15  % des couples français, que ce soit dû à l’infertilité de la  femme ou de l’homme, se trouvent confrontés à l’absence de  descendance. Une inquiétude malheureusement relayée par des  discours angéliques d’une société moderne voulant combler toutes  les frustrations. Pourtant, s’il suffisait seulement de faire des  enfants pour être débordant de joie, la majeure partie des parents  de la planète n’auraient plus aucune raison de se plaindre. À  l’inverse, on peut être stérile et accomplir son destin en toute  sérénité…  
                        >  Je ne me laisse pas déstabiliser
                          Un  diagnostic de stérilité demande, au début, à être allégé de  ses fausses représentations. En effet, il n’existe aucune  corrélation entre cet état de fait et la possibilité d’épanouir  sa féminité ou sa virilité. Ne vous laissez pas dénarcissiser par une confusion qui n’a pas lieu d’être. Ne cédez surtout pas  à une pression sociétale qui, médicalisant à outrance,  véhiculerait que stérilité égale infirmité. 
                        >  Je fais sauter les préjugés
                          Et  si ceux qui vous montraient du doigt vous jalousaient ?  Posez-vous les bonnes questions comme le fait Corinne Maier,  psychanalyste et mère de deux enfants, auteur du livre pamphlétaire  « No kids, 40 raisons de ne pas avoir d’enfant ». Avec  beaucoup d’humour mais non sans réalisme, elle fait sauter bien  des préjugés : La  société est enfantophile mais peu hospitalière pour les jeunes… Sans  tomber dans un pessimisme de mauvais aloi, il faut avouer qu’il est  plus difficile pour un jeune adulte de s’insérer dans le monde  actuel que dans celui de ses aînés durant « Les Trente  glorieuses ». Dégagé de cette préoccupation, poussez un ouf  de soulagement. 
                        >  Je désacralise la parentalité
                          Une  étude faite par le psychologue Daniel Gilbert, de l’Université de  Harvard, et reflétant une réalité que le « politiquement  correct » nous cache souvent, a donné lieu à des résultats  pour le moins dignes d’intérêt : que ce soit aux États-Unis ou  en Europe, après l’arrivée de l’héritier tant attendu, les  couples sont moins heureux qu’avant ! Leur sentiment de  bonheur diminue encore lorsque leur progéniture atteint l’âge de  l’adolescence et se renforce seulement lorsque les enfants sont  adultes et qu’ils quittent la maison, à moins que ceux-ci aient un  profil de « Tanguy », cas auquel les tensions peuvent  perdurer. Le psychologue précise que la plupart des parents  rationalisent tout de même comme ils peuvent en pensant aux  brefs moments de joie que les enfants apportent, plutôt qu’aux  longues périodes d’ennuis et d’irritation… Persuadez-vous,  à l’aide de ces éléments sociologiques, que vous n’êtes  finalement pas le plus mal loti !
                        >  Je considère les avantages
                          L’être  humain est constitué de telle façon qu’il a toujours tendance à  désirer ce que les autres ont et qu’il ne possède pas lui-même.  Pour inverser la tendance, considérez les avantages de votre  situation en prêtant l’oreille aux parents qui vous entourent :  nuits sans sommeil, enfant en difficulté scolaire, maladies, argent  dépensé pour les études entre autres (faites le compte !),  conflits de tous ordres, y compris avec le conjoint lors des  différences de vue en matière d’éducation de la petite tribu.  Réfléchissez aussi à l’évidence qu’élever des enfants ne  vaccine pas contre les trahisons et les divorces…. 
                        >  Je sublime
                          Les  personnes qui assument pleinement le fait de ne pas avoir d’enfant  disent expérimenter un véritable sentiment d’abondance :  entièrement tournées vers l’extérieur, elles se rendent  disponibles pour un entourage en demande qui le lui rend bien. Ne  faisant preuve d’aucun nombrilisme, ne souffrant d’aucun manque,  leur sublimation s’est mise en place progressivement grâce à  l’émergence d’une créativité hors norme. Cette faculté enviée  et enviable prend forme aussi bien dans le domaine artistique que  professionnel, donnant lieu à une transmission qui dépasse les  limites de la famille. De grands noms comme Coco Chanel, Edith Piaf,  Dalida et bien d’autres n’auraient pas laissé un héritage  culturel aussi vivant si elles avaient enfanté dans leur chair. Les  opportunités de sublimation vous ouvrent les bras où que vous soyez  et quelles que soient vos compétences. Ne les laissez pas passer !  Si votre incarnation vous libère des devoirs parentaux, c’est  qu’elle a prévu plus grand et certainement plus pérenne !
                        En  résumé
                            Ne  pas enfanter n’a rien à voir avec une quelconque anormalité.  Cette différence vous est offerte pour stopper l’idée fausse que  le but de l’existence consisterait essentiellement à procréer.  Peu de femmes avouent sincèrement que leur grossesse et leur  accouchement n’ont pas été la panacée. Et pourtant… Quant à  vous, la nature vous propose de donner du sens à une stérilité qui  n’a de douleur que si vous vous en arrêtez à la forme. Soyez  certain qu’elle vous offre, à l’inverse, une vacuité riche de  promesses d’épanouissement…