Cãndido Portinari  
	                 (1903-1962) 
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               Ce  peintre italien n’a eu de cesse de vouloir s’extirper de son  milieu     social plus que modeste. Né au Brésil, ses parents sont des    émigrants   italiens. C’est avec une détermination sans précédent  que   Cãndido   Portinari rejoint l’École des Beaux-Arts de Rio de  Janeiro.   Élève très   doué, appliqué et sérieux, il découvre  Paris en 1928 grâce   à une bourse   de voyage méritée. Il  gagne ensuite l’Angleterre,   l’Espagne   et boucle son périple avec  l’Italie. Trois ans plus tard,   il retrouve   sa terre natale mais ce  n’est qu’en 1936 qu’il exerce en   tant que   professeur. Rien  n’est simple décidément pour Portinari mais   ce peintre   présente  une qualité précieuse : il ne baisse jamais les   bras ! Au    sens figuré mais aussi au sens propre car Cãndido Portinari   a une    solide ambition qui le pousse à décorer des murs immenses sur    lesquels   sont peintes les activités sociales du peuple brésilien,    avec – en   implicite – la restitution des affres du quotidien des    « petites gens »   au ventre souvent vide… Portinari les  ranime à sa   façon. Il leur offre   – sur le support – des tons  chauds : Travail  de la terre brésilienne, Jeux  d’enfants, Quatre éléments –  1936/1945, Musique  nègre – 1943…      Portinari se fait connaître aussi favorablement d’un point de vue      d’une belle humanité et se voit confiée la décoration d’églises  (Chemin  de croix, 1945).      Le peintre vibre en fonction des contextes géo-politiques de son      époque et ses réactions psychologiques émergent de ses toiles.  Ainsi,     d’un art sage et respectueux, il peut passer à une  expression de     dramatisation intense, comme le restitue Enterrement  dans le hamac –      1944, sorte de fidélité aux coups de gueule picturaux de Pablo      Picasso… Artiste d’une grande modernité, Cãndido Portinari  compte parmi     les plus grands créateurs d’Amérique latine.
                
               Ivan Calatayud