Le point de vue
de Signes & sens
Le vert, la couleur dite de l’espérance, se décline aussi comme
une sorte de laisser-passer. Le code de la route le confirme avec
les lois des feux tricolores. De son côté, la planète et ses espaces
naturels de verdure nous délivre ses avertissements si nous nous
conduisons mal avec elle. Rappelons que certaines municipalités
en sont venues à réduire les plantations de leurs jardins publics
saccagés par quelques rebelles infantiles. Alors que ces mêmes
lieux de ressourcement s’offrent aussi à eux pour que leurs yeux
voient une médiation thérapeutique. Effectivement, lorsque tout
semble aller de « tra-vert », diriger son regard sur la nature est
déjà salvateur en soi. Il faut croire que ce type d’évidence ne
concerne pas l’ensemble des populations… Pourtant, la déforestation
a tiré la sonnette d’alarme il y a bien longtemps. Certes,
l’acte de déboisement peut être justifié avec l’obligation d’étendre les zones
agricoles ou encore la récupération de
terrains au profit de l’urbanisation, et il
en est ainsi depuis des siècles. Mais la
déforestation des forêts tropicales entraîne
des dégâts d’une ampleur considérable
: on lui attribue 22 % des émissions de gaz à effet de serre avec,
pour conséquence catastrophique, le réchauffement
climatique. Les cycles
aquatiques rencontrent de véritables
perturbations entraînant à leur tour,
entre autres, la pollution des cours
d’eau. La faune piscicole en fait les
frais. La flore de ce milieu aussi. Tout
comme l’eau potable vient à manquer. Les inondations dramatiques
ajoutent leur lot de désolation inhérente à des décisions
humaines lapidaires. Nos conduites sont décidément bien paradoxales
! Nous surconsommons et nous étonnons tout à la fois
de la difficulté aujourd’hui de faire découvrir à nos enfants la
beauté d’un papillon… Voir la vie en vert commence ainsi par
une sorte de sagesse : mettons nos besoins et nos justes nécessités
en première intention. Le plaisir de ne pas aggraver la dette écologique
s’imposera de surcroît.