Le développement personnel
      dans Signes & sens

      Le bonheur de vivre :
      lever les résistances !

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      Un regard qui se détache d'une foule maussade, le cri de joie d'un enfant qui fête notre retour, un murmure à notre oreille, la caresse du soleil, notre corps qui frissonne au contact d'un autre ou le souvenir d'un bon jeu de mot surgissant avec malice... Riche est la gamme du plaisir, infinies ses variations. Ni tout à fait bonheur, ni tout à fait jouissance, il en est parfois l'annonciation. Quel régal en effet de se savoir l'élue de celui vers qui les regards convergent ce soir. Les papilles frémissent, l'épiderme se lisse, les poumons s'oxygènent, les tensions s’apaisent esquissant le plus souvent un sourire sur nos lèvres.

      Le plaisir ne se contente pas de symboles. Il a besoin de présence, de chair, de réalité, de couleurs, de sons, de parfums, de contact, pour combler les sens et activer les heureuses réminiscences comme source assurée du bonheur de vivre. Parfois aussi il s'imagine, les rêves sont alors précieux pour le nourrir et sa perspective encore plus riche en sensations heureuses que sa réalisation. Ainsi les journées de l'enfant qui attend sa fête d'anniversaire déjà s'égayent, et celles de l'amoureux qui s'imagine les heures à venir avec sa moitié se font plus délicieuses. Quand le plaisir se profile prometteur, cette promesse en soi est source de bonheur. Les plaisirs s'alimentent au souvenir pour nous projeter dans l'avenir. Comme mus par un heureux mécanisme, nous n'en saisissons pas tous les ressorts mais ne voudrions pas que les bienfaits nous en échappent.
      L'attente, si elle vient à s'éterniser, créant usure et saturation, peut imperceptiblement nous faire glisser du plaisir au déplaisir ou déboucher, une fois conquis l'objet du désir, sur une réalité d'autant plus décevante que les espoirs ont été prometteurs. Un événement malencontreux gâchera d'autant plus un moment que celui-ci aura été attendu avec intensité : un ami qui fait faux bon, les parents qui se disputent le jour de notre fête et voilà que l'univers (du plaisir) s'écroule. La portée dramatique de l'événement perturbateur se mesure à l'aune de sa sensibilité et non à l'échelle de la réalité. Aucune consolation ne suffit à rendre un plaisir perdu. Aucun mot. La déception, personnelle, intime, devrait toujours être respectée.
      Souvent lié au dépassement d'un conflit, le plaisir n'est pas le résultat de ce dépassement mais la sensation aimable qui l'autorise et nous raccorde à la fois avec le monde et notre moi intime. Caresses, regards cajoleurs, mots doux, gestes de tendresse, nombreuses sont les attentions maternelles qui encouragent le petit enfant à avancer dans la vie. Qu'elle vienne apaiser la douleur qui naît sous l'effet des tensions que produit un conflit ou confirmer un bien être établi, la sensation de plaisir prend sa source, en son essence, dans une sensation initiale. Teintée à chacune de ses manifestations du souvenir de la première où elle s'est fait ressentir, son intensité puise sa valeur à la fois dans la réalité de l'instant et dans son pouvoir de réactiver un souvenir heureux lié à cette sensation initiale.

