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Le développement personnel
dans Signes & sens
Devenir persévérant
pour le meilleur !
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Aller jusqu’au bout de ses études est l’injonction souvent donnée par les adultes à des étudiants. Le but est de décrocher le diplôme salvateur qui devrait régler le problème de leur futur statut social. Mais la capacité de terminer un parcours ne se limite heureusement pas à une réussite scolaire…
Patrick a connu un cursus scolaire sans faille. Il est désormais avocat spécialisé dans les affaires de divorce, possède une maison confortable, de l’argent en quantité suffisante. Pourtant, tout ne va pas pour le mieux. Il vit en effet dans la hantise de reproduire l’histoire de ses clients. Aussi dépense-t-il une énergie considérable à anticiper son propre divorce…
Lorsque nous établissons un projet d’avenir, nous le décidons en règle générale en fonction de diktats conscients ou inconscients. Ce choix est vraiment libérateur s’il est en accord avec soi, en adéquation avec notre désir. Peu importe diplôme ou pas diplôme, l’essentiel est d’avoir cette sensation intime qu’il s’agit de notre volonté. Autrefois et parfois encore aujourd’hui, le compagnonnage demandait un investissement total de l’être tout entier. Il fallait faire le tour de France, voire le tour du monde, avant de réaliser l’œuvre de sa vie. Rien ne sert de devenir notaire comme papa si la passion n’est pas au rendez-vous. Le diplôme peut présenter d’autre part l’inconvénient de nous faire croire que nous avons réussi une fois pour toutes. Envisagé comme un but, il ne peut être évolutif. Un enseignant peut tout à fait reproduire chaque année le même cours sans se remettre en question. Cette fausse sécurité se révèle dommageable pour lui et ses élèves. En outre, il n’y a pas d’existence réussie sans prises de risques. Changer d’énergie est au contraire le quotidien de ceux qui écoutent leur petite voix intérieure et qui vont au bout du bout.
Non au déplacement !
Aller jusqu’au bout, c’est d’abord identifier une voie pour laquelle nous sommes réellement faits. Cette évidence consiste alors à assumer son engagement et surtout ses conséquences. Le problème, lorsque nous avons pris une décision qui nous paraît juste, est que nous avons, à la moindre difficulté, tendance à la regretter. Pierre Rey relate, dans son ouvrage « Une saison chez Lacan », ce moment où, son désir ayant jailli, il se retrouve au pied du mur. Alors qu’il ne s’y attend pas, un grand éditeur de lui dire : J’accepte vos conditions. Venez signer le contrat demain. L’écrivain commente : Que ressent-on lorsqu’un désir violent se réalise ? Même aujourd’hui j’ai du mal à le dire. Parce que c’est trop absurde ; j’étais sonné. Pire : au bord du désespoir. Je marchais dans la rue, la tête martelée par une idée accablante : ainsi ce livre, j’allais « réellement devoir l’écrire ». La dérobade n’est plus possible, au risque de passer à côté de son destin. Cette constatation est vraie tant dans le domaine affectif que social. Le nombre croissant de divorces s’étaye du reste parfois sur cette problématique de l’évitement. Une démission professionnelle mal évaluée en fait partie aussi. Nous vivons une époque dans laquelle le tout et tout de suite nous est proposé à chaque coin de rue. Notre quotidien nous semble bien rempli si nous essayons « tout » : aquagym le samedi, énergie chinoise le lundi, un peu de psychogénéalogie le mardi… Et ainsi de suite. La démarche est louable en soi. Mais à vouloir courir plusieurs lièvres à la fois, nous en restons à une approche superficielle : changer de thérapeute comme de chemise lorsqu’une problématique dérangeante est mise à nu, de catholique se convertir à l’hindouisme sans solide réflexion... Avouons que ce côté un peu caricatural fait partie du paysage. Cependant, le temps passant, les obstacles sans cesse déplacés et donc non franchis ne sont pas réglés pour autant. Pour se réaliser, encore faut-il ne pas emprunter plusieurs axes.
Des ingrédients libérateurs
« Je finis toujours ce que je commence » fait partie du credo jusqu’au-boutiste. Les qualités de ténacité, de combativité, sont les caractéristiques nécessaires pour ne pas lâcher. Vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué convoque l’opiniâtreté à réussir. Continuer tant que l’on n’a pas fait ce que l’on s’est imposé est donc une façon de procéder des jusqu’au-boutistes qui a réellement fait ses preuves. Une tonne de certifications ne relève parfois que d’un besoin d’accumuler des acquis qui masquent l’essentiel et laissent sans cesse insatisfait. Combien se plaignent de situations qu’ils ont pourtant engendrées tout simplement car ils ne sont pas à leur place ? Ce constat demande toutefois de reconnaître la passion qui couve en nous. Le feeling ne s’apprend pas dans les écoles, chante Johnny Hallyday…
Pierre Ragolsky
Sylvie, cadre commercial, 39 ans
« Finir ce que j’ai commencé, pourquoi aujourd’hui c’est possible… »
Je faisais le désespoir de mes parents : je ne compte plus le nombre d’activités sportives que j’ai commencées, les tricots ou autres jupes inachevées, les cours du soir laissés en plan… Tout le monde craquait autour de moi car le scénario était toujours le même :
1) Enthousiasme (quant à une activité pistée)
2) Doute (et si c’était une erreur ?)
3) Lassitude (c’est toujours la même chose…)
4) Arrêt (logique).
J’ai changé le jour où j’ai observé ma petite sœur Vanessa, que je considérais jusque-là comme une chipie. C’est vrai, elle faisait l’admiration de mes parents. Je ne l’ai jamais vue ne pas terminer un livre par exemple. Enceinte, célibataire (!), je me suis dit que si je ne comprenais pas le mécanisme et la force tranquille de Vanessa, j’accoucherais… avant terme ! N’empêche que ce fut mon moteur. J’ai mis toute mon énergie à fréquenter davantage ma benjamine alors âgée de 19 ans. En fait, elle s’y prenait dans la vie à peu près comme moi, sauf que l’ordre était légèrement différent :
1) Lassitude (quant à une activité qu’elle dominait)
2) Doute (du bon usage du changement)
3) Enthousiasme (l’envie d’évoluer)
4) Aboutissement (logique)…
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