Jan Davidsz (de) Heem  
                     (1606-1684) 
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               Monsieur  de Heem père prend en main le jeune Jan Davidsz, conscient que   ce  garçon présente des facilités exceptionnelles pour la peinture.    Mais c’est dans l’atelier de B. der Ast que Heem fils ressent    véritablement un attrait pour l’art pictural. Cet élan se  confirme par   la suite par le passage dans l’atelier de David  Bailly. Bien que né à   Utrecht, le peintre néerlandais choisit de  vivre à Anvers dès 1636,   ville qu’il ne quittera que 33 ans plus  tard pour retourner à Utrecht   pendant trois ans. Heem peint les  natures mortes comme peu d’artistes.   En revanche, si ses toutes  premières natures mortes retracent sans   conteste possible la  monochromie chère à Heda notamment, la ville   d’Anvers modifie  tout à fait son approche picturale : ses toiles   explosent  littéralement avec des couleurs vraies, vivantes qui   attestent de la  décision de l’artiste d’envisager l’existence sous un   angle  plus riche, voire moins austère qu’auparavant. Snyders, un de ses    maîtres, est à l’origine de cette restitution chaleureuse de la  vie   quotidienne dans un milieu privilégié. Il est très intéressant  de   constater, dans un même tableau, des alliances semblant parfois    déconcertantes, comme la représentation d’un homard lové dans   une corbeille de fruits. Heem livre alors, sans complexe, sa  générosité   qu’il traduit par une abondance de signes qui exprime  le désir   d’accéder aux plaisirs de la vie. Il peut aller jusqu’à  représenter des   faïences de l’époque Ming. La magie de ses Bouquets opère   encore aujourd’hui, comme permettent de le  vérifier des musées   célèbres : Amsterdam, Bruxelles… Heem  est certes de tradition flamande   mais l’école des Hollandais vient  compléter admirablement son travail   qui influencera à son tour, et  entre autres, Gillemans et Adries   Benedetti. Jan Davidsz de Heem  reste – pour son époque – le peintre de   l’exception et de  l’excellence.
		        
		       Ivan Calatayud