Auguste Chabaud, le fauve !

 
Auguste Chabaud Le Fauve !
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Auguste Chabaud, peintre célèbre du siècle dernier et à qui l’on doit une majestueuse collection fauve et expressionniste, nous fait voyager dans les paysages du Midi de la France. Il nous emporte aussi à Tunis, puis sur les bords de Seine, les ponts de Paris, le quartier Montmartre…

Pour exemple, l’artiste projette sur la toile les activités du cirque Médrano avec une telle réalité que l’on se croirait assis sur les estrades à regarder les chevaux exécuter leur spectacle. Il y a aussi l’Auguste, le clown, si présent et ô combien parlant ! Il peint également Yvette dont il fut épris, ainsi que la vie quotidienne des femmes de la nuit dans les maisons closes… C’est d’ailleurs sûrement par pudeur qu’Auguste Chabaud garda ses toiles secrètes jusqu’au décès de sa mère, Albertine Tarrou, survenu à l’âge de 69 ans. Quant à son géniteur, David Chabaud, lui aussi aimait peindre mais il finit par y renoncer pour reprendre l’entreprise de son propre père, tanneur à Nîmes. S’ensuivra une faillite et toute la famille partira au Mas Saint-Martin à Graveson, dans le Vaucluse, pour gérer un domaine viticole hérité de la lignée maternelle…

Des études picturales avortées


Auguste Chabaud est né le 3 octobre 1882 à Nîmes. Il entre aux Beaux-Arts à Avignon à 15 ans sous la direction de Pierre Grivolas. Il part ensuite à Paris, en 1899. Une grave crise viticole l’oblige toutefois à rentrer deux ans plus tard : ses parents n’ont plus les moyens de payer ses études, le phylloxera ayant contaminé, puis détruit leur vignoble. Son père se suicide et sa mère reprend la gestion du domaine avec son frère aîné Pierre…

Un peintre dans la tourmente


En 1903, Auguste Chabaud fait son service militaire en Tunisie, pendant 3 ans, dans le 3ème régiment d’artillerie à pied. Il rapporte de cette période beaucoup de dessins, réalisés sur des feuilles de boucher au gros grain épais jaunâtre que lui envoyait sa mère, faute de moyens. Il y représente – entre autres – des spahis dont il aurait voulu revêtir l’uniforme rouge et bleu de Prusse si rutilant. À son retour, il se rend très vite à Paris où il rencontre Yvette. Il y mène une existence fougueuse, tout en peignant des scènes de la vie parisienne nocturne. Il commence à exposer en 1907, parmi les Fauves, au Salon des indépendants. S’ensuit, à partir de 1911, une période influencée par le cubisme et la sculpture. En 1912, ses œuvres côtoient celles de Pierre-Auguste Renoir et d’Auguste Rodin. L’année suivante, il expose à New York avec Picasso et Matisse, puis se rend à Chicago et à Boston. Lorsque la Première Guerre Mondiale éclate, Chabaud est mobilisé, tout comme son frère qui meurt à Verdun le 22 juin 1916. Libéré le 3 mars 1919, il seconde sa mère sur le domaine. Il rencontre alors sa « Valentine Susini » qu’il épouse après la naissance de sa première fille Francine (1921). Puis suivront Arlette (1922), Pierre (1924,) Renée (1926), Maurice (1930 et décédé en 1937), Jean (1936), Claude (1937) et Jacqueline (1940). Le domaine va mal, le décès de sa mère en 1928 n’ayant rien arrangé. Heureusement, un des fils d’Auguste, Pierre, reprendra à son tour, à 21 ans, la gestion du domaine au bord de la faillite dont il améliorera considérablement la situation.

Un génie pictural sans artifice


L’écrivain et critique d’art André Salmon a défini Chabaud comme l’un des fauves le moins soucieux d’être dompté… Ayant dissimulé une grande partie de ses œuvres picturales, il se comporte comme s’il refusait que son génie ne le mette sur le devant de la scène. À l’âge de 37 ans, il fait le choix de s’installer définitivement au beau milieu des Alpilles. Même si certains le surnomment L’ermite de Graveson, Auguste Chabaud est loin de renoncer à son art, continuant inlassablement à peindre. L’artiste reste d’ailleurs fidèle à son style finement dépouillé jusqu’en 1920, où il peint la campagne provençale et les scènes de la vie quotidienne des Alpilles. On parle alors d’une période bleue puisqu’il utilise un bleu prussien éclatant. Comme Paul Cézanne, il immortalise La Sainte Victoire et La Montagnette. Ses paysages sont constitués de formes simples mais exprimant une Provence monumentale avec laquelle il se sent en pleine osmose. En 1924, Chabaud s’inspire du thème des traditions religieuses. En 1927, il s’intéresse à la lithographie et réalise la série « Dix variations sur la croix » tirée en 50 exemplaires. 1928 est l’année où il produit une série de toiles sur l’Afrique. En 1930, il se rapproche de Marseille où il expose de façon régulière. Dans les années 50, ses tableaux sont reconnus et appréciés par les collectionneurs, les musées, les critiques. La mairie de Graveson lui commande même une grande peinture murale. Auguste Chabaud ne cesse de créer jusqu’à la fin de sa vie, engagé sur sa propre voie artistique, fidèle à lui-même et approfondissant ce qui lui paraît essentiel. Il termine son existence le 23 mai 1955. L’art n’est ni d’avant-garde, ni d’arrière-garde, a-t-il écrit. Il n’est rien s’il relève de la mode qui passe, il est tout si, à travers ce qui passe, il atteint ce qui demeure, si à travers le transitoire, il atteint l’éternel… Quant à ses toiles, elles font aujourd’hui l’objet d’expositions prestigieuses : son art est présent au Musée d’Art Moderne de Paris, au Musée Cantini de Marseille ou encore au Musée du petit Palais à Genève et dans tout le sud de la France (Aix-en-Provence, Avignon, Montpellier, Nîmes, Arles). En 1992, un musée portant son nom est inauguré à Graveson. Auguste Chabaud est également largement connu et reconnu hors des frontières de l’Hexagone. Et si ses toiles parmi les plus célèbres (Yvette1907), (Clown à Medrano – 1908), (Hôte-Hôtel – 1908) témoignent d’une plastique crue, virulente, on ne peut s’empêcher d’y percevoir, comme dans l’ensemble de son œuvre, une absence totale d’artifice. Auguste Chabaud ? Un fauve parmi les maîtres…

 

Frédérique Tirtiaux


 

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