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Le théologien Saint Augustin, évêque d’Hippone, pratiquait la magie blanche. Il la nommait « théurgie » en opposition à sa forme pervertie, la « goétie » (sorcellerie), assimilée aujourd’hui à la magie noire. Le processus invocatoire est identique pour les deux pratiques, à la différence fondamentale que l’intention est positive dans la première et destructrice dans la deuxième.
C’est autour de l’année 1450 que la distinction est faite entre nigromancie (magie noire) et mageia (magie blanche). Les statuts de Narbonne précisent officiellement en 1638 ce qu’est la magie blanche : Elle concerne une utilisation de la magie à des fins altruistes, ou préventives (magie bleue), avec des moyens presque toujours positifs, bénéfiques. Elle guérit, protège, exorcise, renforce, réconcilie…
Des rituels porteurs de sens
Pour le savant anthropologue structuraliste Claude Lévi-Strauss, la magie n’est pas une fausse science mais une autre rationalité, une façon de donner du sens. Il existe une infinité de rituels pour pratiquer la magie blanche. Leur but consiste à poser un cadre spécifique de manière à concentrer l’énergie sur l’objectif à atteindre. Certains mages utilisent des bougies d’une certaine couleur, d’autres préfèreront des bâtons d’encens ou encore l’odeur d’huiles essentielles. On retrouve en invariant la notion de cercle magique. Il est en général symbolisé sur le sol, le travail occulte se pratiquant en son centre. Le mage invoque les quatre points cardinaux, ainsi que les quatre éléments. Selon les croyances, peuvent être associés au rituel des images sacrées, des pentagrammes, des symboles spirituels comme le sceau de Salomon. Viennent ensuite les voces magicae (mots magiques) qui peuvent être une prière en latin, un nom d’entité emprunté à la tradition angéologique, une onomatopée. Ces sons sont parfois accompagnés d’une gestuelle magique. Quelle que soit la méthodologie, chaque phase du rituel est porteur de sens.
Les vibrations positives de l’Univers
Toutes les traditions offrent à l’être humain la possibilité de stimuler les forces positives en action dans l’Univers. Que ce soit l’Inde avec le Prana, la Chine avec le Qi, le Japon avec le Ki ou l’ésotérisme occidental avec la notion de fluide, il s’agit invariablement de prendre conscience que la création est essentiellement énergie positive d’amour. Cette énergie primordiale, lorsqu’elle se manifeste dans la matière, engendre une notion de dualité (vie/mort, amour/haine, joie/tristesse). L’objectif de la magie blanche demande à se réaccorder à la vibration originelle afin de se réconcilier avec Dieu pour les croyants, le Grand Architecte pour les ésotéristes, l’énergie d’Amour pour les agnostiques.
Une pratique réhabilitée
Si le dogme religieux a longtemps stigmatisé, voire diabolisé, au cours des siècles la pratique de la magie (même blanche), il semble que l’engouement actuel pour la parapsychologie l’ait réhabilitée à juste titre. De nombreux sites spécialisés apportent des éléments passionnants quant à une initiation à la magie blanche accessible au plus grand nombre. Chacun peut s’approprier aujourd’hui ces enseignements sereinement et bénéficier de pratiques essentiellement positives, sans risquer les foudres de sceptiques. Ce qui, en soi, est véritablement magique !
Nadine Giraud
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