Que les soldes soient fixes (hiver et été) ou flottantes (automne et printemps), elles représentent un véritable événement festif. Et d’autant plus en période de crise puisque c’est l’occasion ou jamais de faire de très bonnes affaires…
Le principe des soldes date du XIXème siècle. Simon Mannoury, fondateur de l’un des tout premiers grands magasins parisiens, « Le Petit Saint-Thomas », organise ˗ dans les années 1830 ˗ des journées dédiées à liquider les surstocks de l’année précédente en cassant les prix. En 1852, « Le Bon Marché » lui emboîte le pas, suivi d’autres enseignes comme « Le Printemps » en 1862, « Le Bazar de l’Hôtel de Ville » et « La Samaritaine » en 1904.
La réglementation
Le premier texte réglementant ce type de vente « au déballage » date de 1906. Peu contraignant jusqu’en 1962, le cadre législatif se resserre avec un décret définissant plus précisément la notion de « soldes ». Il s’agit désormais de
ventes présentant un caractère réellement ou apparemment occasionnel, accompagnées ou précédées de publicité et annoncées comme tendant, par une baisse de prix, à l’écoulement accéléré de marchandises en stock. 34 ans plus tard, en 1996, un nouveau texte en précise la durée et les obligations des commerçants. Dès 1997, les préfets ont pour charge d’établir un calendrier en fonction de deux fois six semaines d’autorisation annuelle. Voilà institutionnalisées les soldes d’hiver et d’été. Un article stipule en outre que
toute personne se livrant à des ventes en solde tient à la disposition des agents habilités à opérer des contrôles les documents justifiant que les marchandises vendues avaient déjà été proposées à la vente et que leur prix d’achat avait été réglé au moins un mois avant le début des soldes.
La révolution Internet
À partir des années 2000, la formidable révolution générée par Internet change un peu la donne et procure de sérieux avantages. Il n’est en effet plus nécessaire de faire la cohue dans les magasins pour réaliser ses achats. Désormais, il est possible de participer aux soldes de chez soi. En 2008, la loi instaure deux catégories de soldes : les soldes fixes d’hiver et d’été passent de six à cinq semaines, ce qui permet de créer des soldes libres ou soldes flottants. La période est laissée au libre choix des vendeurs à condition toutefois de ne pas fixer des dates pendant le mois qui précède les cinq semaines habituelles. Il est aussi obligatoire de déclarer ces périodes auprès des autorités. 2014 sera malheureusement la dernière année des soldes flottants d’automne et de printemps puisque les législateurs ont décidé de revenir en amont de la LME (Loi de Modernisation de L’Économie) de 2008, c'est-à-dire aux six semaines d’hiver et d’été dès 2015.
Les Français fans des soldes vestimentaires
Les périodes des soldes restent les rendez-vous privilégiés des Français en ce qui concerne le renouvellement de la garde-robe. Selon une enquête du CRÉDOC (Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de vie), en 2013 le chiffre d’affaires des professionnels de l’habillement a doublé depuis l’année 2000 pendant ces périodes (20 % du chiffre annuel). Il est d’ailleurs constaté que beaucoup de ménages de trois enfants et plus attendent systématiquement les soldes pour réaliser leurs achats vestimentaires. Un comportement, s’il est plein de bon sens, qui assure tout de même de quoi remplir agréablement et confortablement armoires et autre dressing…
Boris Garnier
