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      Halte à l’éducation “prêt à porter”

      Halte à l’éducation “ prêt à porter ”
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      À une mère de famille qui lui demande que faire pour bien élever ses enfants, Sigmund Freud répond : “ Faites ce que vous voulez, ça sera toujours insuffisant. ”. En cela, il ne fait que développer sur l’éducation des enfants les conséquences logiques de ce que, dans la préface de l’ouvrage d’August Aïchhorn “ Jeunes en souffrance ”, il désigne comme une tâche impossible…

      Freud ajoute, dans la série des actions possibles, soigner et gouverner. Lorsqu’en 1937, dans un article clinique, “ Analyse finie et analyse infinie ”, il revient sur ce concept phare d’impossible, c’est pour en préciser la portée : Éduquer est impossible parce que quoi qu’on fasse, on peut être sûr d’obtenir un succès insuffisant… Autrement dit, éduquer est source d’insatisfaction : ça ne marche jamais comme on le voudrait, parce qu’il s’agit d’une action où la question de la relation est centrale ; entre parents et enfants, par exemple, toute tentative d’application d’un quelconque programme d’éducation est mis en échec.

      Le sujet : une énigme vivante


      Chez l’être humain, il y a quelque chose qui n’est pas conforme, qui ne marche pas au pas, qui résiste à l’emprise et ce, dès le plus jeune âge. Ce quelque chose, appelons-le le sujet et repérons-le comme production singulière et unique de la parole. Un sujet ça l’ouvre ! C’est bien ce qui dérange tous les beaux projets d’éducation. La parentalité consiste sans doute à apprendre à faire avec cet impossible à modeler l’autre à notre image. Être de parole, le sujet est et demeure une énigme vivante.
      J’en étais là de mes réflexions pré-ambulatoires sur la question de la parentalité lorsque l’ordinateur m’avertit, par un sous-lignage en rouge du plus bel effet, que le terme de parentalité est sujet à caution. Je vérifie dans le dictionnaire intégré et, en effet, la machine me propose une correction qui lui semble s’imposer – parent alité – faisant interprétation. Ainsi en serait-il aujourd’hui des parents : malades au lit ! Certes, pour devenir parents, il fallut bien le temps d’une “ scène primitive ” où le désir les joignit, au lit mais, ici, s’ouvre une perspective de parents qui n’auraient plus les capacités de produire, debout, la tâche qui leur est dévolue : à savoir, fabriquer un être humain. Parents alités, malades, fourbus, ne sachant plus comment faire avec leur progéniture, parents usagés jusqu’à la corde en passe de se faire usagers de l’action sociale. Comment en est-on arrivé là ?
      Le discours cassant de la science n’a cessé depuis plus d’un siècle de prôner des modèles d’éducation plus idéalistes les uns que les autres ; c’est à qui fondera scientifiquement les bases rationnelles de l’éducation parfaite de l’enfant merveilleux. On peut ainsi voir fleurir depuis des décennies à l’étal des libraires des : “ Élevez votre enfant en dix leçons ” ou “ Les bases scientifiques de l’éducation ” et autres sornettes. Devant l’impossible enchâssé dans tout acte d’éducation, comme le souligne encore Freud, il y a des parents qui tentent de s’en délester en enfourchant le discours du maître : eux, les savants, les pédagogues, philosophes, psychologues, ils ont étudié la question, ils savent quoi faire. L’œuvre de Françoise Dolto – mais sa responsabilité y fut engagée – a souvent été interprétée dans ce sens d’un savoir élaboré par un savant psychanalyste au fait du bien éduquer et dont il s’agirait d’appliquer à la lettre les principes et préceptes. C’est ce que j’ai pu dénoncer en son temps comme “ Doltoïte aiguë ”.

      Une pente orthopédique


      Les services sociaux (un lapsus à l’ordinateur me fait taper “ les sévices ” !), forts de nombreux décrets de loi sur l’incurie de certains parents et les dangers qu’encourent les enfants, comme par hasard dans les familles les plus en difficulté sur le plan économique, prennent le relais de cette pente orthopédique. L’éducation serait une affaire trop sérieuse pour la laisser dans les mains de parents jugés incompétents. La boucle est bouclée : nous avons ainsi promu une génération de parents, non seulement que l’on stigmatise dans leur problématique à élever leurs enfants (qui n’en a pas ?) mais de plus, qui, aliénés dans cette toute-puissance de l’Autre du social, le croient et baissent les bras. Là où l’on pourrait attendre des travailleurs sociaux un soutien actif bienveillant dans l’action parentale, à notre époque, nous dit Philippe Lacadée, … la voie scientifique s’oriente au contraire vers une pédagogisation du comportement, vers une psychologie cognitive du développement, où se met en place une morale ou un idéal universalisant, indiquant comment apprendre à être un enfant, à vivre dans sa famille mais aussi à être parent ; comment effacer sa propre division en la masquant par des identifications prêt-à-porter valant pour tous ? C’est ce prêt-à-porter idéologique qui produit la catégorie des parents usagers, autrement dit des mauvais parents qu’il s’agit de mettre au pas. Effet de ségrégation s’il en est. C’est ainsi que toute une génération s’est délestée d’une responsabilité éthique qui exige, en matière d’éducation, de faire… ce qu’on peut. C’est ce que j’ai appris tout au long de mon analyse. Un jour où je me plaignais – finalement comme tout un chacun – de n’avoir pas eu des parents à la hauteur de mes exigences, l’interprétation de l’analyste est venue trancher dans mes prétentions imaginaires : les parents font ce qu’ils peuvent ! Parole libératrice quoi qu’il en soit. Cela m’a permis d’occuper une place de père à partir d’une place de fils enfin retrouvée. C’est proprement ce qu’on appelle la filiation.

       

      Joseph Rouzel

       

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