      Une identification complexe


      Toute quête de plaisir est subordonnée à un leurre constitué par le désir de retrouver un plaisir passé. On s'imagine le drame que peut figurer la naissance en tant que violence physique, contraignant à passer d'un univers chaud et humide à un autre plus brutal et le désir qui pourrait en découler de retourner à l'état antérieur (presque) idéal par une quête de plaisir permanente pour adoucir le choc, apaiser les douleurs premières, en effacer les empreintes (dé-plaisantes) laissées à notre mémoire. Et pourtant insistant, répétitif ou ininterrompu, le plaisir perd de sa saveur. Nécessitant ce brin d'exceptionnel qui lui confère sa magie, il trouve sa force dans son immédiateté, dans l'adéquation d'une réponse qu'il propose face à un besoin ou un désir impérieux et son intensité compense le fait qu'il soit éphémère. Correspondant à une attente, portée ou non à la conscience, il n'est de plaisir si délicieux que celui qui donne l'impression de nous surprendre. Ainsi, une fleur ou un baiser furtif sur une feuille de papier, signalant que malgré l'absence nous n'avons pas été oubliés, seront plus émouvants qu'une présence contrainte qui a exigé des privations que l'on risque inconsciemment de nous faire payer. Rien de plus cher que ce qui conforte, sans équivoque, dans l'espoir secret qui nous habite en permanence, d'être sujet désiré et désirable. Ainsi, ce n'est pas dans la durée que se conçoit la qualité du plaisir mais dans la beauté des sensations qu'il procure, leur propension à émerveiller, à ravir, à raviver et dans la valeur secrète des traces qu'il laisse en la mémoire intime. Enfouies au plus profond de nous comme garantes d'un avenir possible, aussi longtemps que de véritables traumatismes n'en ont pas eu raison, aussi longtemps qu'elles se rappellent à l'inconscient quand le dégoût de vivre ou la lassitude un matin nous surprend, ces traces nous aident à repartir à la conquête d'autres plaisirs, faisant fi des difficultés qu'ils aideront à faire oublier.
      Parfois le plaisir nous trahit ou nous joue de mauvais tours quand malgré l'intention de le vivre, de le transmettre, de le procurer, il se signale par son absence ou produit l'effet inverse. Nous procédons tous d'une série de déterminismes, c'est-à-dire d'une force qui nous contraint à des comportements qui ne relèvent pas d'un choix conscient. On peut imaginer que la façon dont l'enfant aura été mis au monde, sevré - qui à l'origine signifiait « séparé » et qui peut être entendu comme amené à la séparation d'avec sa mère par la satisfaction essentielle à ses besoins les plus vitaux -, puis accompagné tout au long de sa croissance, participe de ces déterminismes. Des réponses que parents et tout autre éducateur auront tendues, ou non, face à nos attentes et nos aspirations, durant les premiers temps de notre vie, dépendra notre façon d'appréhender le plaisir. Sans le vouloir, sans le savoir, un père ou une mère peut « interdire » à son enfant l'accès au plaisir, en exprimant ses sensations personnelles avec exubérance ou en les réprimant avec trop de violence. Tel l'assaut d'un corps étranger dont il « hérite » sans avoir la capacité de le contenir, ces émotions parentales qui l'ébranlent dans le non-dit des corps, au-delà du possible, interférent sur ses facultés réceptrices, exacerbent sa sensibilité et perturbent l'accès à son propre plaisir. Comme si, sous un effet de sidération, plaisir ou déplaisir du père ou de la mère, l'occupait au point de lui interdire de vivre les siens. Théâtre de tous les tremblements, l'enfant peut développer une hypersensibilité telle que le plaisir côtoiera sans cesse la douleur et être amené à, à se soustraire à la démesure du choc transmis, pour en atténuer la violence. Ainsi, certaines conduites anorexiques sont des refuges pour apaiser une hypersensibilité qui s'exacerbe au contact de ce que l'enfant n'est pas en mesure de supporter, tendant à minimiser les effets de ce qui est perçu comme un traumatisme ; bien qu'il n'ait pas été dans l'intention parentale de bouleverser, choquer, blesser, maltraiter l'enfant, ce type de défense lui ferme les portes de la perception et réduit ses possibilités de s'ouvrir sur son propre plaisir.
      Ce qui se perçoit dans le silence des non-dits échappe aux cœurs les mieux intentionnés. S'il peut être illusoire de se guérir d'une forte émotivité, tant elle s'enracine au plus profond de notre histoire, la parole peut aider à une distanciation qui, atténuant les effets négatifs, rendant à chacun ses émotions et ce qui les déclenche, autorisera son plaisir à l'enfant. Qu'il surgisse à l'appel du désir ou pour apaiser un tourment, le plaisir communique à notre corps, à notre âme, convoqués à l'unisson, une sensation de bien-être infini. Expression d'une satisfaction immédiate ou d'un souvenir dont les reviviscences joyeuses portent vers la béatitude, sa qualité semble évidente dès qu'elle se manifeste. Plus ou moins éphémère, elle est génératrice de forces, et c'est là son miracle... sonne la fin d'une déchirure : le calme après la tempête. La détente après l'effort. Invitation à l'accord, elle symbolise la paix ; l'harmonie couronne la patience, récompense les efforts, justifie les espoirs. Différent dans sa source comme dans ses effets, chez les uns et les autres, selon les âges, les origines, les civilisations, le plaisir avance un peu comme une énigme. Celui d'une grand-mère qui observe sa petite-fille n'est pas celui que prend celle-ci à être observée mais l'un et l'autre se confortent et s'encouragent. Celui d'un enfant savourant un bonbon n'est pas celui qu'il éprouvera adulte lors d'une rencontre amoureuse, pourtant le nourrissant en son essence, il y présidera.

