Le développement personnel
      dans Signes & sens

      Prendre soin
      de son corps en douceur,
      une nécessité

      Prendre soin de son corps en douceur, une nécessité
      ©iStock

      Il faut attendre l’année 1910 pour trouver dans la littérature freudienne le terme de narcissisme qui est, selon le « Vocabulaire de la psychanalyse » de Laplanche et Pontalis, « l’amour porté à l’image de soi-même ». Même si chacun de nous vit et favorise sa position narcissique à une époque qui privilégie le « paraître », n’assisterons-nous pas de plus en plus à des conduites pathologiques quant à l’image individuelle consciente du corps ? Et une certaine exigence de conformité, étayée sur une image collective inconsciente du corps, ne conduit-elle pas progressivement, mais dangereusement, le genre humain vers la jouissance d’une société de consommation?

      Il est impossible dorénavant de ne pas voir en devanture des pharmacies toutes ces naïades longilignes... Tout un éventail de produits de massages divers, drainages, régimes alimentaires ou autres composés vitaminiques sont proposés à la vente pour sculpter sa silhouette ; il faut gommer les rondeurs disgracieuses ou cette autre ennemie sournoise à abattre... la cellulite. Comme dit la chanson, le reflet du miroir pèse sur sa vie.

      Un idéal collectif


      Apres l’été, pas plus de latence : c’est qu’à la rentrée, le souci est de garder, capitaliser, cet acquis estival. Faire un effort ponctuel au printemps ne suffit plus ; il faut s’entretenir tout au long de l’année avec constance, ténacité et assiduité. Il y a là de l’hygiène de vie, oui bien sûr, mais indéniablement aussi du narcissisme : le corps propre devient objet à modeler par une auto-sculpture à forme d’auscultation ; elle renvoie ainsi à une angoisse inconsciente. Il y a focalisation sur telle ou telle partie du corps perçue fantasmatiquement comme non conforme, ou même traître à un idéal esthétique, ou encore comme un envahisseur (Ah, cette culotte de cheval...). On en attend une modification jusqu’à atteindre la ligne rêvée par un effort de volonté afin de réparer cette anomalie ; cette lourdeur, voire cette laideur, sont vécues comme un boulet, un handicap actif, au point de parasiter la relation à l’autre puisqu’il est fantasmé rédhibitoire et donc source de manque de confiance en soi. L’image que l’on a de son corps faillit. C’est donc de la restaurer qu’il s’agit. Il faut souffrir pour être belle ou beau. Les salles de musculation, en dehors des efforts physiques qu’on y fournit, permettent de s’y amuser à l’évidence et ainsi adhère-t-on aussi à une esthétique reconnue consensuellement, sorte d’idéal collectif dans lequel on se projette jusqu’à lui ressembler ; apparence est alors associée à santé, équilibre et, pour tout dire, beauté - ce qui ne va pas sans rassurer lorsqu’on en a l’image ; elle est amalgamée, confondue avec réussite, et même victoire mais sur quoi ? Ainsi l’esthétique deviendrait-elle pouvoir ? Il est question d’y gommer ce qui gène, cet héritage corporel mal perçu, et de porter à la perfection le corps objet, fusse au prix d’heures d’entraînement afin de le transformer pour qu’il atteigne à l’épure qui s’approchera au plus près de cette image parfaite que l’on veut faire sienne et à laquelle on s’identifie. On ne travaille alors que sur les fessiers, le deltoïde, les abdominaux, les triceps... ; le programme personnalisé cherche à intervenir sur un corps, non plus entité mais puzzlisé, dont seulement quelques morceaux sont à remodeler comme autant de corps étrangers que les reflets des miroirs, qui courent tout au long des murs de la salle, désignent comme l’intrus. Ou encore, tout peut être mis en œuvre pour ne développer que tel ou tel muscle, le ciseler.

      Une quête d’intemporalité


      De fait un clivage s’instaure. Les critères de cette esthétique objective sont objectifs à atteindre. Une culture s’est édifiée autour du body-building où l’objet est alors partie de son propre corps érotisé et donne matière à être sculpté. Nul doute que c’est d’une construction qu’il s’agit mais particulière en ce qu’elle demande d’y revenir chaque jour ; l’œuvre qu’est le corps sculpté par nature est soumise à changements puisque organisme vivant ; elle ne souffre aucun à peu près, ni laisser-aller. Pour donc la maintenir intemporelle et ne pas subir les stigmates du temps qui passe, pour avoir un corps sans âge (comme le prône dans son domaine Deepak Chopra), on se doit, oh paradoxe... oh complexe, de s’en occuper quotidiennement en lui vouant un culte, avec ses rythmes mais aussi ses rites. Et c’est un grand écart psychique - physique qui va d’un opposé à l’autre. Se conformer aux canons collectifs temporels masque, paradoxalement, une quête individuelle d’intemporalité, perfection qui, d’ailleurs, n’est pas immuable et évolue dans le temps : tels pectoraux masculins ou poitrine féminine se devront d’être ainsi ou autrement selon le credo du moment. Cette auto-sculpture voit le sujet-objet se cliver en sculpteur-sculpté, dominant et dominé de lui-même et par lui-même. Elle alimente un idéal narcissique car, tout comme Narcisse, qui se mirait dans l’onde, resta sourd à la nymphe Echo et prisonnier de son reflet, elle engendre une autosatisfaction, une auto-érotisation du corps propre, exclusive de l’autre mais ici au prix de souffrances musculaires, de privations et de durée. N’y a-t-il pas là du masochisme ? Cependant à l’évidence s’ancre une confiance qui était défectueuse avant que de s’être auto-sculpté. Mais confiance en qui, en soi, en l’autre ?

      Un engouement qui interroge…


      Ainsi armé de son corps propre façonné, on peut se suffire à soi-même : point n’est besoin de la relation à l’autre, l’amour de soi suffit. Ou encore affronter le regard d’autrui. Ou, à l’inverse, s’exhiber volontiers, ce qui ne génère plus de troubles perceptibles au conscient et se fait sans crainte aucune : le corps sculpté étant construit telle une statue, il fait écran à l’être ainsi défendu dans le fantasme. L’engouement actuel pour toutes les approches esthétiques, souvent phénomènes de mode médiatisés dans un premier temps et donc au large écho, n’est pour autant pas une nouveauté dans l’histoire de l’humanité : qu’on se souvienne du culte du corps dans la civilisation grecque. Mais, de nos jours, est-il signe d’une régression en réaction à un monde hostile, le sujet se réfugiant dans un intérêt restreint, principalement à lui-même, ou expression d’un désir légitime de prise en compte de son corps non plus seulement au plan de la pure santé physique mais aussi du bien-être étalonné à l’aune d’une esthétique ?

       

      Bérengère Fontenoy

       

       

      L’équilibre avant tout !

      Sigmund Freud a découvert qu’en chacun de nous existe une pulsion inconsciente liée au plaisir (le ça) et une pulsion tout aussi inconsciente liée au déplaisir (le surmoi). Ces deux opposés se combattent en permanence, indépendamment de notre volonté, transformant leurs querelles en symptômes visibles (allant du simple mal-être, en passant par des troubles psychosomatiques, jusqu’à la dépression invalidante). Le sens d’une psychanalyse va être justement d’accepter ces deux opposés, tout en créant un équilibre entre les deux. Une analyse relève un peu de l’esprit bouddhiste dans la mesure où elle est en quelque sorte elle aussi la voie du juste milieu.

       

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