Le développement personnel
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      Les chemins initiatiques

      Les chemins initiatiques
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      Les temps changent, la vie évolue et les bienfaits du présent sont très vite absorbés par l'usage. L'habitude, d'ailleurs, ne laisse à la critique que ce qui, en apparence, nous porte préjudice. Ainsi entendons-nous souvent : « C'était mieux avant, on mangeait plus naturel »... L'anathème est jeté sur les villes-béton, les voyages-autoroutes, les emplois du temps de robots... Qu'avons-nous donc fait de la nature, de notre naturel ? À tout le moins, nous l'avons encore en mémoire, peut-être déformé mais là, quelque part au fond de nos souvenirs ataviques dont des bribes, parfois, remontent en surface sous l'aspect de regrets. Et qui que nous soyons, citadins de toujours, ruraux informatisés, nous ressentons cet appel au point que, ne pouvant aller à la nature, nous voudrions l'amener à nous. C'est pour cela qu'existent les parcs et jardins, les animaux de compagnie, que les bouquets de fleurs sont des cadeaux appréciés et que les histoires racontées aux enfants parlent encore de forêts, de bêtes sympathiques ou de grands espaces. La nature est devenue symbolique et il nous faudrait la réapprendre...

      Tout est miroir


      Dans la réalité, qui se souvient de l'existence de la musaraigne, cette minuscule souris qui peuple nos prairies ? Elle fait pourtant partie intégrante d'un environnement proche. Même le renard, ce bon vieux goupil voleur de poules est parti sur les chemins de l'oubli et notre civilisation en est arrivée à créer des zoos où l'on montre aux visiteurs des chèvres, des lapins, des petits poussins et autres moutons ou vaches ! Nous sommes tombés bien bas depuis que le cheval est devenu vapeur et la coccinelle... une automobile ! Je me souviens d'une histoire où, ayant demandé à des enfants de dessiner des poissons, un maître d'école a eu la surprise d'admirer des beaux carrés avec des yeux dans les coins... On ne peut reprocher à personne que les individus ne représentent que ce qu'ils connaissent ; en revanche, nous sommes coupables de les laisser dans l'ignorance de ce qui existe vraiment. Tout d'un coup, des voix s'élèvent : Encore faut-il nous connaître nous-mêmes ! Très juste... à la nuance près qu'à ce niveau, il s'agit plus de transmettre une expérience que d'enseigner un savoir. Et l'expérience, chacun peut l'acquérir à moindre frais. En effet, il n'est pas nécessaire d'avoir un équipement spécial pour aller marcher dans les forêts ou au bord de l'océan et il n'est pas utile de loger en hôtel de luxe pour rester quelques jours à la campagne. Il suffit simplement de décider d'y aller, de chausser ses habituelles baskets, de porter des habits qui ne craignent ni les embruns ni les broussailles et de ne pas hésiter à visiter la nature chez elle. Pas le long des routes nationales ou dans les stations balnéaires, non, chez elle : là où l'on entend le chant des oiseaux, là où la mousse des ruisseaux attend notre pas, là où les framboises sauvages sont à volonté, là où les vagues ne racontent leurs voyages que pour nous. Ces petites choses ne sont jamais très loin : quelques heures de voiture ou de train au maximum.

      Les règles à respecter


      Il y a cependant certaines règles à observer car la nature n'a pas de sentiments ni de notions auxquels nous nous attachons : un coucher de soleil n'est pas splendide, il est... depuis des milliards d'années ; la nature ne nous fait pas de cadeaux, elle ne nous aime pas... Elle vit en d'innombrables existences végétales ou animales ; à nous d'évoluer au milieu d'elles en trouvant à chaque instant une place qui convienne à l'équilibre général, dans le respect de ces existences, aussi modestes soient-elles. La nature vit au présent, elle ne se souvient pas du passé et n'anticipe d'aucun avenir. La mort et la décomposition sont le terreau de nouvelles vies, la nature apparaissant par cela complètement intemporelle. La nature s'exprime par tous les sens et au premier contact par l'ouïe. Sorti des bruits de la civilisation, ce qui surprend, c'est le silence. Or la nature n'est pas silencieuse, bien au contraire ! Au plus doux, c'est le clapotis des vaguelettes d'un lac, les déambulations d'un insecte dans les feuilles, le passage de la brise dans les branches, le gazouillis bavard des oiseaux... Au plus fort, c'est le rugissement de la tempête, le tonnerre assourdissant de l'orage, le vacarme incessant de la cascade, le sifflement du vent qui sculpte les falaises... La musique des Hommes n'est rien à coté de la variété des sons naturels et de leur intensité, même si parfois ils manquent d'harmonie ! Mais, pour entendre, il faut savoir soi-même faire silence, pour écouter, il faut apprendre à se taire... et l'on oublie ses petites histoires banales.

