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La psycho
dans Signes & sens
La difficulté est inhérente à tout apprentissage. Aussi, si votre enfant a du mal à un moment de l’année à franchir un obstacle, cela ne veut pas dire qu’il ne le franchira jamais. Laisser le temps au temps est la première chose à faire.
Il convient pourtant de réagir lorsque la difficulté persiste et qu’elle engendre un mal-être. Ne pas en être affecté outre mesure, sans toutefois nier les faits, sont des attitudes qui vont créer des ouvertures possibles. Voici quelques suggestions pour faire évoluer les choses, ainsi que les possibilités de prises en charge existantes, tant au sein de l’Éducation Nationale qu’à l’extérieur.
Le dialogue
Tout parent est légitimement mal à l’aise lorsque les résultats scolaires de son enfant sont décevants. Essayer de comprendre ce qui se passe en abordant concrètement la situation peut remettre les choses à leur place. Peut-être s’agit-il simplement d’un réajustement quant à l’équilibre plaisir-travail : passer moins de temps devant la télé, les jeux vidéos ou s’intéresser de plus près aux leçons à apprendre, vérifier le cahier de textes, suffisent parfois à relancer la machine, c’est-à-dire redéfinir un cadre structurant. L’échec scolaire est parfois aussi le seul moyen trouvé par votre enfant pour que vous vous intéressiez à lui. Coralie, depuis la séparation de ses parents, est en échec scolaire alors qu’elle était une brillante élève. À quoi ça sert de travailler si tu n’es plus à la maison ?, tempête-t-elle contre son père. L’échec est ici une stratégie manifeste de la jeune fille pour punir ses géniteurs. Faire appel à un tiers est dans ce cas bénéfique. Le fait d’en parler avec l’enseignant contribue souvent à sortir de la confusion.
L’enseignant, premier interlocuteur
Contrairement à ce que l’on pense, l’élève n’est pas le seul à être en difficulté. En effet, la personne chargée de transmettre le savoir se sent également en échec. Il est impossible qu’un enseignant se réjouisse des difficultés d’un de ses élèves. Demander un rendez-vous avec lui tisse un lien précieux. D’autant que nous angoissons inconsciemment d’être a-liénés : sans liens. Des changements de comportements spectaculaires peuvent avoir lieu grâce à une simple rencontre parents/enseignant.
Le réseau d’aide spécialisé
Si la difficulté est persistante et que le maître de la classe se trouve démuni pour la résoudre, malgré l’attention qu’il a pu y apporter, il peut faire appel au réseau d’aide dont relève son établissement. Il est généralement constitué par trois enseignants spécialisés :
1. Le psychologue scolaire : il peut intervenir, avec votre autorisation, soit en faisant passer des tests, soit pour des entretiens de soutien psychologique. Il peut proposer une prise en charge extérieure (C.M.P.P.) en accord avec les parents. Il est un bon interlocuteur s’il y a besoin d’une médiation entre la famille et l’école.
2. Le maître G : il est enseignant spécialisé, à dominante rééducative. Il est entre autres chargé de restituer un lien entre l’institution scolaire et l’enfant. Son intervention vise à restaurer un statut d’élève en utilisant un cadre très précis. Il travaille en prise en charge individuelle ou par petits groupes, selon l’objectif visé. Il se situe entre le pédagogique et le psychologique.
3. Le maître E : il est enseignant spécialisé, à dominante pédagogique. Il est chargé plus spécifiquement du contenu de l’enseignement qu’il abordera avec une approche et des outils spécifiques, en petits groupes de 2 à 7 élèves pour des séances de remédiation de 45 minutes, à raison de 2 ou 3 fois par semaine.
Le centre médico-psycho-pédagogique
Il s’agit d’un organisme extérieur à l’école mais dont les prises en charge sont assurées par la Sécurité Sociale. Ce centre regroupe un certain nombre de professionnels habilités à traiter des difficultés spécifiques : des médecins, des psychologues, des psychomotriciens, des orthophonistes. C’est souvent l’école qui oriente vers la structure. Dans un premier temps, un bilan complet sera établi avant que l’on vous propose une prise en charge adaptée.
L’orthophoniste libéral
On peut vous suggérer de consulter un orthophoniste. Il suffit que votre médecin vous prescrive un bilan pour que les séances soient en partie remboursées. L’orthophonie traite des troubles du langage se répercutant sur un échec à l’apprentissage de la lecture. Elle s’occupe aussi de dyslexie. La dyslexie est diagnostiquée lorsque le QI (quotient intellectuel) est normal. Cette technique obtient des résultats à condition qu’il n’y ait pas d’autres troubles associés.
Le psychologue clinicien
À la différence du psychologue scolaire qui n’est pas habilité à pratiquer des psychothérapies, le psychologue libéral peut traiter une difficulté psychologique. La consultation n’est pas remboursée par la Sécurité Sociale mais la santé psychique de son enfant mérite bien quelques sacrifices…
La pédopsychanalyse
Le plus souvent, il n’y a aucune raison apparente pour que l’échec scolaire s’installe. Sigmund Freud a justement découvert que, sous les apparences, se cache un monde inconnu, porteur de signes qui expliquent nos comportements. Aussi a-t-il élaboré la cure psychanalytique pour mettre à jour les raisons cachées de nos symptômes. Anna Freud, sa fille, puis Melanie Klein et plus près de nous Françoise Dolto, se sont intéressées à la cure analytique adressée aux enfants. Aller à la découverte des motivations inconscientes libère le conscient de bien des misères. Ne s’attaquant pas directement au symptôme, la séance de pédopsychanalyse, dans la mesure, encore une fois, où votre enfant y est partie prenante, peut être d’un confort très appréciable. Ici, l’investissement financier fait partie de la règle fondamentale énoncée par Freud lui-même en tant qu’ « influence correctrice ». L’enfant devra lui aussi s’investir selon ses moyens : une pièce de monnaie symbolique, un petit caillou, un dessin…
Le lâcher-prise
Si les choses ont été identifiées, si des remédiations ont été tentées et si le symptôme persiste, c’est qu’il a réellement un sens. Il faut savoir alors accepter et lâcher prise. Ne pas réussir à l’école n’est pas un obstacle à la réalisation d’une vie. Mieux vaut un jardinier bien dans ses baskets qu’un ingénieur malheureux. Le pire n’étant jamais décevant, selon une réplique d’un film de Claude Lelouch, revisitons aussi nos récitations scolaires et rappelons-nous du cancre de Jacques Prévert : … Il dit non au professeur mais… Il dit oui à ce qu’il aime… Les voies du désir sont décidément impénétrables !
Gabrièle Laval
Le cours particulier, un plus
Faire venir un professionnel à domicile peut rassurer votre enfant en échec scolaire et vous libérer d’une charge que vous ne vous sentez pas la force d’assumer (soit par manque de temps ou simplement parce que ce n’est pas votre métier). Il est ici important que votre enfant adhère à la démarche et se sente en confiance. Il suffit de lire les petites annonces et vous trouverez certainement la personne adéquate. Il existe même des psychopédagogues qui se déplacent à domicile.
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