Jean Vilar,
un humaniste

Jean Vilar, un humaniste
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Son nom restant indissociable du célèbre Festival d’Avignon, Jean Vilar entre sur la scène de la vie non loin de la cité papale, dans la ville de Sète, le 25 mars 1912. Il y retournera et y décèdera au terme d’une existence bien remplie, le 28 mai 1971, après avoir admirablement joué son rôle d’humaniste…

Les parents de Jean, Louis, Côme Vilar, Catherine et Étienne, sont de petits commerçants-bonnetiers protestants. Le futur directeur du TNP (Théâtre National Populaire) leur doit le sens des réalités pratiques, ainsi qu’une bonne dose d’humilité : Le théâtre, affirme-t-il, n’est pas seulement une discipline artistique dans une tour d’ivoire, bien au contraire, c’est un contact direct avec le spectateur, et disons-le, avec l’acheteur…

Un produit de l’école de la République


À Sète, Jean Vilar passe une enfance et une adolescence heureuses au sein de sa famille. Il a un petit frère de 8 ans son cadet, Lucien Léon qui, malheureusement, mourra à l’âge de 19 ans. Le père de Jean est épris de culture. Autodidacte, il n’a de cesse de transmettre sa passion à ses enfants. Il va jusqu’à exiger que son aîné suive des cours de violon. Dans la bibliothèque des Vilar trônent des éditions populaires de tous les grands classiques de la littérature. Jean y prend goût. Fervent adepte des idées de Jules Ferry, Étienne Vilar tient beaucoup à ce que sa progéniture s’élève dans l’échelle sociale grâce aux vertus de l’école de la République. Ayant obtenu son baccalauréat, Jean commence des études de Lettres à l’université de Montpellier mais il se sent à l’étroit et ambitionne de quitter le nid familial. Sa réussite scolaire peut lui ouvrir des portes…

Un père spirituel


Jean a 20 ans, le 24 novembre 1932, lorsqu’il décide de voler de ses propres ailes. Je vous aime mais je pars, laisse-t-il pour seul message à ses parents avant de prendre le train de nuit qui le conduit à la Capitale. Accepté à la Sorbonne, il décroche en parallèle une place de surveillant au collège Sainte-Barbe. Un an plus tard, au hasard de ses pérégrinations étudiantes, il assiste, avec un ami, à une répétition d’une pièce de Shakespeare, Richard III, dirigée par le metteur en scène Charles Dullin. Véritable coup de théâtre ! Alors qu’il ne se sentait pas particulièrement attiré par ce métier, il fait l’expérience d’une révélation. Il devient immédiatement l’élève du maître et travaille à ses côtés en tant que régisseur de 1934 à 1937. En 1935, il monte pour la première fois sur scène comme figurant dans « Le Faiseur » de Balzac. Vilar déclare par la suite avoir ressenti envers Dullin – qu’il considère comme son père spirituel – une affection vive, souvent agressive, qu’éprouve le fils à l’égard de celui qui lui donna le jour… Jean Vilar se reconnaît tout particulièrement dans la pensée de ce grand artiste et pédagogue qui souhaite extraire l’activité théâtrale de l’élitisme parisien…

L’art quoi qu’il advienne…


1937 : Vilar passe trois ans sous les drapeaux. À sa démobilisation, il retrouve Paris sous le joug de l’Occupation. Il décide alors de se consacrer entièrement à l’écriture et au théâtre. Il sillonne, comme l’avait fait Molière en son temps, les routes de France. Jean Vilar intègre la troupe de comédiens de « La Roulotte » et s’engage dans le mouvement « Jeune France » dont il devient bientôt le co-directeur. Animateur culturel brillant, il tente de transmettre son art au plus grand nombre. En 1942, il réalise sa première mise en scène, « La Danse de mort » de Strindberg. En juillet 1943, Vilar fonde sa propre troupe, la « Compagnie des Sept ». À la Libération, la mise en scène de la pièce « Meurtre dans la cathédrale » de T. S. Eliot l’impose à la fois au public et à la critique. En outre, de son union avec la sétoise Andrée Shlegel, artiste et poétesse, naîtront Dominique Vilar (actrice), Stéphane Vilar (musicien et compositeur) et Christophe Vilar (artiste-peintre)… il est à noter que si des représentants du théâtre parisien, comme Sacha Guitry, sont inquiétés et soupçonnés de collaborationnisme, ce n’est pas le cas de la mouvance du théâtre populaire qu’incarne Vilar.

Un théâtre ouvert à tous


Invité en 1947 par le poète René Char à présenter une pièce lors de la première « Semaine d’art à Avignon », Jean Vilar va plus loin et en fait jouer trois, dont « La tragédie du roi Richard II » dans la célèbre cour d’honneur du Palais des Papes. En 1948, le metteur en scène est plus que jamais convaincu par l’intuition de Charles Dullin et veut assurément la mettre en pratique. Il s’agit bien de se rendre compte, déclare-t-il, que le théâtre parisien, avec des comédiens parisiens, des auteurs parisiens, des techniciens parisiens, aboutit à ce désastre glorieux de notre actuelle littérature dramatique. Il faut que beaucoup d’entre nous comprennent qu’il est nécessaire, une fois de plus, de faire « respirer » le théâtre. L’événement annuel devient officiellement, en 1954, le « Festival d’Avignon ». Vilar en sera le directeur jusqu’à sa disparition, 17 ans plus tard. La participation de Gérard Philipe, dès 1951, attire les foules. L’héritage est considérable : 300 000 manifestations programmées depuis la création de ce festival prestigieux. Parallèlement, Vilar est aux commandes, pendant 12 ans, du TNP, un lieu de création et d’innovation qu’il désire voir ouvert à un public le plus large possible. Il met en place un système permettant aux classes défavorisées d’assister aux spectacles. Pour autant, l’homme de théâtre est intraitable sur la qualité. Résultat : 80 spectacles et plus de 5 millions de spectateurs venus de tous horizons lorsqu’il le quitte en 1963, n’ayant pas obtenu les moyens financiers qu’il juge nécessaires pour poursuivre sa politique d’ouverture. Traité d’utopiste par les uns, de janséniste par les autres, qu’importe, écrit Nicole Zand, journaliste au journal « Le Monde », il reste pour moi le grand personnage du théâtre de la moitié du XXème siècle. Celui qui a fait déborder le théâtre du théâtre. Et qui certainement aura laissé le plus de traces…

 

Frédéric Riggio

 

 

Jean Vilar au cinéma

Homme de théâtre par excellence, Jean Vilar a néanmoins participé au 7ème art en tant qu’acteur. De 1946 à 1970, il apparaît dans 19 films, dont :
- « Les Portes de la nuit » (1946) de Marcel Carné.
- « Justice est faite » (1950) d’André Cayatte.
- « Les aventures de Till l’espiègle » (1956) de Gérard Philipe et Joris Ivens.
- « Des Christs par milliers » (1969) de Philippe Arthuys.
- « Raphaël ou le débauché » (1970) de Michel Deville.

 

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