 Maniériste confirmé, ce peintre italien bolonais arrive toutefois à réaliser des œuvres abstraites qui dégagent une sorte de nervosité qui crée des contrastes rares pour l’époque. En particulier en ayant recours à des tons laiteux qu’il travaille avec un tel talent et une gestuelle si affirmée qu’ils en deviennent glaciaux ! Une œuvre de Tiarini ne peut en aucun cas laisser indifférent : le regard se retrouve happé par l’essentiel. Quelques années à Florence affirment une personnalité artistique paradoxale, ce qui ne l’empêche pas – revenu à Bologne en 1607 – de se faire une jolie place parmi les suiveurs des Carrache. Cependant, la vision froide qu’Alessandro Tiarini a du monde lui fait noircir davantage encore ses supports. On touche maintenant à une impression de tragédie ambiante qui impose un style rare. Dans un registre plus spirituel, soulignons son célèbre Christ au jardin des Oliviers qui témoigne à sa façon d’une menace que redoute toute existence humaine : cette angoisse permanente fait définitivement de Tiarini un peintre tourmenté…
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