Il y a plus de soixante ans, le grand ethnologue Claude Levi-Strauss avait mis en exergue le savoir de ces peuples dits primitifs dont personne ne se souciait jusqu’alors. Il a fallu attendre la fin du XXème siècle et des rencontres organisées, notamment par le Dalaï-Lama, pour vraiment réaliser l’énorme potentiel à la fois spirituel et humanisant de ces étonnants « sorciers » et autres « medecine men »…
Aujourd’hui, grâce à une prise de conscience salutaire, l’Occident fait enfin preuve d’humilité. Il sait qu’il a beaucoup à apprendre des traditions primordiales et en particulier du chamanisme, d’autant que notre civilisation cherche une alternative à une certaine fuite en avant sans issue…
Une tradition ancestrale réhabilitée
Issu des traditions primordiales, le chamanisme fait partie de ces savoirs transmis de maître à disciple, voire de mère en fille ou de père en fils et ce, de façon orale. Il prend sa source dans les sociétés traditionnelles sibériennes, essaimant de la Baltique à l’Extrême-Orient, franchissant le détroit de Béring avec les premiers Amérindiens. On retrouve ainsi des pratiques chamaniques chez de nombreux peuples, à commencer par les Mongols. Mais aussi au Népal, en Chine, au Japon, en Corée, chez les Indiens d’Amérique du Nord, en Afrique, en Australie et chez les Amérindiens d’Amérique latine. On se souvient à ce propos du succès des livres passionnants de l’anthropologue américain Carlos Castaneda, relatant des expériences mystiques auprès de Don Juan Matus, un Indien Yaqui, dont il devint l’élève. Il est bien révolu le temps des westerns où le méchant Indien était présenté comme un sauvage aussi cruel qu’arriéré. Le film « Danse avec les loups », réalisé et joué par Kevin Costner, a remis les choses à leur place, montrant qu’en matière de cruauté, l’Occident n’était pas en manque non plus…
Un retour salvateur aux sources
Écologistes nés, les chamanes sont depuis les années 1980 appréciés à leur juste valeur. Il est vrai que notre société moderne du XXIème siècle, victime de la surconsommation industrielle, ne tient plus compte des rythmes naturels qui conditionnent une vie équilibrée. Aussi le monde de l’édition semble venir au secours de cette tradition vivante, nous offrant par la même occasion des trésors : ainsi, dans « L’ABC du chamanisme », publié aux Éditions Grancher, Maja Cardot balise le chemin d’un travail intérieur qui est en relation directe avec la nature, la quête du pouvoir, au sens de
pouvoir voir-être, de
vivre pleinement l’instant, de se connecter aux forces de la nature, à ses subtilités et à sa beauté. Goûter au chamanisme consiste en fait à se réconcilier avec le
Grand Esprit qui anime toute chose et de fait humaniser, c’est-à-dire spiritualiser son existence en n’oubliant pas de la relier à notre planète qui en a bien besoin…
Pierre Georges
Faire un stage de chant sacré
On savait que le chant grégorien possède une subtilité vibratoire qui ne doit rien au hasard. Il suffit d’assister à une célébration dans un monastère pour se sentir envahi d’un sentiment de paix inexplicable (que l’on soit croyant ou pas). Mais le son étant universel, notre tradition chrétienne n’est pas la seule à présenter ces avantages. Les mantras indiens, par exemple, peuvent tout à fait s’insérer dans une dynamique thérapeutique. Il existe d’ailleurs un Yoga du son qui enseigne qu’à chaque partie du corps correspond une vibration sonore que le chant sacré harmonise. Aborder le travail de la voix, de l’écoute, du lien à notre terre intérieure, quelle que soit la tradition, par l’apprentissage de quelques chants sacrés facilement mémorisables, permet de se connecter à la dimension intime et spirituelle de l’Être.
