Le point de vue
de Signes & sens
Pendant la deuxième guerre mondiale, Pablo Picasso déclarait à Sabartès, son secrétaire particulier : Si je n’avais plus de peinture, je peindrais avec de la boue, si je n’avais pas de boue, je peindrais avec de la bouse de vache... Il est vrai qu’en cette période de vache maigre, l’angoisse de manquer était la préoccupation quotidienne des Français et ce, quel que soit leur milieu. En 2010 et après 40 ans de surconsommation, surproduction, surindustrialisation, tous secteurs confondus, il semblerait qu’une nouvelle menace plane sur nos compatriotes : la peur de voir décliner la terre par une utilisation trop importante de produits issus du pétrole. Le monde de l’art et l’industrie de la peinture en particulier n’échappent pas à la règle. En effet, d’ici 2011, une directive européenne va imposer la contenance d’un litre de peinture à 30 grammes de COV (Composés Organiques Volatiles). Essentiellement constitués de liants, solvants et colorants, ces COV, issus de dérivés de pétrole, nuisent à notre santé ainsi qu’à celle de notre planète. Comme pour les véhicules, avec leurs récentes motorisations propres, nous découvrons de nouvelles gammes de peintures écologiques réduisant sensiblement l’utilisation de produits nocifs. Les industries penchent maintenant pour des composés naturels tels que la craie, l’eau, le latex ou encore des huiles végétales. Ces peintures non polluantes et peu nocives conservant les mêmes qualités que celles de l’ancienne génération, certains utilisateurs parlent déjà d’une réussite totale. Alors, pour que l’art n’altère plus notre santé et celle de notre environnement, peignons tous écolo !