      Ne plus avoir son nombril pour tout horizon


      En général, les bruits correspondent à des images : sous le vent, les feuilles bougent, elles ont des formes, des couleurs, des dimensions, les paysages ont des perspectives, des reliefs, des dégradés dans les teintes... Souvent ainsi, les enfants restent émerveillés devant de telles images, ils en ont plein les yeux. De même, il ne faut pas avoir honte, tout adulte que nous sommes, à nous laisser aller à l'admiration : une toile d'araignée chargée de gouttes d'eau dans un rayon de soleil, c'est beau ; des sommets enneigés surplombant des montagnes en fleurs, c'est inoubliable. Cependant, pour voir, il faut ouvrir les yeux et porter son regard ailleurs que sur son nombril. Que l'on soit dans un paysage immense ou dans une frêle clairière, la nature nous donne à voir bien au-delà de notre quotidien, nous ouvre des horizons toujours nouveaux. La vue est peut-être le sens le plus important dans cet environnement car, si un sourd peut s'adapter, un aveugle ne peut échapper aux pièges multiples qu'en connaissant parfaitement son domaine d'évolution mais son univers est obligatoirement restreint et il ne peut se défendre. N'en n'est-il pas de même dans la vie, au propre et au figuré ? Combien de personnes peuvent être considérées comme aveugles, ayant tout sous les yeux et au regard de leur esprit mais ne voyant jamais rien ? En complément de la vue, le toucher permet d'apprécier la consistance de l'image, sa température, sa rugosité... De façon naturelle, il y a rarement des contacts brutaux et même si le lierre arrive à enserrer un chêne, les mouvements sont toujours progressifs, parfois très doux. Ils nous apprennent que la brutalité est issue de la faiblesse : une avalanche naît d'un glissement de masses de neige, une branche casse souvent parce qu'elle est trouée par un ver, un rocher tombe parce que son assise est sapée par les eaux. Ainsi, le toucher permet de rassurer en testant la solidité du support sur lequel on va s'appuyer. Mais pour toucher, il faut apprendre à mesurer ses gestes, à maîtriser et économiser ses forces. C'est lui qui nous fait compter les pas et donc qui marque la distance.

      Pour un apprentissage des limites


      Les premières fois qu'un enfant citadin va se trouver dans la nature, il va casser (mais à sa mesure et la nature s'en remettra sans mal), il va jeter des pierres dans l'eau, il va bondir partout, vouloir grimper aux arbres, escalader les rochers... Avec l'habitude, il mesurera mieux ses efforts, sera plus respectueux des minéraux, animaux et végétaux : il les sentira mieux. Il sentira effectivement, que ce soit en empathie, au contact ou à l'odeur car le sens olfactif aussi est important dans la nature. C'est lui qui guide nombre d'animaux, carnassiers ou végétariens, indifféremment, l'utilisant pour trouver leur subsistance. L’odeur des fleurs, par exemple, appelant les insectes pollinisateurs ou les animaux femelles attirant les mâles. Certes, l'espèce humaine n'en est plus là mais n'est-il pas agréable à l'orée d'un bois de sentir les champignons ou au détour d'une plage d'être revivifié par l'odeur d'iode ? D'ailleurs, l'odorat agit par différence : l'air urbain chargé de pollutions explique que l'on puisse connaître une certaine ivresse dans l'atmosphère oxygénée des grands espaces ou au milieu des bois. Aux odeurs souvent subtiles et discrètes correspondent des goûts qui ne sont peut-être pas tous ceux appréciés par les humains mais cependant il est délicieux de croquer la mure ou la fraise sauvage, de cuire le cèpe, la girolle ou le mousseron des prés. Pour cela, il faut savoir faire abstraction des parfums industriels auxquels notre civilisation tente de nous habituer et en tout premier lieu, lors de nos balades, savoir apprécier le sandwich jambon-beurre ou le pâté de lapin, produits locaux que nous aurons tirés du sac, le tout arrosé de l'eau de la source qui coule là entre les cailloux... C'est modeste, humble, comme la nature, surtout quand, comble de plaisir, on voit surgir un petit oiseau prêt à faire copain-copain, certes à plusieurs mètres, pour quelques miettes de pain... La nature c'est ça.

