Isabelle Chouvet
ou comment s’autoriser de soi-même et réussir...

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Arrivée à Lyon en 1983, Isabelle Chouvet ne trouvait pas de travail. Après des petits " boulots ", elle a eu la volonté de sortir du statut de salariée pour créer une usine d'accessoires souples de ventilation, aidée de son mari. Ils occupent actuellement une place reconnue dans le monde de l'entreprise, fournissant de gros groupes, comme Alsthom, Siemens, Schneider, I.B.M...

Psychanalyse Magazine : Ainsi, à l'origine, une profession qui n'avait rien à voir avec ce domaine...
Isabelle Chouvet : Absolument rien puisque j'étais esthéticienne et je me suis retrouvée dans l'industrie tout à fait par hasard à coudre des pièces en tissu technique, alors que je n'avais jamais tenu une aiguille ! J'ai débuté avec une machine à coudre dans la salle à manger et, de fil en aiguille, l'entreprise a grossi. Je suis passée d'une employée, à deux, pour ensuite déménager. J'ai trouvé alors de vieux locaux pas très loin de mon lieu d'habitation. Là, j'ai embauché une dizaine de personnes puis, construction d'usine, transformation de la Société, des statuts de la Société... En dix ans, je suis passée d'une dizaine de personnes à quatre-vingt-dix à l'heure actuelle.

P. M. : Plus précisément, qu'est-ce qui a fait que vous soyez passée du métier d'esthéticienne à de la gestion d'entreprise ?
I. C. : Initialement, ce n'est pas la volonté de faire de la gestion d'entreprise. C'est la volonté de réussir quelque chose, d'être reconnue.

P. M. : Enfant, aviez-vous l'impression de ne pas avoir été reconnue par votre famille ?
I. C. : Non, pas du tout. J'ai eu une enfance assez calme avec des parents qui s'occupaient bien de moi. Au contraire même, peut-être surprotégée...

P. M. : Que diriez-vous de la gestionnaire que vous êtes devenue ?
I. C. : J'ai pris une totale indépendance professionnellement parlant et je pense que j'ai atteint une certaine sérénité par rapport à la façon de gérer. En étant passée par différentes étapes, par des échecs dont j'ai tiré des leçons, je suis arrivée à un stade où j'ai trouvé un équilibre. L'équilibre, c'est l'équilibre relationnel. Je peux travailler maintenant avec les gens de façon sereine, c'est-à-dire sans une gestion stricte, traditionnelle. Mon entourage, que ce soit des conseillers, ou des personnes qui ont toujours travaillé avec moi, m'a souvent dit que j'avais une façon de gérer qui était à l'inverse de ce qui se pratique et qui réussit !

P.M : Avez-vous une explication ?
I. C. : Je pense qu'il ne faut pas  se prendre la tête. Il faut malgré tout être  décisionnelle car les vraies décisions se prennent rapidement ; on ne prend jamais ni la meilleure, ni la moins bonne, on essaye de tempérer. La réussite passe par le fait d'être soi-même. On n'a pas à essayer de se fabriquer un masque et une image à part.

P. M. : En France, occupez-vous une place reconnue dans le monde de l'entreprise ?
I. C. : Tout à fait, nous sommes reconnus en tant que Sociétés hyper-techniques. Nous apportons un " plus " par rapport aux entreprises similaires d'une part et, d'autre part, de par l'intégration dans la société, non seulement de la tôlerie, mais aussi de la peinture et du montage, nous sommes aptes à fournir en direct d'importants donneurs d'ordres, ce que peu de tôliers en France sont capables de faire.

P. M. : Petite fille, vous est-il arrivé d'envisager une seconde ce déroulement de votre existence qui est quand même exceptionnel ?
I. C. : Absolument pas... Par contre, de sortir du lot, oui. C'est un fait que, même enfant, je ne voulais pas être dans un système traditionnel.

P. M. : Vous aviez donc le désir de vous démarquer. C'est peut-être cela entreprendre, faire quelque chose qui ne se fait pas...
I. C. : Oui, certainement. Il est vrai que la première motivation, jeune, c'était de gagner plus d'argent mais très vite, cette notion d'argent a disparu. En fait, c'était aussi l'esprit d'entreprendre, et puis, après, de décrocher un marché d'un grand nom de l'industrie française ; par exemple, arriver à entrer chez Alsthom, c'est valorisant pour une entreprise, décrocher un marché de x millions de francs, c'est valorisant mais c'est aussi fait de multiples choses...

P. M. : Trouvez-vous que vous avez de la chance par rapport à la moyenne des individus ?
I. C. : Bien sûr. Le paramètre qui fait que des gens arrivent à sortir du lot, c'est qu'ils savent saisir le facteur chance. La chance passe une fois, elle ne passe pas deux. Il est vrai qu'un chef d'entreprise, quelque part, a un grain de folie car à certains moments, il risque tout ; c'est comme un joueur, il met tout sur le tapis. Ça marche, ça marche, ça ne marche pas tant pis ! Il faut savoir saisir les opportunités sans trop se poser de questions. On ne peut pas toujours peser le pour et le contre, le risque encouru. Il y a des impulsions, il y a le feeling. On va vouloir prendre une affaire parce qu'on la sent ; on ne peut pas l'expliquer. On ne peut pas dire qu'on va gagner de l'argent là-dessus, on ne peut pas sortir les calculs. On se dit : Celle-là, il me la faut !

