|
Le développement personnel
dans Signes & sens
L’apport positif
de l’hypnose éricksonienne
dans le sevrage tabagique
|
En dépit de bonnes résolutions, l’arrêt du tabac reste une démarche très souvent difficile à mettre en place. Sans accompagnement, l’effet d’annonce habituel – « C’est décidé, je finis mon paquet et je stoppe ! » – est rarement suivi d’un passage à l’acte réussi. Alternative possible aux patchs ou aux gommes à la nicotine, l’hypnose éricksonienne offre une aide précieuse pour le sevrage tabagique.
Interdiction de fumer dans les lieux publics, mise en garde sur les paquets de cigarettes, campagnes médiatiques, augmentation du prix des paquets, décidément rien n’y fait ! Selon les chiffres de l’INPES, la France compterait 15 millions de fumeurs, dont une personne sur deux entre 18 et 34 ans, un pourcentage de fumeuses régulières en augmentation, et des complications à venir entre 20 et 30 ans après le début du tabagisme… Malgré une prise de conscience de la dangerosité du tabac, l’addiction à la cigarette reste première.
Une dépendance redoutable
À la fois apaisante et déstressante, la nicotine contenue dans chaque cigarette stimule l’éveil et le fonctionnement cérébral, majorant une vigilance utile, notamment pour travailler la nuit. Efficace pour conserver la ligne, le tabac agit également comme un coupe-faim. Véritable phénomène social, fumer s’inscrit comme un geste rituel dans la vie de tous les jours. La première cigarette est désormais consommée de plus en plus tôt, dès l’âge de 12-14 ans, et signe souvent l’appartenance à un groupe. Conviviale, elle se partage, se fait tourner et contribue à se donner une certaine contenance. Elle accompagne ainsi régulièrement les soirées, les concerts, les repas de famille sous le signe de la détente. Sur le plan psychologique, en stimulant le pourtour labial, la cigarette réactive surtout la mémoire du plaisir de la succion chez le nourrisson et, ainsi, la plénitude des premières tétées, au sein ou au biberon. Il ne suffit donc pas de dire « J’arrête ! » pour y arriver… Se faire aider, pour dire non au tabac, reste primordial.
L’hypnose éricksonienne
Différente de l’hypnose classique du début du XXème siècle, l’hypnose éricksonienne est due au psychiatre américain Milton H. Erickson. Outil efficace, elle fait partie des méthodes de thérapie brève et intervient de façon positive dans le sevrage tabagique. Selon le « Manuel de psychiatrie » des Éditions Masson, rédigé sous la direction de Julien-Daniel Guelfi et Frédéric Rouillon, son principe essentiel reste la focalisation de l’attention sur une perception pour une mise au repos du corps et de l’esprit afin d’atteindre l’état modifié de conscience. Cette technique se rapproche souvent d’un état de relaxation profonde. L’accès par l’hypnose à l’inconscient du sujet, réalisé sans suggestions directives, permet de mobiliser à ce niveau ses propres ressources pour lever la dépendance tabagique. En modifiant ses comportements, il devient possible d’accéder aux mêmes satisfactions psychologiques que celles liées à la cigarette, sans pour autant passer par elle. L’hypnose évite le syndrome de manque tant sur le plan corporel que psychique et les compulsions alimentaires qui lui sont très fréquemment associées. L’arrêt du tabac sans prise de poids excessive, sans irritabilité, stress ou agressivité à l’égard de l’entourage, se révèle alors réalisable en quelques séances, d’une durée de trente à soixante minutes. Ce lien établi avec le praticien favorise également un accompagnement du fumeur dans la durée. Il lui offre ainsi la possibilité d’effectuer, si l’envie de fumer se fait à nouveau pressante ou dès la moindre rechute, de nouvelles séances d’hypnose.
Gérard Amielh
|
