pas d’elle ou dont les moyens nécessaires sont irréalistes. Commencez par vous fixer des projets réalisables, qui dépendent de vous, dont les résultats sont mesurables et le contexte parfaitement défini. Réussir à les atteindre vous aidera à programmer un but plus important la prochaine fois. L’amélioration continue est un concept structurant, en particulier dans les principes du management par la qualité. Évaluez les progrès que vous avez déjà accomplis depuis le début de cette année et demandez-vous en quoi vous pouvez encore évoluer. Demandez aussi à votre entourage son point de vue et acceptez-le comme un axe possible d’évolution. Prenez soin de vous, de votre corps, de votre mental. Développez votre charisme. Au besoin, identifiez un mentor dont vous allez reproduire les attitudes comportementales évolutives. Et pour que ce nouveau comportement vous corresponde parfaitement, adaptez-le afin que le naturel s’installe.
La prise en compte de l’individu, au travers de ses capacités, son identité, ses valeurs et ses émotions, intervient de plus en plus dans les entreprises. Ce grand pas en avant a un effet très bénéfique sur la personne qui ose prendre en compte ce qu’elle ressent afin de réagir en conséquence. C’est un encouragement au travail sur soi et à la recherche de l’harmonie et du plaisir professionnel. Quand les indicateurs d’absentéisme sont à la hausse pour des raisons de maladies liées au stress et à la démotivation, un travail sur soi de qualité a un rôle à jouer primordial au sein de l’entreprise. Le manque de confiance est un peu similaire à la timidité dans le sens où c’est la peur du jugement et du regard des autres qui bloque l’individu. Quelqu’un qui a déjà travaillé ce mécanisme de défense ne doit pas se décourager de rencontrer encore parfois ce même sentiment. Il est vrai que le vivre peut être déstabilisant mais c’est un passage obligé. Il force à nous souvenir du chemin déjà réalisé pour mieux l’ancrer encore. Tout au long du parcours évolutif, nous avons besoin d’étapes qui permettent de nous évaluer par rapport à nos capacités.
Les meilleures fondations
La « dénarcissisation » nécessite une analyse et une prise de conscience à avoir au niveau de ses potentialités. Voire même des utopies qui ont régi notre vie jusqu’à présent, des valeurs aussi, pour identifier quelles sont celles qui nous ont été transmises par nos parents et surtout quelles sont celles qui correspondent à notre vision du monde aujourd’hui. Être en phase avec soi-même, savoir qui nous sommes et où nous souhaitons aller dans notre existence sont les meilleures fondations. Faire le point des expériences passées qui ont installé de réelles compétences, identifier las capacités qu’instinctivement nous avons encore besoin d’acquérir, objectiver les craintes qui nous limitent. Qu’est-ce qui nous fait douter ? Que craignons-nous en réalité ? Quelles sont les nouvelles portes que nous pourrons alors ouvrir ? Quel est le premier défi que nous allons nous lancer pour y parvenir ? Quand allons-nous le lancer ? Ainsi faut-il mettre en avant nos points positifs, nos avancées. Les défis permettent également d’acquérir de nouvelles expériences enrichissantes. C’est alors que les étapes de la vie deviennent cohérentes.
Geneviève Krebs
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