P. M. : À vous entendre, votre force, c'est de ne pas avoir peur en fait.
I. C. : Oui, c'est essentiel mais je dirais que j'ai appris à appréhender la peur.

P. M : Et si demain tout s'arrêtait ?
I. C. : J'ai fait un break parce qu'en travaillant il y a toujours des envies, de loisirs, de sport, de s'occuper de ses enfants... Au bout de six mois d'arrêt, ce n'était plus possible. Je culpabilisais parce que pendant des années, je n'avais pas eu le temps de me mettre dans un fauteuil et de lire un bouquin et donc, pas l'habitude. On se dit alors que l'on doit sûrement avoir quelque chose de plus important à faire. J'ai réalisé que je ne me sentais bien qu'avec un planning rempli à cent cinquante pour cent ! En fait, il faut toujours que j'ai du retard pour être bien : la course... c'est ce que j'appelle la bourse, c'est toute la journée ; je prends un marché, je discute ce marché, on me pose des questions, on me demande mon avis, il faut que je décide mais très vite... Donc, c'est cette capacité de passer d'un sujet à un autre très rapidement, par esprit de décision, qui me séduit.

P. M. : Il est bien évident que vous avez les moyens de ne plus travailler du tout jusqu'à la fin de vos jours, mais je faisais allusion au fait que, si d'aventure, vous vous retrouviez sans plus un sou...
I. C. : Ce n'est pas un problème. L'argent n'est pas une fin en soi. Je repartirais de zéro et je reconstruirais quelque chose. Ce serait un autre challenge... C'est une éventualité à laquelle on pense...

P. M. : Y a-t-il un cadeau que vous aimeriez vous offrir ?
I. C. : Non, car mon grand plaisir c'est d'arriver à pouvoir faire ce que je fais. Le plaisir matériel, ce n'est pas quelque chose qui me motive. Si j'ai envie de m'acheter une belle voiture, je vais m'acheter une belle voiture, mais c'est un plaisir éphémère.

P. M. : Qu'est-ce que la réussite ?
I. C. : Vaste question ! La réussite, c'est arriver à se sentir bien dans sa peau...

P. M : Si vous aviez un conseil à donner à la jeune génération ?
I. C. : Je dirais qu'il faut avoir la volonté de faire ce que l'on a envie de faire, même si, à l'heure actuelle, les gens ont beaucoup de mal à s'orienter dans la vie professionnelle à cause du chômage, des secteurs qui sont bouchés. Mais il ne faut pas en tenir compte parce que s'il y a désir, il y a réussite et l'individu finit alors par sortir de l'ombre.

P.M : Ainsi, il n'y aurait pas d'époque plus porteuse que d'autres ?
I. C. : Non, le problème est ailleurs ; actuellement, je pense que beaucoup de jeunes sont trop entourés. Il faut laisser faire un peu l'instinct. Il faut arrêter de tourmenter les jeunes, de les conseiller. Il faut leur accorder la confiance...

P. M : Déclencher leur imaginaire et puis leur créativité ?
I. C. : Oui, et permettre leurs envies : arrêtons de leur mettre des barrières de tous les côtés. Par exemple, un adolescent qui veut se lancer dans l'informatique pourra s'entendre dire que c'est un secteur bouché. Donc son désir sera muselé. Il partira alors dans une voie qui lui plaira moins et il réussira fatalement moins bien.

P. M : Vous parlez de la liberté ?
I. C. : Bien sûr. On peut dialoguer avec les jeunes en leur expliquant certaines choses mais sans jamais leur mettre de barrières. Les " seize-dix-sept ans " sont aptes à raisonner, à choisir...

P. M. : Quel regard portez-vous sur les diplômes ?
I. C. : Un diplôme n'est pas une valeur. Les gens qui font des études longues ont des capacités à analyser et à réfléchir car on leur apprend à apprendre. Par contre, ils ont peut-être moins d'agressivité, de hargne pour réussir. Quand on part de zéro, on sait qu'on part de zéro et l'on gravit les échelons un à un. Il faut s'accrocher. Quand on sort avec un diplôme précis, on sait déjà que l'on a une valeur marchande mais on perd peut-être le besoin de se battre.

P. M. : Vos parents ont-ils toujours accepté vos idées car, en fait, c'était peut-être quand même une idée un peu folle votre entreprise ?
I. C. : Non, mes parents n'ont pas toujours accepté mes idées mais ils étaient malgré tout assez ouverts et la discussion était possible.

P. M : Qu'est-ce que le dialogue ?
I. C. : Avant tout, une des clés de la réussite...

 

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