Marcel Cerdan junior
Une identification au père réussie

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Marcel Cerdan Jr, né le 5 décembre 1943, a cinq ans lorsque son père remporte le Championnat du Monde des poids moyens, ce qui le conduira à monter à son tour sur un ring. Il livre son premier match amateur le 4 avril 1960 et attendra quatre ans pour vivre son premier combat professionnel. Une centaine de matchs au total seront offerts à un fidèle public, dont le dernier le 11 mai 1975. Le titre de Champion de France ne sera pas dépassé, en partie à cause de l'insupportable comparaison établie systématiquement avec ce père idéalisé par les journalistes sportifs de l'époque... Cependant, le cinéma fait appel à Marcel Cerdan Jr en 1983 ; effectivement, Claude Lelouch avait contacté le boxeur pour qu'il initie Patrick Dewaere à la boxe à l'occasion du tournage d’“ Édith et Marcel ”. Le suicide de l'acteur amènera Marcel à remplacer Dewaere dans le rôle du père...

Psychanalyse Magazine : Marcel Cerdan est un nom célèbre. Porter les mêmes prénom et nom que votre père vous a-t-il gêné ?
Marcel Cerdan Junior : Pas du tout ! Avoir un père comme le mien est extraordinaire et je suis très fier de porter le nom et le prénom de cet homme.

P. M. : Vous étiez tout petit garçon quand il est décédé ; quels retentissements ce décès a-t-il eus dans votre vie ?
M. C. J. : Lorsque mon père est mort, j'avais six ans et comme il boxait tous les jours, il était rarement à la maison. Donc, je ne me suis pas aperçu de son absence ; par contre, ce fut beaucoup plus tard... Lorsque j'avais dix-sept - dix-huit ans, j'aurais aimé avoir mon père près de moi pour pouvoir me confier à lui, lui dire mes soucis, mes joies... Un père peut comprendre tout ça. Cela m'a beaucoup manqué.

P. M. : Vous avez, vous aussi, fait une carrière sportive de haut niveau, qu'est-ce qui a conditionné ce choix ?
M. C. J. : Ça c'est passé comme ça ! Dans certaines familles, les enfants prennent la succession de leur père notaire ou médecin ; personnellement, ayant toujours vécu dans le milieu de la boxe du côté de mon père, il était tout à fait normal de choisir cette voie.

P. M. : La boxe fait-elle partie de votre identité ?
M. C. J. : La boxe, pour moi, n'est pas un sport mais un métier et il était logique que je prenne la succession de mon père ! J'étais le fils aîné, c'était tout tracé...

P. M. : Que pensez-vous du sport aujourd'hui ?
M. C. J. : Je suis comme les gens de chaque génération, c'est-à-dire que lorsque j'ai arrêté le sport, je ne m'en suis plus occupé du tout. C'est curieux mais je ne pensais pas que cela m'arriverait aussi. On est coupé du reste du monde, de la nouvelle génération, non pas qu'elle ne nous intéresse pas, mais on n'a pas d'atomes crochus avec elle...

P. M. : N'êtes-vous pas tenté d'avoir une part active dans le domaine sportif ?
M. C. J. : Encore une fois, c'est comme lorsque vous êtes à la retraite, vous n'avez pas envie de retourner à votre ancien travail. Il me paraît logique de faire une coupure.

P. M. : Comment vit Marcel Cerdan Junior, aujourd'hui ?
M. C. J. : J'ai un nom tellement célèbre que j'ai pu l'exploiter facilement. On peut dire que je suis en préretraite. Je fais de moins en moins de choses. Actuellement, je prépare cependant une cassette vidéo qui m'intéresse beaucoup : de grands sportifs ont marqué la France, Jazy, Fontaine, Pierre Albaladejo, Walter Spanghero, Kiki Caron et tous ces gens, qui ont donc marqué leur époque dans le sport français, vont raconter leurs bons et leurs mauvais souvenirs qui seront accompagnés des images correspondant à ces souvenirs.

P. M. : Quel est votre plus mauvais souvenir ?
M. C. J. : C'est d'avoir perdu mon père. C'est le seul mauvais souvenir que j'ai ; les autres sont de la rigolade à côté de celui-là.

