Confucius, né en 551 avant Jésus-Christ, grand maître de la civilisation chinoise, peut-il sérieusement nous venir en aide encore aujourd'hui ? Oui, déjà en ce qui concerne cette affreuse culpabilité qui peut nous ronger, même pour des attitudes ou des réactions somme toute humaines, banales et souvent bien inoffensives à la réflexion... Le remords de Sabine tout au long de sa journée de travail illustre ce sentiment négatif dont Pierre Pradervand, sociologue, dans son ouvrage " Plus jamais victime ", estime avec force qu'elle est " la mafia de l'esprit " ; la jeune mère dit regretter d'avoir grondé trop sévèrement verbalement son garçonnet de 5 ans (dont le papa est décédé brutalement quelques mois plus tôt) parce qu'il avait renversé son petit déjeuner sur lui avant de partir à l'école ; contrariée, elle ressasse cet épisode pendant des heures. Dans un autre contexte, Clémence s'interroge : " Ma fille de 17 ans fume beaucoup de joints ; j'ai toujours tout accepté d'elle ; je me sens responsable de ses dérives "... De son côté, Jean souffre beaucoup du départ de sa femme qui ne supportait plus ses tendances alcooliques ; depuis, il se soigne et ne boit plus une goutte d'alcool ; malgré ses efforts, qu'il ne considère d'ailleurs pas comme des efforts, son épouse a demandé le divorce... C'est là et en une vérité libératrice en son principe qu'intervient le secours de Confucius : " La vraie faute est celle qu'on ne corrige pas ".
Chantal Calatayud