Max Pechstein  
	                 (1881-1955) 
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               Un  style reconnaissable parmi des centaines ? Assurément, celui de  Max     Pechstein, surtout dans les années 1910. Cet artiste suit les  cours   de   l’École des arts décoratifs et l’Académie à peine  âgé de 19 ans.   Ce   grand peintre saisit très vite qu’il doit  voyager. D’abord pour     introjecter des images différentes de celles  de son Allemagne natale,     ensuite parce que ce type de déplacement  permet toujours de faire des     rencontres intéressantes. C’est ainsi  d’ailleurs que Pechstein, lors     d’une visite à Paris, fait la  connaissance de Van Dongen. Vivant à     Berlin, il se fait connaître  progressivement – et reconnaître – par les     milieux artistiques  allemands et ce, dès 1908. Excellent graveur sur     bois, Max Pechstein  reproduit l’influence qu’il tient de Die Brücke,     influence qui  se traduit notamment par la manifestation d’une   certaine   force  agressive. On retrouve beaucoup moins ce trait   singulier dans ses    peintures, plus « avenantes », tandis qu’elles   sont  empreintes d’un   fauvisme avéré. Pechstein reprend ses voyages et    se cultive toujours   davantage. Le style de Matisse l’interpelle,    oscillant régulièrement   entre décoration appliquée, utilisant des    motifs précis, et libération   en tant que projections intimes de    convictions affirmées. Mais, le   temps passant, sa forte personnalité    s’amoindrit, malheureusement… En   1925, Max Pechstein est loin de    l’innovation picturale qu’il a imposée   et qui l’a inspiré –  en   particulier en 1908 – avec sa célèbre toile Jeune  fille.  Si ses Porteurs  de pierres italiens traduisent      un travail « honnête », l’affaiblissement du geste  pictural y est     manifeste. Curieuse trajectoire d’un artiste qui a  fini par enkyster   et   scléroser un talent qui ne demandait qu’à  devenir exceptionnel.   Son   tableau Au  bord du lac,  réalisé en 1910, est le témoignage absolu d’un artiste qui a  libéré, in  fine,  très peu de son potentiel créatif.
                
               Ivan Calatayud