Depuis  les années 80, la thalasso connaît – à juste titre – un essor  considérable. Il faut d’ailleurs se rendre à l’évidence, les  soins dispensés dans ces espaces bien-être ont amplement fait leurs  preuves. Toujours pratiqués de façon classique en utilisant les  éléments du milieu marin (eau de mer, algues, boues, climat), ils  bénéficient de surcroît aujourd’hui de l’apport des médecines  douces, ce qui n’est pas sans effet sur l’engouement toujours  croissant d’un public responsable et bien décidé à confier sa  santé aux méthodes naturelles. 
			               Les  formidables bienfaits de l’eau de mer sont connus depuis la plus  haute Antiquité. En Égypte, on l’utilisait pour guérir certaines  affections. Au Vème siècle avant l’ère chrétienne, Hippocrate,  le père de la médecine occidentale, relate dans ses écrits sa  fonction thérapeutique. Au XIXème siècle, les bains de mer sont  préconisés pour les patients atteints de neurasthénie mais aussi  pour soigner l’asthme et la tuberculose. En 1820, Grandville et  Royan sont des lieux de villégiature fort appréciés par les  malades. Le vocable « thalassothérapie » est forgé à  la faculté de médecine de Montpellier par Joseph de La Bonnardière,  qui a l’idée de contracter, en 1865, les mots grecs « thalassa »  et « therapei ». 1894 est l’année où le biologiste  René Quinton publie dans une revue scientifique le postulat selon  lequel l’eau  de mer étant le premier milieu où serait apparue la première  cellule vivante, il existe une identité biologique entre l’eau de  mer et le plasma sanguin. Des  expériences réalisées sur des animaux viendront par la suite  confirmer cette hypothèse. Enfin au XXème siècle, sous l’impulsion  du champion du monde cycliste Louison Bobet – ayant expérimenté  dans sa chair l’efficacité de la kinébalnéothérapie (le  mouvement dans l’eau) à la suite d’un grave accident de la  circulation –, le premier centre de thalassothérapie moderne ouvre  ses portes à Quiberon,  suivi de beaucoup d’autres. Mais  que fait-on au juste en thalasso ? 
			               Des  bains qui font du bien
		                   Un  centre de thalasso privilégie en première intention les bains.  L’eau, issue directement de la mer, doit être élevée à une  température de 34 à 37°C. La chaleur provoquant une vasodilatation  des vaisseaux sanguins, les composants naturels (éléments minéraux)  du liquide marin pénètrent le tissu dermique. La circulation  veineuse en est favorisée et les douleurs musculaires s’estompent.  Une séance de base dure environ 15 minutes. Une autre technique  consiste à mettre l’eau en mouvement de façon à opérer un  massage relaxant. À ce bouillonnement peuvent s’ajouter des  algues, des boues marines ou encore des huiles essentielles,  renforçant son action thérapeutique. Pour soulager la sensation de  jambes lourdes, le curiste est invité à arpenter, à  contre-courant, un bassin de marche rempli d’une eau à 18°C et  équipé de galets destinés à masser la plante des pieds. Par les  effets conjugués de l’effort musculaire, de la pression  hydraulique et de la réflexologie plantaire, les membres inférieurs  les plus fatigués retrouvent ainsi rapidement leur vigueur.
			               Douches,  boues et enveloppements
		                   Une  rampe de douchettes déverse une pluie d’eau de mer sur le  pensionnaire confortablement allongé sur une table : il s’agit  de la douche à effusion. Elle s’accompagne généralement d’un  massage ou d’un modelage (terme employé pour un soin non dispensé  par un kinésithérapeute). Quant à la douche sous-marine,  recommandée pour lutter contre la cellulite, elle consiste en un jet  à haute pression actionné par un hydrothérapeute sur toutes les  parties du corps selon une méthode spécifique, le patient s’étant  préalablement immergé dans un bassin prévu à cet effet.  Antalgiques et anti-inflammatoires, les boues marines sont composées  d’éléments naturels riches en sulfures. Appliquées sous forme de  cataplasmes, directement sur la peau, elles ont un grand pouvoir  décongestionnant. Vient ensuite l’enveloppement : il s’agit  d’enduire tout ou partie du corps d’une pâte d’algues chaudes.  Le processus permet de rééquilibrer l’organisme en  oligo-éléments.
			               Les  soins annexes
		                   Outre  ces prestations classiques et à la demande d’une clientèle  avertie, de nombreux centres s’ouvrent à des disciplines annexes  venant harmonieusement compléter le séjour. C’est le cas, par  exemple, de la relaxation en piscine, méthode dérivée de la  sophrologie. Pratiquée en état de flottaison, elle permet une prise  de conscience des segments corporels tout en amenant une profonde  détente. Le stress, cause de tensions musculaires et mentales, est  ainsi largement évacué. Du massage ayurvédique au shiatsu, en  passant par le reiki, les approches orientales y sont largement  représentées. Pour exemple, une technique comme le do-in, d’origine  japonaise, souvent proposée, favorise l’auto-revitalisation du  complexe corps/esprit. Il est aussi possible de s’initier, entre  deux soins thalasso, au yoga, au qi gong ou encore au tai-chi-chuan.  L’objectif de base de tous les centres de thalasso restant la  remise en forme, il s’avère logique qu’ils associent un panel de  savoir-faire visant à conserver un  appréciable confort à se mouvoir bien après  le week-end découverte ou les 7 jours que dure la cure…
 
			               Danièle  Mazart