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		             Johan Barthold Jongkind (1819-1891)
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               Sa    carrière était toute tracée : le notariat ! Pourtant,  Jongkind –   passionné par le dessin – entame un chemin  artistique. Ce peintre   néerlandais est exigeant. Ainsi choisit-il de  suivre les cours   d’Andreas Schelfhout, paysagiste, à La Haye.  Cette ville se révèle   porteuse de sens puisque Johan Barthold  Jongkind y rencontre Eugène   Isabey, ce qui va être déterminant  pour l’artiste.  Effectivement,   quelques mois plus tard, en 1846,  il rejoint à Paris son atelier. Tout   comme il choisit de suivre  l’enseignement de Picot, en parallèle, dans   la capitale française  (Quai  d’Orsay,  1852 – Estacade,    1853). Malgré l’intérêt que Jongkind accorde à la peinture  française,   il garde sa caractéristique propre : le paysage  hollandais   traditionnel. D’ailleurs, bien que très professionnel,  l’Exposition   universelle de 1855 ne salue pas son talent :  déçu, il regagne son pays   natal où il s’installe pendant cinq  ans. Ses proches notent des   troubles de l’humeur conséquents chez  lui et l’incitent à regagner   Paris. Il le fait. C’est alors  qu’une bonne étoile intervient dans son   ciel tourmenté en la  personne d’une Hollandaise, Madame Fesser. Elle   l’entoure. On  dirait aujourd’hui qu’elle le materne même… C’est donc    dorénavant la Normandie qui accueille Jongkind durant quatre années,  de   1862 à 1866. Dès son arrivée, il se met au travail avec  acharnement et   réalise des eaux-fortes : ses Six  vues de Hollande attestent    pourtant de sa fidélité à ses origines géographiques. Le peintre    reprend confiance en lui et on note sa présence en 1863 au Salon des    refusés. Décidément, la France lui réussit puisque Johan Barthold    Jongkind fréquente Monet l’année suivante. Une véritable  sympathie lie   les deux hommes qui partagent leurs talents picturaux  respectifs et   finissent par œuvrer ensemble. La palette de Jongkind  s’élargit et se   fortifie au fil du temps : si les  représentations apparaissent moins   marquées, le mouvement prend de  la hauteur et la lumière s’infiltre sur   la toile comme l’Effet  de lune sur l’estuaire le restitue. L’aquarelle l’intéresse de plus en plus (Le  Havre, plage de Sainte-Adresse).    Dès 1873, Jongkind « bouge » et sillonne cette France  qu’il aime   tant… Il vit même à La Côte-Saint-André à partir  de l’année 1878. La   légèreté du trait de l’artiste s’affine  davantage encore dans ses   aquarelles, ce qui en fait le précurseur  du mouvement impressionniste.   Il est regrettable que l’homme ait  connu une fin difficile en raison   d’un grave problème d’alcool  qui s’est installé insidieusement au point   de lui faire connaître  l’asile de Grenoble, établissement   psychiatrique dans lequel Johan  Barthold Jongkind rendit son dernier   souffle…
                
               Ivan Calatayud