P. M. : Vous souvenez-vous du moment où vous l'avez appris ?
M. C. J : Je l'ai appris sans l'apprendre. Je n'arrivais pas à comprendre.

P. M. : Un bon souvenir ?
M. C. J. : Être venu au monde, pourquoi pas ! J'ai tellement de bons souvenirs... Je n'en ai pas un qui se détache précisément des autres.

P. M. : Vous avez un enfant. Le fait que vous ayez manqué de père a-t-il été un handicap, en tant que père, pour vous ?
M. C. J. : Non ! Mon fils sait qu'il peut m'appeler quand il le veut mais je ne suis pas très attentionné...

P. M. : Pensez-vous que ce soit lié au fait que vous ayez perdu votre père très jeune ?
M. C. J. : Peut-être... J'ai aussi pensé que ça forgerait le caractère de mon fils en n'étant pas toujours à ses côtés. Mais il a quand même un avantage que je n'avais pas, c'est qu'il sait qu'il peut compter sur moi, que son père est là.

P. M. : Quel grand-père êtes-vous ?
M. J. C. : Il m'est difficile de répondre à cette question. Dernièrement, j'ai dit dans “  Libération ” que c'est “  dégueulasse ” de vieillir. Être grand-père, je n'arrive pas à m'y faire. Je trouve que physiquement je ne fais pas âgé, je peux me tromper mais, pour le moment, je ne me sens pas encore grand-père !

P. M. : Votre mère a connu une destinée particulière ; que diriez-vous d'elle ?
M.J.C. : Ma mère a eu un clan autour d'elle : sa famille, sa plus grande force.

P. M. : Vous avez sorti, chez Flammarion, “ Piaf et moi ” ; pour quelles raisons avez-vous écrit ce livre ?
M. J. C. : On est entré en l'an deux mille et j'ai voulu fermer la boucle avec mon père et Edith. Je l'ai voulu parce que j'ai trop lu de choses fausses écrites sur Édith Piaf. On a donné une image méchante et erronée de cette femme. J'ai eu la chance de vivre avec elle dans l'intimité ; j'ai voulu dire ce qu'elle était vraiment. Il y a des mères de sang et des mères de cœur ; Édith était une mère de cœur. Je n'étais rien pour elle et elle m'a donné beaucoup, beaucoup d'amour. Lorsque je me levais le matin pour aller faire mon footing, alors qu'elle avait répété toute la nuit, elle refusait d'aller se coucher tant qu'elle n'avait pas fait mon petit-déjeuner, la cuisinière n'étant pas encore descendue ; elle restait éveillée jusqu'à sept heures pour cette raison ! Quand je rentrais le soir tard, elle m'attendait ; dès que je mettais les clés dans la serrure de la porte, je l'entendais dire : “ Marcel, c'est toi ? ” ! Elle a été une mère incroyable à mon égard, comme ma propre mère ne l'a jamais été. Ma mère, étant donné que j'étais son fils aîné, m'a donné trop de responsabilités beaucoup trop tôt ; Édith, elle, me considérait comme un enfant.

P. M. : Édith a donc joué un rôle important dans votre carrière de sportif ?
M. C. J. : Dans ma carrière de sportif pas tellement mais dans ma vie d'homme, oui ! Elle m'a appris beaucoup de choses, comme à mieux connaître les gens, à ne pas accorder ma confiance à n'importe qui, à me méfier, à ne pas donner mon amitié pour un oui ou pour un non. J'ai compris que l'amitié n'est pas quelque chose que l'on accorde tout de suite. Il y a un proverbe corse que j'aime beaucoup et qui dit : “ Pour être amis tous les deux, il faut avoir mangé un sac de sel ensemble ”.

P. M. : Si vous aviez un conseil à donner aux jeunes, quel serait-il ?
M. J. C. : Je crois que dans la vie, et même en dehors du sport, la seule chose qu'il faut faire, c'est travailler très sérieusement. Faire les choses bien mais, en plus, ne pas se prendre au sérieux. En fait, il faut travailler sans montrer qu'on travaille mais, travailler...

 

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