      La nature pour identifier sa vraie nature


      Il n'est nul besoin de la croire au Kenya, en Argentine ou dans l'Himalaya, ce serait nous tromper nous-mêmes, alors qu'elle se trouve à proximité de chez nous et nous pourrions être taxés d'hypocrisie en la disant inaccessible. Lorsque vous l'aurez identifiée, que vous saurez l'authentifier, alors vous pourrez penser à l'inviter chez vous, d'ailleurs cela vous viendra... naturellement. Déjà, la grande évolution est dans notre for intérieur. Nous arrivons plus facilement à relativiser nos relations aux autres : pourquoi nous laisser enfermer par la petitesse, la mesquinerie de nos collègues quand nous avons dans les yeux l'immensité des montagnes ou de la mer et que le bruit du vent est plus convaincant que la voix du chef ? Nous savons qu'il existe autre chose que le quotidien qui, trop souvent, devient rituel et stressant : cette autre chose est inscrite dans notre mémoire jusqu'à des objets de désir.

      Des chemins faciles aux voies initiatiques


      Plus concrètement, ayant vu sur plante ce qu'est une pomme mure, une tomate de jardin, une pêche de vigne, nous avons conscience qu'un fruit, qu'un légume, qu'une fleur, se choisit, se palpe, se sent pour mieux en apprécier les valeurs gustatives ou esthétiques. Ayant mangé le poulet et le lapin de ferme, nous saurons reconnaître les saveurs des viandes de nos terroirs. Ayant goûté le pissenlit printanier, le cresson de fontaine, les confitures de mûres ou de myrtilles, nous apprécierons les nuances subtiles des produits naturels. En lien avec cette nature, rien n'empêche d'avoir sur son balcon ou dans un coin du jardin deux plants de tomate, des pots de persil, thym, estragon... ou de préférer les bouquets de fleurs champêtres, chardons ou autres épis de céréales aux tulipes et roses calibrées et souvent inodores des fleuristes. L'enfant est plus sensible que les adultes à ces petites choses ; aussi il voudra s'inviter encore et encore dans la nature, nous entraînant vers des plaisirs simples qui, de plus, sont tout à fait profitables à un bon équilibre de santé physique et intellectuelle. Ainsi, au terme de ces chemins, somme toute initiatiques, au-delà des cris des goélands, de la fraîcheur des forêts, de l'ondulation des grandes prairies, des peurs paniques des marmottes, rencontrerons-nous la musaraigne et le renard. Nous aurons la certitude d'être arrivés à l'étape où nous obtiendrons les réponses aux questions du pourquoi la nature. Nous serons déjà loin des villes, des autoroutes et des pollutions, des mesquins, des hargneux et des pédants. Nous serons dans l'acceptation, la relativisation, l’énergie de vie et la vision du perpétuel présent de notre boule bleue. Nous serons foncièrement conscients du respect dû aux autres et à nous-mêmes, ainsi qu'à notre environnement proche ou lointain. En un mot, nous nous positionnerons à notre place naturelle. Pour ceux qui se sentiront l'envie ou la vocation d'aller plus loin, se poseront d'autres questions quant au comment la nature : son fonctionnement, son évolution, comment la préserver, l'aider, comment vivre la symbiose hégémonie humaine/nature maternante… Mais c'est une autre aventure qui peut préparer déjà à un grand retour vers elle...

       

      Louis Verdet

       

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