      Du latin placere


      À l'origine plaisir était un verbe : plaisir, faire ce qui est bon, ce qui agrée. Semant au passage placebo et son fameux effet (au sens propre, je plairai) à l'opposé duquel on trouve le plus funeste nocebo (je nuirai), on peut imaginer combien le plaisir est lié à la santé s'il définit la sensation agréable que (nous) procure ce qui (nous) fait du bien (ne nous nuit pas). Les choses n'allant pas sans leur contraire et les mots étant ce qu'ils sont... reflets de nos maux et de nos tourments, de nos bonheurs et de nos réussites, voyageant pour mieux débusquer nos états d'âme, interroger notre complexité, soupeser nos contradictions, à l'opposé du plaisir, le dé-plaisir, entre déception et contrariété, vexation et dégoût, douleur et désespoir, est symbole de souffrances physiques ou psychiques ressenties avec plus ou moins d'intensité, là encore selon les circonstances, les natures, les sensibilités, les histoires. Marquant à la fois le contraire du plaisir mais aussi sa négation, il en signale l'absence, en affirme le manque et, renforçant son appel, en évoque les bienfaits ; invitant à sublimer nos peines, à y puiser d'autres forces, dans l'espoir de trouver ailleurs ce qu'elles nous refusent, oui, le plaisir est indispensable à la vie.
      S'il est des plaisirs dont on ne doute ni de la teneur ni des bienfaits, il m'est arrivé de me demander ce qui couvait sous cette notion quand la façon dont elle se manifestait n'avait pas la force de l'évidence que revêt la béatitude qui se dégage du visage de celui dont les désirs ont été assouvis. La dégustation d'un plat mijoté avec amour, la voix de l'élu de notre cœur qui apaise notre doute à l'instant où nous pensons à lui, ne prêtent pas à confusion. Mais la jubilation du conducteur qui grille un stop sous l'effet de l'alcool ou s'adonne à des excès de vitesse vertigineux par goût de la transgression, alors que ce faisant il est non seulement susceptible d'attenter à sa vie mais aussi à celle d'autrui, laisse songeur. Qu'une maman, souffrant d'obésité, se propose d'allécher son enfant déjà gavé de beurre de cacahuètes, avec un cornet de pop-corn, nous interpelle et que certains aspirent à porter leurs débats intimes ou orgies sexuelles sur la place publique rend sceptique sur la nature du plaisir retiré. Il ne s'agit pas de morale, ni d'invitation à la répression. En terme de plaisir, chacun est maître de savoir ce qui lui convient. Il s'agit de se demander si l'excès de plaisir ou son exhibition ne symbolise pas le doute de celui qui l'a éprouvé à l'égard de ce qui a été éprouvé, comme une mise en abyme, destinée à révéler que ce qui a été pris ou donné pour du plaisir n'en était peut-être pas tant ou pas seulement puisqu'il n'a pas suffi à procurer cet apaisement rare que confère le bien-être.
      L'art de cultiver le plaisir avec bonheur garde un caractère énigmatique tant il suppose un talent dont nous ne sommes pas tous doués au même titre. Certains plaisirs, plus communicatifs ou convaincants que d'autres, suscitent notre admiration ou notre désir ; plus clairs ou plus mystérieux, ceux qui les ressentent nous épatent et l'attraction qu'ils exercent sur nous souligne nos frustrations. Sans aller jusqu'à catégoriser les plaisirs entre bons ou mauvais, vrais ou faux, ni s'ériger en juge du bien et du mal, on peut imaginer que certaines conditions de vie, d'éducation, d'amour, développent un sens du plaisir plus épanouissant, aux effets heureux plus aptes à être universellement reconnus comme tels, alors que dans d'autres, violence ou indifférence, en auront rendu l'abord délicat. Ainsi le plaisir lié à la réalisation d'une vengeance ou à l'observation du malheur n'a-t-il pas, et c'est une évidence, une portée aimable, à l'inverse de celui lié au succès de son poulain ou à la réussite d'une entreprise créatrice...

       

      Virginie Megglé

       

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