Le point de vue
de Signes & sens
Nous commençons notre existence sous le sceau de l’amour et ce ferment constitue notre quête perpétuelle. Quelle que soit
sa forme. Quel que soit notre âge.
Tout petit, l’être humain saisit précocement les enjeux que ce sentiment
noble décuple au fur et à mesure de son développement psychologique.
Déjà parce que l’amour est indissociable des pulsions de vie.
Des pulsions d’auto-conservation. Dans un second temps, l’inconscient — en affinant ses élans dirigés vers autre que lui — ressent
véritablement les bienfaits liés aux émotions sexuées. Ainsi, le devenir
adulte renforce le doux combat à
vouloir séduire pour toucher, conquérir,
puis gagner le cœur de l’élu(e). De ces
expériences, faites de belles déceptions,
gent féminine et masculine se remettent
pour découvrir ainsi que d’autres luttes
passionnées les attendent, pour oeuvrer
main dans la main, ensemble : il s’agit
alors d’aimer l’humanité au point de se
donner corps et âme dans ce que nous
nommons le social. Et, finalement, ça
nous rend heureux ! Nulle fonction
compensatoire lorsque l’amour devient
fraternel, nul déplacement névrotique
quand nos frustrations nous poussent à
nous occuper de la veuve et de l’orphelin,
des plus démunis, des défavorisés,
des oubliés, des malades, des exclus, des injustices… Cette nécessité
d’effectuer des allers-retours entre couple affectif et lien sociétal
prend en compte la liberté de chacun. Sinon, l’institution amoureuse
en deviendrait écrasante ! L’amour étant d’une puissance
telle qu’il pourrait nous étouffer s’il restait concentré sur un binôme
sclérosant. Heureusement, les choses sont bien faites car si
nous avons quelques velléités à vouloir nous accaparer ce que nous
fantasmons être notre double, la relation aussi intense soit-elle n’y
résiste pas. L’amour demande à être dynamique, c’est-à-dire non
exclusif. Il se décline en une gamme de fidélités disponibles sans
exigences démoniaques. Finalement, mûri et nourri, il devrait être
avant tout gratuit et… citoyen !