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Selon certaines mouvances, et notamment le Channeling, les guides spirituels sont des êtres désincarnés ou anges gardiens. Pour d’autres approches, il s’agit de personnalités symboliques tels Moïse, Jésus, Marie, Bouddha, Krishna, ayant réellement existé et dont l’enseignement se perpétue via une tradition, qu’elle soit exotérique ou ésotérique. Pour d’autres encore, ces enseignants sont contemporains et transmettent leur savoir de façon orale ou par les livres.
Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, les spiritualités vivantes se différencient de l’institution religieuse, l’important restant que tout humain puisse donner sens à son existence. Sœur Emmanuelle avec son légendaire « Yalla » (« En avant ! ») incarne bien ce chemin d’amour qui se situe au-delà des contingences matérielles et institutionnelles. L’idée, de plus en plus partagée, qu’il existe en chaque être vivant un principe divin et sacré, en lien avec une énergie cosmique bienfaisante, s’envisage de façon différente pour chacun. D’où la pluralité des voies d’accès et des guides y conduisant.
Le Channeling
Le mot Channeling, issu de l’anglais channel, signifie littéralement canal. Cette approche spirituelle consiste à ouvrir un passage entre le monde matériel et le monde spirituel. S’inspirant de la tradition chamanique, le Channeling nécessite un travail d’introspection. Selon cette sensibilité, chaque être est en mesure de se connecter avec son propre guide spirituel, appelé aussi ange gardien. Le canal dont il est question recouvre la sphère intuitive et n’a rien à voir avec une crédulité puérile. Plusieurs manières là aussi d’aborder la notion d’anges gardiens : certains courants s’étayent sur les 72 anges de la tradition kabbalistique en rapport avec notre date de naissance. D’autres préfèrent une approche plus médiumnique, sans nommer symboliquement cette énergie protectrice abstraite. L’objectif consiste, par des pratiques de méditation ou par des séances médiumniques, à établir un équilibre intérieur. Selon le Channeling, être en contact avec son guide intérieur n’élimine pas les obstacles inhérents à toute destinée humaine mais permet de les traverser avec confiance et sérénité.
Les traditions
Taisen Deshimaru pour les personnes sensibilisées au bouddhisme Zen, Omraam Mikhaël Aïvhanov pour la tradition ésotérique, Swami Satyananda pour le yoga, sont reconnus - entre autres - comme des guides spirituels sérieux, chacun dans une voie spécifique. Pour ces écoles, un Maître spirituel est un sujet comme les autres. La seule différence réside dans le fait qu’il consacre son existence à transmettre une méthode de réalisation spirituelle qu’il a lui-même reçue de son propre Maître. Il n’est jamais question pour lui d’inventer une quelconque recette de bonheur. Un Maître spirituel authentique ne pratique jamais de stratégies de séduction et de manipulation. Sa fonction consiste à répondre à la demande - elle aussi authentique – du disciple, qu’il laisse libre d’adhérer ou non à son enseignement sans le culpabiliser. En France, Arnaud Desjardin, disciple du Maître indien Swami Prajnanpad, a du reste beaucoup œuvré, dans ses livres, pour que la spiritualité ne soit pas une simple fuite du réel. Il accorde d’ailleurs une importance particulière à la connaissance du fonctionnement mental (Swami Prajnanpad avait même conseillé à certains de ses disciples d’étudier la psychanalyse). Quant au soufisme, voie spirituelle en marge de l’Islam, il illustre bien l’importance du guide spirituel et de sa relation spécifique avec chaque disciple. Pour les soufis, « La Voie, c’est le Cheikh » qui n’a de sens que par rapport au guide spirituel qui telle une source d’eau, l’irrigue et la nourrit toute entière. Le disciple est effectivement guidé sur le chemin mais chacun au nom de sa différence. Ainsi, la compétence du guide spirituel, quelle que soit la voie choisie, consiste en la prise en compte de l’unicité de l’Être.
Cathy Arnaud
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